Séraphin en mission [MxM | 🔞]

45 | 𝔾𝕠𝕦̂𝕥 𝕒𝕞𝕖𝕣

— 𝕊éraphin ?

La voix d'Eliakim s'accompagne d'un léger "toc toc" qui résonne sur le bois massif.

Améthyste et moi tressautons et nous redressons, les regards tournés vers la porte close.

— Loin de moi l'envie de te presser, poursuit-il, mais as-tu bientôt terminé ?

— Dans une minute, lancé-je avant de porter mon attention sur Thys.

Elle opine en s'essuyant les joues.

« Je vous laisse. »

J'acquiesce en retour et m'affaire à ranger un minimum avant de libérer la pièce.

« Tu as sans doute raison, reprend tristement Améthyste. Eli n'a plus besoin de moi dans sa vie, je dois me rendre à l'évidence. »

Compatissant, je me tourne vers elle, encore plus touché par sa mine résignée.

— Ce n'est pas exactement ce que j'ai d...

Ma sœur se volatilise avant que je ne puisse achever ma phrase. J'ai le sentiment déchirant qu'elle n'est plus encline aux discussions et s'en est allée pour un bout de temps.

Lassé, je soupire en balançant ma serviette dans le bac à linge sale. La présence d'Améthyste auprès d'Akim lorsque je ne le suis pas est une assurance. Nous avions convenu de fonctionner ainsi pour son bien. Je pouvais avoir la certitude qu'il tenait ses promesses, en respectant les termes de sa liberté conditionnelle, et en toue honnêteté, ça me rassurait. Le départ de Thys est donc une source de stress supplémentaire sur mon dos, mais... je suis bien conscient que lui demander de lâcher prise sur Akim tout en continuant à être mon espionne serait égoïste. Elle ne mérite pas de souffrir autant.

Poussant un nouveau soupir, je termine de rincer le lavabo et sors enfin de la salle de bains. Mon regard tombe tout de suite sur Eliakim, qui attend sagement dans le couloir.

Encore vêtu d'un de ses ensembles pyjamas à carreaux, il est appuyé contre le mur avec sa serviette et sa trousse de toilette. L'image même de la tranquillité, mais surtout de la pudeur. Il ose à peine poser ses yeux sur mon torse nu lorsqu'il se redresse, un faible sourire aux lèvres, et je suis mortifié d'encore fantasmer de l'admirer dans une position sulfureuse.

— Bonjour.

— Salut, soufflé-je.

Le cœur erratique, je m'efforce de garder contenance sous son regard noisette affable.

— Euh, désolé... J'ai... Je n'ai pas vu le temps passer.

— Il n'y a pas de mal. Je préférais juste anticiper pour éviter d'être en retard.

J'acquiesce et, fort heureusement, notre échange matinal s'arrête là. Quand je me décale du passage, Akim s'engouffre dans la salle de bains sans tarder.

Je me retiens de pester contre moi-même tandis que je retourne à ma chambre. Je me suis réveillé tôt exprès pour être en avance sur mon programme du jour, me laver les cheveux sans le gêner et les laisser sécher avant mon rendez-vous de cet aprem.

Une fois dans ma chambre, je m'installe à mon bureau. Pendant les trois quarts d'heure qui suivent, je relis mes notes en soufflant, sans la moindre concentration. J'attends juste qu'Eliakim finisse de se préparer et parte à son TIG. Ce sont les gargouillis de mon ventre vide qui me convainquent finalement de sortir de ma tanière pour aller à la cuisine. Une odeur appétissante s'infiltre dans mes narines dès le couloir. Je me dis qu'Akim a dû se préparer un truc vite fait avant de partir. Quelle n'est ma surprise de trouver mon coloc d'infortune penché devant le four, dont il sort un plateau fumant tout en se dandidant sur un rythme imaginaire.