𝕁acqueen n'en a eu que faire de mes arguments. Selon elle, un bon repas fait maison sera toujours mieux que la bouffe commandée au resto du coin. Elle a donc insisté pour aller faire les courses, puis ma cuisine est devenue son territoire le temps des préparatifs d'un délicieux chili con carne à la recette subtilement modifiée pour pallier à mes contres-indications post-opératoires. La voir virevolter du plan de travail au fourneau tout en nous racontant ses folles anecdotes s'est toutefois avéré vivifiant. D'autant plus que sa présence va de pair avec celle d'Eliakim. Nos rires et nos nombreuses discussions ont rythmé l'après-midi, jusqu'à notre déjeuner tardif.
Vers quinze heures, la sonnette retentit. Encore assis à la table, je lance un regard à Akim, étonné qu'il ne se précipite pas vers la porte.
Après l'attente pour les formalités administratives, on a dû se farcir le passage à la pharmacie pour récupérer mes médocs et tout ce dont l'infirmière aura besoin pour mes soins. Aussi grotesque cela puisse paraître, j'ai dû lui rappeler que je pouvais tout à fait porter un sac en papier sans souffrir le martyre.
— C'est chez toi, se justifie-t-il. Et puis, tu m'as bien assez rabâché ne pas être invalide.
— Touché.
Je me lève avec un léger rire et lui tapote l'épaule sur mon passage. Mon avancée jusqu'à l'entrée est plus lente que d'habitude. Je prends mon temps pour éviter de réveiller une quelconque douleur. En ouvrant la porte, je tombe sur Sawyer, tout sourire, qui me tend une bouteille de pétillant.
— Home sweet home, hein ? s'exclame-t-il avec sa gaieté légendaire.
— Salut. Je te croyais en service.
— J'allais quand même pas rater ton retour à la maison.
Il m'entraine dans une accolade dès que je récupère la boisson.
— D'ailleurs, je suis pas venu seul ! poursuit-il en reculant.
— Surprise !
Les membres de sa famille émergent des deux côtés du porche, accompagnés de quelques-unes de mes connaissances, parmi lesquelles j'aperçois Sandoval.
Son frère lui crochète le cou avant de me serrer le bras dans un geste amical.
— Tu as l'air très en forme pour quelqu'un qui s'est pris deux balles !
— Ah, mais tu sais bien ce qu'on dit, plaisanté-je : « Pour une émeute, il suffit d'un ranger ». On a la peau dure.
Le sourire toujours en place, je m'écarte de la porte et les invite à entrer d'un mouvement de tête. Sawyer se défait de la prise de son frère en rétorquant :
— Oui, ben là, il a aussi fallu les flics, des ambulanciers, de ferventes prières et un super chirurgien pour sauver les fesses du ranger.
— C'est vrai qu'on a tous eu très peur quand Sawyer nous a appris que tu étais au bloc.
— Tu es comme un membre de la famille, alors ne nous fais plus ce genre de frayeur !
Je remercie les parents Haddison, qui entrent après m'avoir enlacé à leur tour, et les salutations s'enchaînent. Je referme la porte une fois que tout le monde est à l'intérieur. Captant mon regard accusateur, Sawyer lève les mains en gage d'innocence.
— Me regarde pas comme ça, c'était l'idée de ton coloc'. Je n'ai fait que le rencarder sur qui inviter ou pas pour éviter que tu pètes un câble à peine sorti de l'hosto.
— Tu mens quand même comme tu respires, Monsieur Je-peux-pas-venir-te-chercher,-je-bosse.
— Seulement quand c'est nécessaire, mon tout beau.
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Séraphin en mission [MxM | 🔞]
Roman d'amourDeux ans après la perte tragique de son épouse, Eliakim a sombré dans l'alcool. Lorsque cette dépendance menace de le conduire en prison, son beau-frère, Séraphin, se voit forcé d'intervenir. Il ravale ses ressentiments envers Eliakim, envers sa pro...
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