Chapitre 39

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~ Liam

Je prends une inspiration, la dernière avant de frapper à cette porte qui me sépare de mon passé. Je sens mes doigts trembler légèrement, mais je me force à ignorer cette faiblesse. Aujourd'hui, il n'est plus question d'hésiter ou de fuir. J'ai besoin de réponses, même si elles me détruisent un peu plus. J'ai besoin de comprendre pourquoi cet homme n'a jamais su, ou voulu, m'aimer.

La porte s'ouvre, et son regard froid se pose sur moi. Il me jauge, son visage impassible comme toujours, un masque de mépris dissimulé derrière un air distant. Je franchis le seuil sans un mot, me forçant à maintenir mon calme, même si chaque fibre de mon être me crie de partir. Ce regard, cette ambiance, tout ici me rappelle que je n'ai jamais été le bienvenu. Mais cette fois, c'est différent. Cette fois, je ne vais pas me laisser écraser.

Le silence règne, lourd, oppressant. Finalement, c'est moi qui parle le premier.

- "Pourquoi ?" dis-je, ma voix brisée par l'émotion que je tente de contenir. "Pourquoi tu ne m'as jamais aimé ?"

Il fronce les sourcils, comme si ma question le surprenait, puis un sourire dédaigneux étire ses lèvres. Chaque mot qui sort de sa bouche est comme un coup de poignard, précis et cruel.

- "Pourquoi ?" répète-t-il d'un ton méprisant. "Tu veux vraiment savoir ? Très bien. Tu étais une erreur, Liam. Une erreur de jeunesse, quelque chose que je n'ai jamais voulu, jamais demandé. Tu étais un poids. Ta mère et moi, on avait des plans, des rêves, et tu es venu tout gâcher."

Les mots me frappent de plein fouet. J'aurais dû m'y attendre, mais les entendre, c'est différent. Ça ravive toutes les blessures, celles que j'ai essayé de refermer, celles que je croyais avoir surmontées. Et pourtant, au milieu de cette douleur, une autre voix s'élève en moi. Une voix douce, rassurante. Emma.

Elle m'a toujours dit que je valais mieux que ces mots, que je n'étais pas défini par ce passé toxique. Elle m'a montré, jour après jour, que je méritais de l'amour, même si mon propre père ne l'a jamais vu. Et maintenant, ses paroles me reviennent en mémoire, comme un bouclier contre ce poison qu'il déverse sur moi.

Je relève les yeux vers lui, une froide détermination ancrée dans mon regard.

- "C'est terminé," dis-je, ma voix calme, mais inflexible. "Je ne vais plus te laisser m'atteindre. Ton mépris, ton indifférence, tout ça... ça ne me concerne plus. Tes mots, tes jugements, ils ne me définiront plus."

Il reste silencieux, son visage figé dans une expression de surprise mêlée d'incrédulité. C'est la première fois que je le vois désarçonné, et cette prise de conscience me donne une force nouvelle. Je me rends compte qu'il n'a plus d'emprise sur moi, qu'il ne peut plus me briser.

- "Je suis bien plus que ce que tu as toujours voulu me faire croire," j'ajoute, la voix ferme. "Et je refuse de te laisser dicter ma vie. J'ai quelqu'un dans ma vie qui m'aime pour ce que je suis, qui m'aide à être la meilleure version de moi-même. Elle m'a appris à ne plus être victime de ta haine."

Il détourne les yeux, et pour la première fois, je vois une brève lueur d'inquiétude dans son regard, comme s'il prenait conscience de tout ce qu'il a perdu en me repoussant, année après année. Mais cela ne me touche plus.

Sans ajouter un mot, je tourne les talons, mes pas résonnant dans le silence de la pièce. Je sors, sans me retourner, le cœur étrangement léger. La douleur est toujours là, oui, mais elle est différente, comme un souvenir lointain. Emma avait raison : je suis bien plus que ce que cet homme a voulu que je sois.

Et cette fois, je choisis de me libérer.

~ Emma.

Je comprends, merci pour la précision. Voici la scène avec ce contexte en tête :

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