Cher monsieur Malefoy | Dramione

Chapitre 27 - La fuite enneigée d'Astoria Greengrass

Le matin de Noël, Hermione se réveilla, comme tous les matins depuis son passage dans la salle de bains des préfets, avec un nœud de culpabilité au niveau de l'estomac. Elle se demanda brièvement qui persistait à maintenir la lumière éteinte, avant de réaliser qu'un exemplaire de Sorcière Hebdo lui couvrait le visage.

Elle releva le magazine en fronçant les sourcils. Voilà à quoi elle en était réduite pour se changer les idées : Sorcière Hebdo. Elle s'était souvenue de Fleur Delacour qui les dévorait lors de ses étés au Terrier, notamment les articles portant sur les questions sentimentales, et Hermione s'était sentie tentée d'en lire un ou deux.

Malheureusement pour elle, les articles portaient sur des thèmes relativement simplistes et généraux, comme « Cinq sortilèges pour le faire craquer », « Dix-huit potions pour faire disparaître les boutons », « Dix endroits romantiques à Pré-au-Lard » - et certainement pas « Je fais des rêves étranges depuis que j'ai eu une conversation dans une baignoire que je partageais avec mon ancien ennemi, à qui j'écris des lettres d'amour pour une autre ». C'était bien dommage.

Hermione poussa un grognement. Elle était finalement arrivée à dégager les images des épaules et de la peau recouverte de gouttelettes de Malefoy de sa rétine dans la journée, mais c'était comme si tout cela était repoussé dans ses rêves.

Mais Drago Malefoy ne pouvait pas hanter ses nuits. Il ne pouvait pas. Il n'avait pas le droit.

Hermione s'assit sur le bord de son lit en passant une main dans ses boucles. Le bal de présentation devait avoir lieu le lendemain soir – et elle y serait, en tant qu'Astoria. Elle lui avait promis.

Et on ne pouvait pas déroger à une promesse quand on l'avait fait à quelque comme Astoria – et pas seulement à cause de la maladie.

En pensant à elle, Hermione extirpa plusieurs paquets de sous son lit. Il y avait un cadeau pour Ron et Harry, qu'elle avait initialement prévu d'envoyer par hibou. Il y avait un paquet pour Ginny, un pour Luna, un pour Hagrid. Il y en avait aussi pour Mr et Mrs Weasley.

Rien d'autre.

Elle s'empara de la boîte qu'elle avait prévu pour Astoria. Il y aurait plusieurs envois par hibou à réaliser dans la journée, et même quelques cadeaux à offrir en personne. Mais aucun de leurs destinataires n'était atteint de la malédiction du sang, et aucun ne s'était retrouvé dans une telle situation en compagnie d'Hermione. Et puis, Astoria fêtait Noël seule, cette année, sa sœur ayant dû retrouver leurs parents, déjà chagrinés d'avoir une fille en moins pour les fêtes.

Elle quitta sa chambre, passant devant celle que Ron et Harry partageaient dans le couloir des professeurs et qui leur avait été assignée pour l'enquête. Il était encore tôt, presque trop tôt pour le petit-déjeuner dans la grande salle, mais le soleil pointait déjà à l'horizon, illuminant le couloir menant à l'infirmerie d'une lumière hivernale, faisant scintiller une guirlande enveloppée autour d'une armure par un élève. Hermione se surprit à penser de nouveau à Malefoy. Comment fêtait-on Noël, chez lui, depuis la guerre ? Est-ce qu'elle aurait dû prévoir un cadeau ? Oui. Non. Elle ne savait plus.

Elle passa la porte de l'infirmerie en décidant de se concentrer sur Astoria, seule et malade le jour de Noël – avant de tomber nez-à-nez avec Madame Pomfresh, les cheveux s'échappant de son voile d'infirmière, l'air sincèrement affolée.

« ...Miss Granger !

-Joyeux Noël, Madame Pomfresh, fit Hermione en levant un sourcil, un peu méfiante car c'était bien la première fois qu'elle voyait l'infirmière de Poudlard aussi débraillée. Je suis venue rendre visite à Miss Greengrass, et...