Chapitre 25 - Bulles de trouble

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La situation n'avait jamais été aussi critique depuis la guerre, à l'image de la météo qui promettait un Noël apocalyptique à base de chutes de neiges intenses voire de blizzard, mais paradoxalement, le moral d'Hermione s'améliorait de jour en jour.

Si la présence de Harry et de Ron lui avait d'abord pesé, à l'instar des souvenirs de la bataille de Poudlard au détour du moindre couloir, le professeur McGonagall leur avait donné carte blanche pour leur enquête et ils s'y étaient jetés tous trois à corps perdu.

Hermione faisait ce qu'elle faisait de mieux lorsqu'elle était en difficulté : être active ; et cela avait un véritable goût d'avant, un avant qui faisait moins mal. Enfermés dans son bureau devant un immense panneau sur lequel étaient punaisés des centaines de papiers résumant les informations à leur disposition et au pied duquel se trouvaient d'innombrables paquets vides de confiseries de Honeydukes, ils ne sortaient qu'à l'occasion de rares sorties à la bibliothèque ou pour interroger un élève présent à la soirée.

Au cours de leurs sorties hors du bureau d'Hermione, ils avaient eu l'occasion de s'émerveiller à nouveau de la merveilleuse ambiance des fêtes de fin d'année à Poudlard, avec ses immenses sapins dans le hall apportés par Hagrid, les armures braillant des cantiques, les guirlandes au-dessus de l'entrée des salles de classe, des dortoirs, partout.

Ron avait les yeux qui brillaient, et Hermione n'avait pu s'empêcher de songer que cela devait changer des toujours difficiles à vivre Noëls au Terrier depuis la mort de Fred. La présence des élèves et de leur magie balbutiante faisait également oublier à Hermione son Noël solitaire à Londres, l'an passé.

Cela ne faisait pas oublier à Hermione le cas de Galatea. Paradoxalement, alors que leur mission s'était recentrée sur elle, elle était aussi la seule chose sur laquelle ils ne pouvaient pas agir. La jeune Serpentard avait été mise sous surveillance par les Aurors – et si elle continuait à assister à ses cours dans la mesure où sa culpabilité n'avait pas été démontrée, elle s'était murée dans le silence à l'égard des Aurors, mais aussi de leur groupe, que ce fut Malefoy, Hermione ou Harry et Ron qui menaient l'interrogatoire.

« Tu ne veux toujours rien nous dire ? avait demandé Hermione, un soir où elle l'interrogeait pour la quatrième fois de la semaine.

-J'ai déjà dit tout ce qu'il y avait à savoir, avait marmonné Galatea.

-Alors pourquoi est-ce que tu réclames tous les jours de passer dans mon bureau ou celui de l'apprenti professeur Malefoy en prétendant que tu veux nous révéler quelque chose ? »

Galatea avait regardé dans le fond du verre de jus de citrouille qu'Hermione lui avait donné, et essuyé sur ses joues quelques miettes des biscuits au beurre français qu'elle gardait dans son bureau.

« ...Comme ça. » avait-elle répondu.

A défaut de pouvoir compter sur Galatea elle-même, ils étaient appuyés dans leur enquête par Luna Lovegood, qui furetait toujours là où l'on ne s'y attendait pas. On la retrouvait dans les cuisines, dans les cachots, dans les cloches du château. On ne savait pas vraiment si elle enquêtait, ou si elle « prenait le pouls de l'école », comme elle le disait – même si Hermione ne comprenait pas ce que les cloches avaient à lui dire. Elle avait malgré tout en tête des détails particulièrement saugrenus de la soirée, obtenus après avoir de nouveau inspecté la Salle sur Demande : la musique écoutée, les bonbons engloutis, les jeux pratiqués.

De temps en temps, lorsqu'elle passait au bureau faire son rapport (« Il y a dix-huit Nargoles qui vivent dans le clocher. » « Un elfe de maison a été embauché aux cuisines »), elle ramenait Drago Malefoy.

Cher monsieur Malefoy | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant