À mes Toujours

4. Hygge

De : Marie ~ Pilatus

Hey, tu vas bien ? On a plus trop de news...

De : Pénélope ~ Atlas

Oui, on s'inquiète !

De : Killian ~ Phénix

Elle vit sa honeymoon !

De : Sarah ~ Rafale

Nous n'existons plus !

De : Clément ~ Lockheed

Vous êtes tous mal placés pour parler !

De : Killian ~ Phénix

Moi j'étais là hein. Et dispo. Toujours célibataire. Attendant mon miracle de Noël.

Je prends le temps de rassurer les Avions de chasse, distraite par la cuisson de nos magrets de canard et, surtout, par Johan qui m'enserre et me couvre de bisous.

— Ils s'inquiètent ? rit-il.

— Oui !

À juste titre ! Je vis mon idylle amoureuse à fond, coupée d'internet, de mon téléphone et même de mes tracas. Pour la première fois, je déconnecte, profite de chacun instant, qui me paraît toujours ridiculement court. Je ne compte plus les discussions -et plus si affinités- s'étalant jusqu'à trois heures du matin, parce que le temps semble se moquer et défiler plus vite lorsque nous sommes ensemble. Alors nous avons du mal à nous décoller. L'appartement de Johan est quelque peu devenu ma résidence principale et notre relation s'est officialisée par la remise de son double de clefs... Au bout de vingt-trois jours.

Aujourd'hui, cela fait un mois qu'on se fréquente. Sans hésitation, sans flou, sans suspense, on a, chacun, considéré notre premier rendez-vous comme le premier jour de notre vie à deux. Suppression des applications de rencontre, tri dans les abonnements en même temps, sans se concerter. Cadeaux, petites attentions, sorties, et énormément de temps au lit...

Alignés dans un engagement qui s'est imposé à nous, alors qu'aucun ne s'attendait ou désirait de relation, je découvre que lorsqu'un homme veut, il agit. Quand un homme aime, il se positionne.

Et mon quotidien est tellement plus lumineux avec ces démonstrations perpétuelles de passion et d'affection. Ni retenue ni gêne, ni peur de l'abandon ; c'est une évidence saine qui nous relie.

Pour la première fois, l'amour me paraît être une force, et non plus ma faiblesse.

— Cléo, viens, assieds-toi.

— Mais ça cuit !

Il met le feu à la plus petite intensité et insiste. Suspicieuse, je le sonde, à la recherche d'informations.

— Allez, hop, hop, hop, plus vite que ça ! se contente-t-il de dire.

Il m'affuble d'une tape sur les fesses et sourit.

— Qu'est-ce qu'il y a, Jo ?

— Assieds-toi, répète-t-il.

— Arrête, tu me fais peur...

L'air réprobateur, il désigne le canapé et, voyant que je reste figée dans l'attente d'éclaircissement, il s'approche, entoure mes jambes de ses épais bras et me soulève comme si je pesais deux grammes, avant de me jeter sur le divan et de m'y rejoindre.

Alors qu'il me surplombe de tout son corps, une mèche de ses cheveux s'échappe, retombant en une belle boucle sur son front. Je l'enroule de mon index puis contemple Johan.