XXIII- Arrivée sur Shadow Island

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Le 27 janvier 2015.

Cher journal,

Pourquoi à chaque fois que je me sors du pétrin il faut toujours que je m'engouffre plus profondément dans l'horreur?
Je suis arrivé à Shadow Island sans y laisser un organe. Claire est légèrement blessée au bras. La plaie n'est pas bien méchante.
Mes souvenirs sont assez troubles. Alors que nous étions à bord du bateau, une tempête a fait rage. D'une extrême violence, nous avons risqué de chavirer à plusieurs reprises. Le pilote ne savait plus quoi faire. L'eau était froide et la vue trouble. John, Claire et moi sommes entré dans la cabine et avons fermé la porte en pensant que nous serions en sécurité. Jamais je n'avais vu un océan aussi déchaîné. Je doute que par avion, l'accès à l'île aurait été plus facile. L'orage tonnait et ne cessait de s'arrêter.
Alors que nous nous approchions de l'île dans un décor nocturne, quelque chose a explosé la vitre de la cabine en milles éclats dont un morceau s'est planté dans le bras de Claire. J'ai cependant entre-aperçu comme une longue griffe qui a très vite disparu.
Je ne sais pas ce que c'était et personne d'autre que moi ont pu le voir. Les quelques minutes qui ont suivi ont été très longues. Les puissantes vagues ont retourné le bateau dans tous les sens et jamais nous penserions atteindre cette île. Cependant, après maintes secousses, nous avons chaviré et accosté très violemment sur la côte rocheuse. Les vagues ont continué de nous pousser jusqu'à ce que le bateau soit coincé et ne puisse plus bouger d'un poil. Après cela, nous nous sommes empressés de récupérer toutes nos affaires et de nous trouver un abri. Nous avons mis un bandeau pour protéger la blessure de Claire.
En marchant sous une pluie drue, nous avons repéré une vieille tour. La porte en bois n'était pas verrouillée. Nous avons profité de l'occasion pour nous abriter et de souffler un bon coup avant d'aller trouver Allan et Obed.
D'après les informations, ces deux scientifiques vivent dans un grand manoir construit par leurs ancêtres. Toute leur famille s'y trouverait. Ils ne doivent pas se trouver bien loin. L'île n'est pas immense.
J'espère que nous les trouverons rapidement et que leur hospitalité nous soit proposée. Personnellement, je me vois mal dormir dans cette tour lugubre, au bruit du tonnerre, sous l'humidité. En plus de cela, nous n'avons plus rien pour repartir de cet endroit!

Bien à toi, Andy.



Le 28 Janvier 2015.

Cher journal,

Je n'aurais jamais dû accepter de venir sur cette île! Au plus les heures défilent au plus il se passe des choses étranges.
Quand nous sommes sortis de la tour cette nuit, nous avons décidé de nous aventurer un peu sur l'île. Figures-toi qu'elle est plus grande que ce qu'elle a l'air. Nous avons marché durant près de deux heures pour chercher la demeure des Morton. Mais sous la pluie, impossible de la trouver car la vue était restreinte. Il pleuvait encore à torrent. En regardant mon téléphone, j'ai vu qu'il était près de 22h lorsque nous sommes sortis de la tour. En revanche, nous n'avons plus de réseau téléphonique du tout! Il n'y a donc plus moyen de contacter l'ASAB! Nous sommes totalement isolés du monde. Quoique maintenant, je commence à prendre l'habitude. Silent Hill, je m'en souviendrai encore longtemps.
En marchant le long d'une route un peu tortueuse, j'ai remarqué que des symboles étranges étaient gravés sur la roche. Il y en avait surtout le long des falaises, contre la mer. A quelques endroits, on pouvait trouver des ruines d'habitations. Passé un moment, nous avons même atterri sur une sorte de grande place avec un vieil autel au centre. Nous étions au bord d'un gouffre sous le vent violent qui soufflait. J'ai aperçu un peu plus en hauteur comme un vieux temple à moitié démoli.
Je pense qu'il s'agissait d'un village autochtone. J'ai appris qu'à l'arrivée des Morton, une population indigène vivait en ces lieux. A ce jour, elle aurait totalement disparue.
En revenant sur nos pas, nous avons découvert des traces de sang sur le chemin qui partaient en direction de la falaise. On aurait dit que quelque chose s'était blessée au milieu du chemin et qu'elle avait été traînée vers le précipice.
L'orage n'arrêtait pas et par moments les éclairs nous laissaient voir un décor presque morbide. La forêt était toute aussi effrayante que les falaises ou l'océan. Passé un moment, nous avons entendu comme un grognement derrière les arbres.
Nous nous sommes dépêchés de retourner à la tour. Nous attendrons à la levée du jour pour trouver le manoir des Morton. Ça ne sert à rien de s'entêter et de finir perdu dans l'obscurité sous cette pluie glaciale.
Nous allons essayer de dormir un peu.

Raccoon-City: History of a tragedyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant