19. Besoin de temps

71 7 22
                                    


« When I'm losing my control, the city spins around

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

« When I'm losing my control, the city spins around. You're the only one who knows to slow it down »

Look After You – The Fray



— T'aurais vu comment elle a volé ! Je te jure c'était sensationnel. À deux doigts de crever le plafond du gymnase avec son Tsukahura !

— TsukaHAra, me corrige Rachel.

— C'est pareil.

Ce week-end s'est tenu la compétition amicale de Rachel et Charlotte. Le club de San Diego était bon, mais L.A les a battu à plates coutures. Ma jumelle était tellement épanouie pendant la compétition que mon sourire n'a pas quitté mon visage depuis.

Tellement épanouie qu'elle a accepté de m'accompagner rendre visite à Lucy ce matin. Un grand soleil baigne la pièce, tout comme la joie. Nous ne pouvons pas l'expliquer mais nous savons pertinemment que Lucy est juste à côté de nous. Sa chambre est moins austère. À la place des bruits des machines, j'entends distinctement son rire.

— Il abuse un peu. J'ai fait un super Tsukahara c'est vrai, mais la vraie star de la compétition c'était Charlotte. Je te jure Lu', cette fille à un talent de dingue pour la gymnastique.

— L'écoute pas, c'était elle la vraie rock star !

C'est la première fois qu'elle s'adresse directement à Lucy ce matin. Rachel me laisse toujours faire la conversation d'habitude. Si je ne m'effondre pas entièrement, c'est grâce à elle. Nous ne pouvons pas être deux à sombrer. J'ai promis à Lucy que je serais là pour Rachel. Je fais juste bonne figure devant tout le monde. Je revêts un masque qui commence à se fissurer avec le temps. Du temps que nous n'aurons plus jamais ensemble.

Je chasse mes pensées moroses et me remémore la compétition.

Rachel m'a épatée avant-hier. Elle est un peu trop modeste à mon goût, mais elle a raison sur le fait que Charlotte a brillé dans ce gymnase. Les murmures ne m'ont pas échappé : sur son talent, son avenir, en passant par la tragédie de sa mère.

J'ai hâte de la retrouver pour la féliciter, n'ayant pas eu le temps de le faire.

On toque à la porte vitrée avant que celle-ci ne coulisse. Mes parents entrent et font le tour pour embrasser leur fille, lui chuchoter des mots doux. Leur hypocrisie est à deux doigts de me faire vomir, eux qui étaient encore prêt à la tuer il y a quelques semaines.

— J'y vais. J'ai ma séance de kiné.

C'est faux mais je n'ai juste pas envie de rester .

DaylightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant