3- Dispute et accident

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"L'amitié ne rend pas le malheur plus léger,mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poid, et ouvre les portes de l'apaisement"
-Tahar Ben Jelloun
***

Tu te souviens? Quand dans ta chambre, tu m'a avoué être homosexuel? Je n'avais pas voulu rester ami avec toi, sous prétexte que les autres se moqueraient de moi si je restai avec une tapette.

"C'est pas sérieux ? Le premier avril c'est dans deux mois, t'es en avance .

Ton visage restait de marbre, mais tes yeux reflétaient à quel point je te blessais et te décevais, alors que je ne t'avais rien reproché. Pas encore du moins.
Le silence que tu laissai régner confirmait tes paroles de plus tôt.

-Non Nathan c'est pas toi. Mon meilleur ami n'est pas gay. Je le sais. J'essayais de rester calme, mais c'était tellement dur. T'as dormi avec moi, tu peux pas m'avouer être gay merde ! Tu n'es pas une putain de tapette ! Je n'avais pas pu m'empêcher de crier la dernière phrase.

Et toi, tu n'avais pas pu empêcher ton visage de montrer la douleur que t'infligeaient mes mots.

-Si c'est comme ça que tu le prend, je ne vois pas ce que tu fou encore ici. J'aime les mecs, que ça te plaise ou non. Je te faisais assez confiance pour te le dire, je te considère comme mon frère. Tu restai tellement calme, c'était étrange venant de toi, tu étais tellement émotif d'habitude.

-Qu'est ce qu'ils vont penser les autres hein ? Et quand on dormait ensemble ? T'av.- Tu ne m'a pas laissé finir ma phrase, ton poing s'écrasant sur ma pommette gauche.

Tu t'es mis à califourchon sur moi, me mettant plusieurs coups, et au fond de moi je savais que je les méritaient, mais la colère que j'éprouvais embrumait mon esprit. Je me sentais trahi. Tes yeux étaient vitreux, et le rouge remplacé le blanc autour de tes pupilles. C'était ma faute. Je ne voulais pas te frapper, mais tu n'arrêtai pas tes coups, alors je ne pouvais pas me dégager. Je t'ai donner un coup dans le nez, et je t'ai poussé pour t'éloigner de moi.

-Connard.

-Je me casse. " Puis j'ai claqué la porte de ta chambre.

J'ai croisé ta mère dans les escaliers, elle a juste froncée les sourcils en me saluant. Elle n'avait pas remarqué, les coups que tu m'avais donné. Elle n'avait pas entendu, les cris de notre dispute. Je suis sortie de chez toi et me suis avancé vers mon moyen de transport. Alors que je m'apprêtai à monter sur mon vélo, je les ai entendu. Tes cris de rage, de peine. Je me suis figé. Jamais, je ne t'avais entendu craquer. Jamais. J'ai tourné la tête vers ta fenêtre ouverte, je ne voyais que ton dos, et égoïstement, j'en étais soulagé. Je n'aurai pas supporté de te voir pleurer, je serai remonté et je t'aurai demandé pardon en te consolant. Mais non, tu étais gay, je ne pouvais pas être proche de toi. Je ne le pouvais plus.

Mais, c'était avant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant