Je me réveillai doucement, et j'étais infiniment heureuse. J'aurais pu tout aussi bien me réveiller au milieu d'une auberge pleine de psychopathes armés et en colère, je m'en fichais. Ma famille adoptive avait adopté Clément (mais comment auraient-ils pu rejeter le gendre idéal ?). Ce dernier avait même réussi à faire mourir de rire tous les enfants (hormis Stéphanie, qui avait pris peur en entendant rire tant de gens d'un coup, et qui s'était donc mise à pleurer). Nous avions eu beaucoup de mal à sortir de chez eux, tant les enfants, comme leurs parents, voulaient continuer à discuter avec mon ami, lui poser mille questions, le connaître davantage... Je voyais mal comment la soirée de la veille aurait pu mieux se passer. Camille avait même consenti à nous ramener avec la voiture, puisqu'elle n'habitait pas loin, et qu'elle savait conduire, elle... Cela avait beau signifier qu'elle laissait sa propre voiture chez ses parents, et qu'elle devrait aller la rechercher le lendemain à pied, elle avait tout de même insisté pour rester avec nous quelques minutes de plus. C'est dire si elle avait apprécié la soirée. Je souriais béatement, lorsque j'ouvris les yeux ; qui se plongèrent directement dans ceux de mon ami (qui, malheureusement pour les Schwarz, n'était pas vraiment mon fiancé, et qu'ils avaient donc peu de chance de revoir)(même si j'aurais mis ma main à couper qu'ils auraient adoré cela).
Cette vision me fit sourire plus encore qu'auparavant, et j'avais envie de l'embrasser... Je m'approchai de lui, caressait son torse, pour finalement l'embrasser délicatement :
- Tu ne perds pas de temps dis-moi, sourit-il alors que je grimpais sur lui. Mais mon côté aventurière ne semblait pas le déranger tant que cela lorsqu'il m'attira plus près pour embrasser ma peau nue.
Ce fut un de ces moments de douceur parfaite, qui éliminait la notion de " sport " ou de " baise " ; ce n'étaient que caresse, baiser, tendresse. Je ne sais pas combien de temps nous restâmes là, dans ce lit, l'un dans l'autre comme s'il n'y avait rien de plus naturel que de faire l'amour avec son meilleur ami au réveil. Même lorsque ce fut fini, nous restâmes là, à nous regarder, lui jouant avec mes cheveux, moi caressant sa peau nue.
Et puis, au bout d'une minute qui fut peut-être une éternité, je partis faire à manger. Je m'attendais à ce qu'il me retienne, puisque j'étais, selon lui, incapable de cuisiner quoi que ce soit, mais il devait être trop étourdi pour cela, aussi me laissa-t-il partir.
La chemise qu'il avait repassée la veille, et que je lui avais enlevée, trônait par terre, alors je la saisis, et l'enfilai afin de couvrir ma peau qui était demeurée nue depuis la veille, où nous avions eu le plus doux de tous nos ébats. Comme de vrais amoureux.
J'ouvris les placards, et découvris que Solange avait mis des provisions dans celui-ci, cette fois. Je mis donc du lait dans une casserole, que je commençai à réchauffer en la plaçant sur les plaques chauffantes, lorsque je découvris les croissants et les pains au chocolat. Solange, tu es un ange, pensai-je silencieusement, un sourire niais toujours accroché sur mes lèvres.
Mais le souvenir de la carte de ma sœur s'imposa à ma mémoire, comme une guêpe vient boire dans votre verre alors que sans elle, vous étiez au paradis, lisant un livre au bord de la piscine, en plein été. The puppet master wanted to offer you one last gift. It's hidden in my bedroom. Je ne voulais pas qu'elle parvienne à m'atteindre à nouveau, mais je n'avais pas vraiment d'autre choix : j'avais réussi à la chasser de mes pensées une première fois, parce que j'avais peur que ma famille adoptive n'apprécie pas Clément, que j'avais donc d'autres soucis en tête. Mais là, je n'avais plus que ce sujet là à propos duquel m'inquiéter, et en tant qu'éternelle soucieuse, il fallait absolument que je m'inquiète à propos de quelque chose. Alors je partis dans la direction de la chambre de ma sœur, mon verre d'eau à la main...
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April By Night
ChickLit« Je veux vous dire comment il est possible que nous ayons été si semblables et que nous soyons aujourd’hui ennemis, comment j’aurais pu être à vos côtés et pourquoi maintenant tout est fini entre nous. » Albert Camus De nombreuses années après la d...