chapitre 32

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Je suis rentrée à Los Angeles après quelques jours de plus mais Isabella y est restée pour prolonger son séjour

Le soleil vient à peine de se lever quand je reçois un message de Samantha :

– On te kidnappe aujourd’hui ! Prépare-toi pour une journée de folie.

Je descends en souriant, et je les trouve, Émilie et Samantha, qui m’attendent avec un air complice devant mon immeuble. Je monte dans la voiture, un peu curieuse.

Notre première halte est un petit café en bord de Seine. On s’installe à une table près de la fenêtre, où la lumière du matin nous réchauffe doucement. Samantha commande des croissants, Émilie un café latte, et moi un chocolat chaud. À peine installées, Samantha entame :

– Alors, les filles, écoutez ça : mon dernier rencard… catastrophe totale ! Le gars m’a parlé de ses ex pendant une heure.

Émilie éclate de rire.

– Sérieusement ? C’est une technique pour s’assurer de finir seule, ça !

Je ris de bon cœur, surprise par la légèreté de l’instant. On continue à se raconter des anecdotes et, peu à peu, j’oublie cette lourdeur qui me pèse depuis des jours.

Après le brunch, on se dirige vers des boutiques vintage. Samantha m'attrape par le bras et m’entraîne vers un chapeau ancien à plumes.

– Celui-là, Emma, tu DOIS l’essayer ! C’est le destin !

Je proteste, mais Émilie insiste en riant.

– Allez, pour la photo souvenir !

Je cède et pose le chapeau, sous leurs regards hilares. Émilie prend la photo, puis on se regarde toutes les trois, souriantes, avec nos bracelets assortis. Samantha avait insisté pour qu’on les achète. Un lien entre nous.

On termine la journée dans une galerie d’art contemporain. Émilie observe une peinture aux couleurs vives.

– Celle-là, c’est une représentation de la folie pure. Les lignes… la symétrie… non, je plaisante, je n’y comprends rien !

Je ris de plus belle. La journée s’étire doucement, et, pendant un moment, j’oublie tout ce que je dois affronter avec Lucas.

En fin de soirée, on s’assoit sur un banc, les lumières de Paris scintillent autour de nous. Un silence s’installe, paisible. Je leur murmure, la voix emplie de gratitude :

– Merci, les filles. J’en avais vraiment besoin.

Alors que la nuit californienne enveloppe Los Angeles, le ciel s’illumine de couleurs éclatantes, et je sens une chaleur réconfortante m'envahir. Émilie prend la parole, brisant le silence :

– Vous savez, ces moments sont précieux. On devrait en faire une tradition.

Samantha acquiesce, son regard brillant d'excitation.

– Absolument ! Une journée par mois juste pour nous, sans soucis, sans drames.

Je hoche la tête, emportée par l’idée. Je pourrais vraiment m'habituer à ça, à ces instants de bonheur partagé, loin des préoccupations qui me hantent.

– Dites, vous croyez qu’on peut déjà planifier la prochaine ? J’ai envie d’un pique-nique à la plage avec des pâtisseries, murmure Émilie en réfléchissant.

– Comptez sur moi pour les gâteaux ! dit Samantha en tapotant mon bras. On pourrait même inviter d’autres amies.

À cette idée, un léger frisson de peur me parcourt. Je n’ai pas envie de partager ces moments intimes, mais je me ravise. Peut-être que cela ferait du bien d’élargir notre cercle, de laisser entrer un peu plus de joie.

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