49 | 𝕊𝕠𝕦𝕗𝕗𝕣𝕒𝕟𝕔𝕖

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Je n'avais même pas fini de digérer ma confrontation avec ma sœur que Nehemiah en a remis une couche. Résultat, je suis tendu comme un arc prêt à rompre quand j'arrive au bureau.

Un soupir irrité m'échappe au souvenir tenace de ces dernières heures. La bonne nouvelle, c'est que le Lieutenant Sandoval est présent. Je m'en suis assuré avant de me déplacer. Le côté moins positif de la chose, c'est que je vais devoir une fois de plus le convaincre d'aller dans mon sens avec un faisceau de preuves on ne peut plus minces.

J'opine pour saluer quelques collèges sur mon passage et vais directement toquer à la porte du chef. Je l'aperçois à travers la porte-fenêtre et constate qu'il est au téléphone. Après trois bonnes minutes, il raccroche et lance :

— Entrez !

Je m'exécute et pénètre la pièce d'un pas lourd.

— Bonjour, Lieutenant.

Toujours assis dans son fauteuil, il braque son regard curieux sur moi.

— Ranger Beauchamp, acquiesce-t-il avec un sourire de circonstance. Je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui. Vous avez triomphé de votre face à face avec Thomson ? J'ai entendu dire que ce jeune loup savait pousser les agents les plus expérimentés dans ses petits pièges.

C'est bien pour ça que la procureure a tenu à m'y préparer. Je ne compte toutefois pas m'épencher plus que nécessaire à ce sujet.

— Ça a été, merci. Ce n'est pas ce qui m'amène.

— Je m'en doute. Je vous écoute.

— Il s'agit de l'enquête sur les disparitions inexpliquées dans le sud de l'État.

— Vos surveillances portent enfin leurs fruits ? demande-t-il en se levant pour venir s'appuyer contre l'avant de son bureau, mains dans les poches.

— Je ne suis pas encore parvenu à établir de monde opératoire, j'ai seulement pu établir des liens entre différents clubs de strip-tease et quelques night-clubs auprès desquels mes suspects sont impliqués. Ceci dit, j'ai demandé à ma source de garder les yeux et les oreilles ouverts et, ce matin, elle m'a refilé un tuyau qui pourrait m'aider à boucler l'affaire.

Je fais une pause pour lui laisser le temps de tout assimiler. Ses yeux noirs profonds toujours rivés à moi, il m'invite à poursuivre d'un geste de la main.

— Il y aura supposément une vente aux enchères demain soir, dans un des clubs privés affiliés au réseau auquel appartient Roy Daniels ; un des premiers suspects que j'ai identifiés. J'ai l'adresse, l'heure, les modalités de participation... Je me débrouillerais pour m'infiltrer au milieu des présumés acheteurs, mais si cette information s'avère exacte, je vais avoir besoin de renforts pour une intervention rapide et efficace.

Le lieutenant continue à me fixer lorsque je finis de lui exposer ma requête. Une habitude étrange qui me donne souvent l'impression qu'il sonde les esprits de ses interlocuteurs pour débusquer ce qu'ils lui cachent.

Aussi stupide que ça puisse paraître, je me concentre donc sur les éléments pertinents de cette affaire pour éviter de laisser mes pensées partir en vrac.

— L'information vient de votre mystérieuse source anonyme, répète-t-il, le front plissé par ses propres réflexions.

— Affirmatif.

— Avant toute chose, je veux la rencontrer.

Je secoue la tête sous ses yeux perplexes.

— Impossible, Lieutenant. Il n'y a qu'à moi qu'elle fasse assez confiance pour en parler. C'est pourquoi je compte sur un flagrant délit pour ce coup. Grâce à ça, l'identité de l'informateur importera peu au juge et aux jurys.

Séraphin en mission [MxM | 🔞]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant