Maxence était plongé dans ses tâches habituelles, tentant de retrouver un semblant de normalité après les récents événements. Mais son esprit vagabondait, revenant sans cesse à Gabriel. Depuis leur retour de Toscane, quelque chose avait changé, même s'il n'arrivait pas encore à mettre de mots dessus. Les regards, les silences, les moments de complicité volés... Tout semblait prendre une signification qu'il n'osait pas affronter.
Alors qu'il classait des dossiers, la porte de son bureau s'ouvrit doucement. Il releva la tête et aperçut Norah entrer avec son assurance habituelle. Elle portait un sourire mystérieux, mais ses yeux trahissaient une certaine détermination.
- Salut, Maxence. J'espère que je ne te dérange pas ? Demanda-t-elle en refermant la porte derrière elle.
Maxence fronça légèrement les sourcils.
- Euh... non, pas du tout. Vous avez besoin de quelque chose ?
Norah s'installa dans le fauteuil face à son bureau, croisant les jambes avec élégance. Elle prit un moment avant de répondre, le regard rivé sur Maxence, comme si elle cherchait les bons mots. Cette hésitation inhabituelle chez elle mit Maxence mal à l'aise.
- Je suis venue te parler de Gabriel, dit-elle finalement, d'un ton sérieux.
Maxence sentit son estomac se nouer instantanément. Il posa les papiers qu'il tenait et redressa légèrement son dos, attentif mais nerveux.
- Gabriel ? Pourquoi ? Demanda-t-il, essayant de garder une voix posée.
Norah esquissa un sourire énigmatique.
- Je te rassure, rien de grave. C'est juste que... ces derniers temps, il n'est pas tout à fait lui-même. Tu as remarqué, n'est-ce pas ?
Maxence hésita.
- Il est peut-être juste... fatigué ? Il travaille beaucoup.
Norah haussa un sourcil, visiblement amusée par sa réponse prudente.
- Fatigué ? Non, Maxence. Ce n'est pas ça. Gabriel est différent depuis que tu es là. Et si je peux me permettre, c'est une bonne chose.
- Différent ? Comment ça ? Demanda Maxence, sincèrement confus.
Norah s'inclina légèrement vers lui, les coudes posés sur ses genoux.
- Tu ne vois vraiment pas ? Elle le fixa avec une intensité qui le mit mal à l'aise. Il tient à toi. Plus qu'il ne voudrait l'admettre.
Maxence cligna des yeux, comme si les mots de Norah avaient du mal à atteindre son esprit.
- Je... Je crois que vous vous trompez. Gabriel est mon patron. Rien de plus.
Norah se redressa, croisant les bras avec un sourire mi-sceptique, mi-amusé.
- Oh, Maxence. Tu es intelligent, mais parfois, tu peux être tellement aveugle.
Elle marqua une pause, puis ajouta doucement :
- Il ne fait pas ce qu'il a fait pour toi récemment par simple professionnalisme. Tu comptes pour lui. Beaucoup plus que tu ne l'imagines.
Maxence sentit ses joues s'empourprer. Il ouvrit la bouche pour protester, mais aucun mot ne sortit. Il repensa à tout ce qui s'était passé : la Toscane, les gestes attentionnés, les regards... Et soudain, cela lui sembla évident, terriblement évident.
- Je... Je crois que vous faites erreur, balbutia-t-il, la voix tremblante. Gabriel est... Gabriel. C'est impossible.
Norah pencha légèrement la tête, son sourire se faisant plus doux.
- Pourquoi impossible ? Parce qu'il est ton patron ? Ou parce que toi, tu n'as pas encore pris conscience de ce que tu ressens pour lui ?
Ces mots frappèrent Maxence comme une vague glacée. Il détourna le regard, les mains légèrement tremblantes. Il ne voulait pas y penser, mais les questions de Norah réveillaient des vérités qu'il avait enfouies.
- Je ne sais pas, murmura-t-il, presque pour lui-même. Je ne sais pas ce que je ressens.
Norah se leva doucement, contournant le bureau pour se placer à côté de lui. Elle posa une main légère sur son épaule, un geste empreint de chaleur.
- Prends le temps d'y réfléchir, dit-elle d'une voix douce. Mais ne te ferme pas à ce que tu ressens, Maxence. Gabriel n'est pas parfait, loin de là, mais il a besoin de quelqu'un comme toi dans sa vie. Et peut-être que toi aussi, tu as besoin de lui.
Maxence releva les yeux vers elle, troublé mais reconnaissant. Norah lui adressa un dernier sourire avant de se diriger vers la porte.
- Je ne te mets pas la pression, ajouta-t-elle en s'arrêtant sur le seuil. Mais ne laisse pas la peur ou les apparences décider à ta place. Gabriel a déjà brisé tellement de ses barrières pour toi. Peut-être que c'est à ton tour, maintenant.
Elle sortit, laissant Maxence seul avec ses pensées. Il resta assis là, immobile, son cœur battant à un rythme irrégulier. Il se sentait comme pris dans un tourbillon, incapable de discerner où il en était réellement.
Les mots de Norah résonnaient encore dans sa tête. Gabriel, son patron, cet homme froid et distant que tout le monde surnommait "Médusa"... pouvait-il vraiment éprouver quelque chose pour lui ? Et lui, que ressentait-il au fond ?
Maxence ferma les yeux, cherchant à mettre de l'ordre dans ses émotions. Mais au lieu de trouver des réponses, il se rendit compte que son cœur battait plus fort rien qu'en repensant à Gabriel.
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Médusa
Romance"Les serpents... Ils me fascinent. Ils sont souvent mal compris. Froids en apparence, mais incroyablement complexes. C'est un peu comme moi, je suppose." - Gabriel.C Maxence Saint-Clair, un jeune homme timide et introverti, obtient un poste prestigi...