Chapitre 16: Pays Imaginaire.

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Il y a fort longtemps...

Peter contemplait sa flûte de Pan. Depuis qu'il l'avait attrapée, elle dégageait quelque chose d'étrange. Il n'avait pas arrêté d'en jouer pour trouver ce que ça pouvait être, sans succès. Cependant, il y avait bien quelque chose , qui n'avait rien de normal. Quelque chose de magique.
Mérida était allée se coucher, et, sans qu'elle ne le sache, Peter l'avait suivie. Il s'était installé dans l'arbre en face de sa couchette et la regardait. Elle lut pendant longtemps, il la contemplait quand elle tournait les vieilles pages de son livre en cuir avec une délicatesse infinie. Quand elle se coucha, la lune indiquait deux heures du matin. Peter s'apprêta à descendre quand il entendit un gémissement. Mérida tenait sa couverture contre elle et la serrait tellement fort que les jointures de ses doigts devinrent blanches. Il ne voulait pas la réveiller, ni l'emmener de nouveau dans sa couchette, alors il se contenta de la regarder. Elle semblait faire un cauchemar des plus atroces, elle tournait et se retournait dans le fin tissus de lin recouvrant le sol. Il attrapa alors sa flûte et joua l'air qu'il avait fait quelques heures plus tôt. Au bout de quelques minutes, le visage crispé de Mérida se détendit et elle desserra son étreinte de la couverture, signe que son mauvais rêve avait cessé. Peter arrêta alors et descendit de sa branche.
- Bonne nuit, Midy. Murmura-t-il.

La première chose qui surprit Mérida ce matin-ci fut la sérénité dans laquelle elle s'était réveillée. C'était un des premiers matins où ses muscles étaient détendus, ou elle ne ressentait aucune chose étrange. C'était un peu comme la fois où elle s'était réveillée dans la couchette de Peter. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il avait fait ça, il semblait la détester la grande majorité du temps. Alors pourquoi l'avait il mise à l'abri ? Elle s'arrêta vite de penser à ça quand un bruissement de feuillage se fit entendre. Elle se redressa en grognant et rajusta le bustier de sa tenue. Trévor déboula non loin d'elle.
- Tu n'aurais pas vu Peter ? 
Mérida mit un moment à comprendre la question du jeune garçon, ses esprits encore embrumés par son excellente nuit de sommeil.
- Pardon ? Demanda-t-elle.
- Peter, il est où ?
- Qu'est ce que j'en sais ?
- Il n'a pas passé la nuit avec toi ?
Mérida manqua de s'étouffer avec sa salive.
- Pourquoi, diable, aurait-il passé  la nuit avec moi ?
- Je ne sais pas, je te demande juste.
- Et bien non, je ne l'ai pas vu depuis hier soir.
- Tant pis.
Il partit en remontant sa capuche sur ses cheveux en batailles.
- Attends ! Lui cria Mérida.
Elle se leva et enfila ses bottes en vitesse afin de rejoindre le garçon. Il ne l'avait évidemment pas attendu et elle du se dépêcher de traverser la forêt pour espérer le rattraper. Elle regretta vite de ne pas avoir prit de manteau, mais elle se rappela que, dans tous les cas, elle n'en avait pas. Elle aperçut Trévor après quelques minutes de course.
- Trévor ! Attends moi, bon sang !
Le garçon s'arrêta et elle le rattrapa.
- Qu'est ce qu'il se passe que tu es tant pressé ? Demanda-t-elle.
- C'est les jumeaux, ils ont disparus.
- Pardon ? Mais comment ?
- Ils ne sont plus là.
Elle soupira.
- Merci, j'avais compris. Rétorqua-t-elle, pleine de sarcasme.
- Je suis sûr que c'est Peter qui leur a fait du mal.
- Pourquoi ça ?
- Tu le sais très bien.
Elle haussa les épaules, oui elle le savait. Il avait des méthodes assez... étranges pour s'occuper de ses... amis ? Elle ne savait même pas exactement ce qu'ils étaient pour lui tellement ses sentiments changeaient.
- Quelle raison il aurait eu ? Demanda Mérida.
- Ils ont défendus Félix.
Elle s'arrêta devant lui et enleva sa capuche.
- Ecoute, Commença-t-elle. je comprends que Peter puisse être dur, mais il n'en serait pas arrivé à la.
Il renifla.
- Qu'est ce que tu en sais ? Tu ne le connaît pas.
Mérida se décala et laissa passer le garçon devant. C'est vrai, elle ne le connaissait pas et n'avait aucune idée de ce qu'il était capable, bien qu'elle en ai eu un petit aperçu. Trévor repartit en courant, Mérida le suivant de très près. Ils débarquèrent dans la clairière.
Deux garçons était présents, ils semblaient avoir le même âge que Trévor. Félix n'était pas la, il n'y avait donc aucune personne pour s'occuper des garçons. Trévor les rejoignit en courant autour du feu, Mérida eu un hoquet de surprise quand il trébucha juste à côté des flammes. Heureusement, il se rattrapa sur le rondin et s'installa avec ses amis.
- Ou est Félix ? Demanda Mérida.
Un garçon qu'elle ne connaissait pas se retourna et la toisa un long moment avant de soupirer et de lui répondre:
- Il est partit chercher Pan.
- Par où ?
Il lui désigna le côté de la falaise, si Mérida se souvenait bien. Elle tourna la tête du côté opposé, un chemin s'enfonçait dans la forêt. Il fallait qu'elle aille y jeter un coup d'œil. Elle repartit donc pour chercher ses affaires.
- Mérida !
Elle se retourna à l'appel de son nom. Trévor arriva vers elle et lui tendit un chiffon dans lequel était enroulé quelque chose.
- Qu'est ce que c'est ? Demanda-t-elle.
- Tu pain avec de la confiture.
Elle sourit devant la gentillesse des garçons.
- En quel honneur ? Demanda-t-elle.
- Félix nous en demande tout le temps avant de partir pour chercher Peter.
- Comment tu sais que je vais le chercher ?
- Tu n'y vas pas ?
- Si.
Il esquissa un sourire et lui fit un câlin. Ce geste fit monter un élan d'affection dans la poitrine de Mérida, qui, pendant un instant, eu l'impression d'avoir un de ses frères dans ses bras. Cette pensée lui apporta la chaleur dont elle avait besoin afin de partir dans le forêt, seule. Quand il se décolla d'elle, elle put voir que des larmes perlaient au coin de ses yeux. Elle s'accroupit devant lui et les essuya.
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- Quand est ce que je pourrais rentrer chez moi ? Lui demanda-t-il, d'une petite voix.
- Dans pas longtemps, je te le promet.
Elle mentait, et le savait pertinemment bien. Mais les enfants étaient près à entendre n'importe quoi tant que ça les rendaient heureux. Mérida se releva et posa sa main sur l'épaule du garçon:
- Rentre au camps, et ne traîne pas, compris ?
Il hocha lentement la tête et exécuta.
Mérida déplia le chiffon et attrapa le pain, espérant que la confiture était à la framboise, elle adorait la framboise. Elle croqua donc de bon cœur dans le sandwich et laissa échapper un gémissement de plaisir, framboise et beurre de cacahuète. Elle continua son petit déjeuner en se dirigeant vers son campement où elle récupéra son arc, son carquois ainsi que son sac. Elle continua son chemin et finit son en-cas, se demandant ou, diable, on trouvait du beurre de cacahuète sur une île perdue. Elle marcha ce qui lui sembla être des heures et commença à regretter de ne pas avoir prit Angus, ses jambes commençaient à la brûler. Elle s'étonna des changements brutaux qui s'opéraient devant ses yeux. La forêt passait de quelque chose d'effrayant à une clairière des plus lumineuses et rassurante. Celle-ci était d'ailleurs très longue à traverser, compte tenu du soleil de plomb. Quand elle arriva enfin de l'autre côté, l'obscurité des bois lui semblait que bien plus profondes, ses yeux n'étant plus habitués une telle noirceur. Elle commença à traîner des pieds, il fallait se rendre à l'évidence: il n'était pas là. Elle voulut faire demi-tour quand une étrange voix s'éleva dans l'air.
- Tu n'as pas respecté ce que je t'avais demandé de faire.
Mérida se figea et regarda autour d'elle en bandant son arc, il n'y avait personne. Elle continua à tendre l'oreille.
- J'y travaille, nous avons trouvé le miroir.
Peter, cette fois ci c'était lui, elle en était persuadée. Cependant, il n'était nulle part.
- Tu n'es pas assez rapide. Continua la voix sombre.
Des frissons parcoururent l'échine de Mérida, cette voix semblait être de partout à la fois, effrayante.
- Je fais ce que je peux.
Mérida se dirigea vers la voix de Peter. Elle ne l'avait jamais entendue comme telle, il paraissait très ému, ou complètement effrayé. Elle continua un peu son chemin dans le noir le plus complet quand une petite lueur attira son attention. Elle s'avança le plus discrètement possible et se cacha derrière un arbre quand une silhouette se dessina dans son chant de vision. Elle n'eu pas de mal à reconnaître Peter,  ses cheveux en bataille et sa ceinture autour de la taille. Il tenait une petite lanterne dans une main, mais elle n'éclairait pas assez pour que Mérida puisse distinguer la personne avec qui il parlait. Elle retint sa respiration afin d'écouter.
- Tu en connais les conséquences. Reprit la voix inconnue.
- Il me faut plus de temps. Rétorqua Peter.
Mérida ne comprenait strictement rien à ce qu'ils se disaient, mais elle continuait pourtant d'écouter, espérant saisir le gros de la conversation.
- Il n'y a pas de discussion.
Peter changea de position et la lanterne éclaira la personne, la chose qui parlait. Mérida étouffa un cri. Elle n'avait jamais rien vu de tel, une masse noir de forme humaine se tenait devant Peter. Elle n'était même pas posée sur le sol, elle semblait voler, se mouvant dans l'air. Au départ,  elle pensait que son esprit lui jouait des tours et cligna donc des yeux avec force. Cependant, quand elle les ouvrit de nouveau, la créature était toujours présente et tournait à présent autour de Peter:
- Si tu n'es pas capable de séduire quelqu'un, peut être qu'un coup de main pourrait t'aider.
- Non ! J'y arriverais.
- J'en doute fortement, elle est beaucoup trop bien pour quelqu'un comme toi.
Mérida ne comprenait vraiment plus rien, de qui ils parlaient à ce qu'était la chose qui lui donnait froid dans le dos.
- Laisse moi du temps. Reprit Peter. Je ne te décevrait pas.
- Ton temps est écoulé.
- Non, ne fait pas ça. Je ferais ce que tu diras, tu n'as pas besoin de faire une telle chose.
Mérida passa la tête à côté de l'arbre pour mieux assister à la scène. Elle distinguait maintenant bien ce qu'était la chose, on aurait dit un fantôme, un fantôme noir avec d'horribles yeux jaunes.
- Et bien figures toi que si.

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