Ouverture : « Faîtes tomber les masques. »

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C'est tout ce dont je me souviens. Mes souvenirs ne vont pas au-delà de ma sœur et de son sourire de psychopathe, qui me dit qu'elle ne me protégera plus désormais, et lorsque je me réveille, je suis assise autour d'une espèce de table ronde, éclairée à la lumière des bougies ; une réminiscence exacte de la soirée d'Elaine. Un bon petit flash-back, un de ceux qui peut être occasionné par la prise d'une drogue dure. Je ne vois rien d'autre que des silhouettes habillées de noir, dont seul le masque blanc, tout simple, est éclairé par cette lumière qui m'avait toujours parue chaleureuse,et qui, je le sais, me dégouttera toujours désormais.

Où suis-je ? Que fais-je ici ? Comment suis-je arrivée là ? Et...Pourquoi ? Ces gens vont-ils me tuer ?

Bon dieu, mais que m'a-t-elle fait ?

- Faîtes tomber les masques ! crie un aboyeur qui me fait sursauter, et dont je suis presque sûre de reconnaître la voix.

C'est alors une hécatombe de masques sur la table. Peut-être une dizaine. Je regarde les visages qui m'entourent, et je ne comprends rien. Comment est-il possible que tant de gens aient travaillé ensemble pour faire de ma vie un enfer ?

A ma gauche, il y a Élinor, évidemment. À la sienne, Lucas, à qui j'avais finit par faire confiance, puis Sky et ses yeux diaboliques, James (le père de Lucas), Noah (le père du trio maléfique), ma mère, et, enfin, mon grand-père.

Pourquoi?

- Bienvenue au Conseil Familial, ma belle, fait mon grand père de sa voix puissante (et je le hais de m'appeler ainsi). C'est ici que sont prises toutes les véritables décisions, et si tu es assise avec nous, c'est parce que tu as réussi ta Mise à l'Épreuve. Toutes mes félicitations.

- Sacrée MAE, fait ma sœur d'un ton sarcastique (et, pour ma part, je ne comprends rien.)

- De quoi vous parlez ?... Pourquoi je suis ici ?

- C'est une blague ? ironise Sky, que je n'ai jamais aimée de toutes façons.

- Nous tous, reprend mon grand-père avec toute l'autorité d'un patriarche, nous savons camoufler la vérité, la cacher, la faire disparaître. La tuer, quand il le faut. Mais la déguiser ? Faire en sorte que tout, et n'importe quoi, tourne à notre avantage ? Savoir trouver les mots pour paraître parfait ? Mentir sans relâche pendant plus d'un an aux médias ? S'enfermer dans un mensonge et y être si bien qu'on finit par y croire ? Non, il n'y a que toi qui sache mentir à ce point. Nous avons besoin de ce talent.

Comment ça, « s'enfermer dans un mensonge », « mentir sans relâche aux médias » ?... Puis je réalise. Ma sœur avait pour habitude d'écrire de jolis articles sur moi pour la presse people...

- Alors c'est vous qui êtes à l'origine de la rumeur sur Clément et moi ?, je devine enfin.

Ma sœur éclate d'un rire sarcastique. Encore. Qui est cette fille ? Où est passée celle que j'aimais du plus profond de mon cœur ? Je déteste vraiment la nouvelle Elinor.

- Celle-ci, et toutes les autres, me répond ma mère de sa voix douce dans un français à l'accent à couper au couteau. Nous avons fait de toi la plus passionnantes de tous les Anderson, nous avons poussé le monde à t'aimer, car tu étais la seule capable de lui faire croire que tu l'aimais en retour. Nous avons fait de toi notre porte-parole.

- Alors vous êtes vraiment partout ? je crache alors que je commence à avoir mal à la tête ; dans toutes mes relations, même celles en lesquelles je croyais ?... Vous avez tout gâché, comme toujours (mon sourire est faux, dégoutté. Je suis sur le point de fondre en larmes) Vous ne pouvez pas me laisser vivre, non, vous avez préféré me manipuler ; prendre ma vie pour l'exposer dans tous les tabloïds possibles. Vous m'avez volé tout ce que j'avais.

April By NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant