XXXV- Au bord du gouffre

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Le 04 Mars 2015.

Mais comment pouvais-je me retrouver à Silent Hill? Sur le moment, j'ai secoué la tête en espérant peut-être me réveiller d'un mauvais rêve. Pourtant, ce panneau rouillé était toujours devant moi.
J'ai pénétré lentement dans la ville fantôme. Il y régnait une température glaciale. De la cendre tombait du ciel et le brouillard ne voulait pas se dissiper. Comment allais-je pouvoir sortir? Je suis coincé depuis hier dans cette maudite ville des Ténèbres. A ce propos, est-ce que Natla a réussi à libérer les ténèbres sur le monde? Je ne peux pas le savoir! Il est impossible de sortir de cet endroit. La ville est entourée d'un énorme gouffre qui m'empêche d'aller plus loin. Je suis caché dans un vieux restaurant chinois. J'ai peur. Ce qui est certain en tout cas, c'est que Silent Hill est envahie par des créatures du Mal. Je le savais déjà lorsque je m'y étais aventuré il y a quelques mois. Mais il n'y a plus de sirène d'alarme, ni de survivants, ni d'Alessa qui sème la terreur. Il n'y a que moi et des créatures de formes humaines, qui n'ont ni yeux, ni bouche, ni oreilles. Elles sont blanches comme des cadavres et me poursuivent sans cesse. Je suis de longue en train de les semer et ce petit jeu commence bien à me fatiguer!

Le 05 Mars 2015.

Je suis maudit! Mais où sont passé mes amis? Je ne supporte plus cet endroit! Ce jour ci, en plus de ces créatures que j'avais évoqué hier, j'ai failli me faire bécoter par des monstres ailés! Ils ressemblent étrangement à des gargouilles que l'on retrouve dans les vieilles églises d'Europe. Mais ils sortent d'où encore ceux-là?
J'essaie de m'échapper de cette ville mais il n'y a pas d'issue! Je ne vais tout de même pas finir mes jours ici! J'ai trop de questions qui se posent dans ma tête. C'est à en devenir fou.
Partout où je me rends, il n'y a rien. Seulement les ruines d'une ville laissée à l'abandon depuis près de 40 ans. Il n'y a ni eau, ni nourriture. Je commence vraiment à avoir faim et soif. Je n'ai strictement aucune réserve! Je ne m'attendais pas à me retrouver ici alors que j'étais il y a à peine deux jours, dans un hôtel à Paris! Que dois-je faire? Est-ce qu'écrire est une perte de temps pour moi, alors que je devrais plutôt me presser à trouver de quoi me désaltérer et trouver une sortie avant que ne je m'étale ironiquement sur le sol recouvert de cendre?
J'entends encore ces cris de ces monstres ailés derrière la porte. Ce restaurant est devenu mon refuge. Et pourtant, il y a bien longtemps que la nourriture a dépérit ici. Toute la ville tombe en ruine. Je préférais mille fois mieux la ville où j'ai atterri l'autre fois. Mais s'agit-il du même endroit? Si c'était le cas, il y aurait encore la trace de ces fanatiques religieux qui résident ici.

Le 06 Mars 2015.

Je meurs à petit feu. Je ne peux plus attendre. J'ai trop faim. Je ne me laisserai pas mourir de faim et de soif. Ces monstres serviront à quelque chose. J'ai une arme. Je vais sortir. Mon repas m'attend.

Le 07 Mars 2015.

Regardez-moi dans quel état je suis! J'ai du sang de ces monstres partout! J'ai constamment soif. Leur sang est atrocement salé. Mais ai-je le choix? Leur chair a un si mauvais goût qu'il est presque impossible de le décrire. Je sais juste qu'elle est répugnante tout autant que le sang que je bois. Je n'ai pas trouvé le moyen de faire chauffer la viande.
Jamais j'aurais pensé en arriver là. Mais je vais m'y habituer. J'ai trouvé une bibliothèque. Mais j'ai du mal à lire. Il y a trop peu de lumière. Je ne trouve pas d'allumettes ni de briquets. Je suis dans une ville totalement hostile. Je fini par comprendre pourquoi ces survivants que j'ai rencontré étaient fous. Je rigole seul de mon triste sort. Je deviens comme eux. Peut-être que je finirai par croire à un dieu qui viendra un jour me libérer de ma détresse.
Quelle miséricorde. Je n'ai jamais senti aussi mauvais. Mais je fini par m'y habituer. Je n'ai aucun moyen de me laver. J'ai une haleine de chacal. Grâce à elle, j'arriverai peut-être à tuer ces monstres dehors. Je n'aurai bientôt plus besoin de mon arme car je n'ai plus que trois balles.
Je prendrai grand soin d'en garder une pour moi si jamais je n'ai plus aucun espoir. Crois-tu qu'il est possible d'éduquer ces bêtes? Après tout, la famille Morton avait tenté le coup. Si j'arrivais à m'accrocher sur une de ces créatures volantes et que je la forçais à sortir de la ville, peut-être que ce plan pourrait marcher?

Raccoon-City: History of a tragedyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant