Chapitre 40 : Le travail reprend

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Le calme revenu, la tempête dissipée, la vie au Castellan Group reprenait son cours. Les employés s'étaient installés dans une routine familière, mais l'air autour de Gabriel et Maxence semblait avoir changé imperceptiblement. Pourtant, ni l'un ni l'autre ne laissait rien transparaître dans leur comportement professionnel.

Gabriel était plongé dans ses dossiers, Maxence à ses côtés, prêt à répondre à ses moindres besoins comme toujours. Mais un sourire complice ou un regard échangé venait de temps en temps trahir la nouvelle dynamique entre eux. Gabriel se sentait étrangement apaisé par la présence de Maxence, et Maxence, bien qu'encore un peu nerveux, semblait plus sûr de sa place.

À l'heure de la pause, Norah débarqua dans le bureau de Gabriel, un sourire espiègle accroché à ses lèvres.

— Alors, Gabi, tu nous racontes ce que tu as fait pendant ces deux ou trois jours coincé avec ton précieux assistant ? Lança-t-elle en se penchant contre le bureau, ses bras croisés.

Gabriel leva les yeux de son écran, visiblement agacé.

— J'ai travaillé, répondit-il d'un ton neutre, mais Norah n'était pas dupe.

— Oh, bien sûr. Travaillé, répéta-t-elle en appuyant lourdement sur le mot. Et le penthouse, c'était juste un lieu de réunion, c'est ça ?

Gabriel fronça les sourcils, mais il savait qu'il ne pourrait pas éviter ses taquineries.

— Arrête, Norah, dit-il en soupirant.

Mais Norah n'était pas du genre à lâcher prise.

— Sérieusement, tu ne peux pas continuer comme ça, Gabriel. Tout le monde voit bien qu'il y a quelque chose entre vous deux. Quand est-ce que tu te décides à lui mettre une bague au doigt ?

Gabriel faillit renverser son café.

— Quoi ? S'exclama-t-il. Tu es complètement folle.

Norah éclata de rire, mais son regard se fit plus sérieux l'espace d'un instant.

— Je rigole, Gabi... Enfin, à moitié. Ce que je veux dire, c'est que tu as l'air différent. Plus détendu, plus humain. Maxence te fait du bien, et tu le sais.

Gabriel ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne vint. Il se contenta de détourner les yeux, le regard pensif. Norah sourit, satisfaite de son effet, puis se redressa pour partir.

— Oh, et au fait, ajouta-t-elle en se dirigeant vers la porte, je serai ravie d'organiser le mariage si jamais tu veux une cérémonie privée un jour, si ça arrive.

Gabriel grogna quelque chose d'incompréhensible, ce qui ne fit qu'amuser davantage sa sœur.

Dans un autre coin du bâtiment, Elias était assis dans son bureau, les jambes nonchalamment croisées sur son bureau, un casque sur les oreilles. Mais même la musique qu'il écoutait ne suffisait pas à masquer son irritation. Depuis que Norah lui avait raconté ses échanges avec Gabriel, un poids désagréable pesait sur sa poitrine.

Il refusait de l'admettre, mais il y avait quelque chose chez Maxence qui le fascinait depuis leur première rencontre. Pourtant, Elias n'était pas du genre à se laisser affecter par ce genre de sentiment. Il était le séducteur, celui qui jouait, jamais celui qui tombait sous le charme. Mais Maxence... Maxence était différent.

Lorsqu'il passa devant le bureau de Maxence, il ne put s'empêcher de ralentir le pas. Maxence était concentré, tapant sur son clavier avec une détermination tranquille. Elias le fixa un instant, ses pensées se bousculant.

— Arrête de rêvasser, Elias, murmura-t-il pour lui-même avant de se diriger vers la salle de conférence.

Plus tard dans la journée, Gabriel et Maxence travaillaient en silence dans le bureau de Gabriel. L'atmosphère était étrangement calme, mais confortable. Gabriel regardait Maxence du coin de l'œil, un léger sourire aux lèvres.

C'est alors que Norah fit de nouveau irruption dans la pièce, cette fois suivie d'Elias.

— Alors, on travaille dur ? Plaisanta-t-elle en s'installant sur le canapé.

— Certains, oui, Répondit Gabriel sans lever les yeux de ses documents.

Elias, de son côté, lança un regard furtif à Maxence avant de se laisser tomber dans le fauteuil en face de Gabriel.

— Qu'est-ce qui t'amène ici, Elias ? Demanda Gabriel d'un ton légèrement agacé.

— Oh, rien de particulier, répondit Elias avec un sourire en coin. Juste envie de voir comment se porte mon grand frère adoré et son assistant.

Norah sourit, mais elle observait Elias avec attention. Elle avait remarqué ses regards envers Maxence et le léger changement dans son attitude.

— Dis-moi, Elias, dit-elle en croisant les bras, tu n'as pas l'air très enthousiaste aujourd'hui. Quelque chose te tracasse ?

Elias haussa les épaules, feignant l'indifférence.

— Pas du tout. Pourquoi est-ce que quelque chose me tracasserait ?

Gabriel leva enfin les yeux, fixant son frère avec suspicion.

— Tu es sûr ? Parce que tu n'as pas l'air dans ton assiette.

Elias haussa les sourcils, mais son sourire s'effaça légèrement.

— Je vais très bien, merci de demander, répondit-il un peu sèchement.

Norah échappa un petit rire moqueur.

— Oh, allez, Elias. On sait tous que tu n'es pas aussi insensible que tu veux le faire croire.

Elias se renfrogna, mais il ne répondit pas. Gabriel échangea un regard interrogatif avec Norah, mais elle secoua la tête, comme pour dire "Laisse tomber".

La journée continua, mais une tension étrange semblait flotter dans l'air. Gabriel et Maxence tentaient de garder les choses professionnelles, mais leurs regards se croisaient un peu trop souvent pour être innocents.

Elias, de son côté, évitait le bureau de Maxence, préférant se concentrer sur ses propres affaires. Mais au fond, il savait qu'il devrait bientôt affronter ce qu'il ressentait, que cela lui plaise ou non.

Norah, quant à elle, observait tout cela avec amusement, se promettant d'intervenir si les choses devenaient trop compliquées. Après tout, elle était la grande sœur de Gabriel, et il était de son devoir de maintenir un semblant d'harmonie dans cette famille... aussi dysfonctionnelle soit-elle.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant