Chapitre 17: Storybrooke.

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De nos jours...

Elle ouvrit en jetant son sac sur l'épaule. Cependant, ce n'était pas Henry qui lui faisait face, mais Régina. Celle-ci afficha un sourire mauvais et s'avança afin de lui faire pleinement face.
- Vous allez quelque part, Mérida ?

La jeune femme pria pour avoir mal entendu, mais, à son grand malheur, elle avait une excellente audition. Elle était donc au courant, bien pour elle.
- Qu'est ce que je peux faire pour vous, Magesté ? Lança-t-elle.
Régina s'avança vers elle, la faisant reculer jusqu'à ce que son bassin touche le porte-manteau.
- Où allez-vous ? Redemanda la maire.
- Sauf votre respect, je ne pense pas que cela vous regarde.
- Pas si ça concerne mon fils.
- Qui vous a dit que c'était le cas ?
Régina la contourna et vint s'appuyer contre le dossier du canapé.
- Je suppose que ça l'est.
Rebecca se décala afin de pouvoir faire pleinement face à la maire.
- Et bien vous supposez mal.
- Et vous êtes une très mauvaise menteuse, Mérida.
Régina pinça ses lèvres, parfaitement recouvertes de rouge à lèvre, puis se redressa et s'avança assez pour que Rebecca puisse sentir l'odeur de son parfum.
- Comment avez-vous fait ? Demanda-t-elle alors.
Rebecca prit un air parfaitement innocent et haussa un sourcil.
- Arrêtez votre cirque. Reprit Régina. Vous savez très bien de quoi je parle. Comment vos souvenirs vous sont-ils revenus ?
- Et comment savez-vous qui je suis alors que nous ne nous sommes jamais rencontrées, dans l'autre monde ?
- Vous n'avez pas répondu à ma question.
- Vous non plus.
Rebecca savait pertinemment que Régina, ou la méchante reine, de sa véritable identité, jouait très bien. Mais elle s'était malheureusement trouvée une adversaire tout aussi joueuse, et elle n'en avait pas finit. Régina sourit et s'avança un peu plus vers Rebecca, puis posa une main sur son épaule. Ce contact fit frémir la jeune femme, qui recula brusquement.
- Vous n'imaginez pas tout ce dont je suis capable. Lança la reine.
- Vous non plus.
- Ne me testez pas.
- C'est une menace ?
Régina lui lança un regard emplit de haine avant de reculer d'un pas en souriant, elle avait décidément une idée en tête.
- Très bien, gardez votre secret. Reprit-elle. Mais puis-je au moins savoir où vous allez ?
- C'est privé.
- Restez éloignée de mon fils, ou je ferais de votre vie un enfer.
Rebecca ne put s'empêcher de ricaner, sa vie pouvait-elle réellement devenir pire ? Elle n'abandonnerait pas Henry, pas si proche du but.
- Pourquoi voulez-vous à ce point le savoir ? Demanda-t-elle soudain, d'un ton calme.
- J'ai mes raisons.
- J'ai un rendez-vous.
Régina haussa les sourcils et croisa les bras, décidément perplexe suite à cette réponse. Rebecca devait trouver un alibi et le rendez-vous était la première chose qui lui était passé par la tête. Quelle andouille !
- A... Avec Will. Will Scarlet.
Chut, tais toi. Laisse faire Rebecca, elle est beaucoup plus maligne pour mentir.
Cependant, il était trop tard pour regretter une quelconque parole. Régina secoua la tête.
- Cet abruti ? Rétorqua Régina. Je ne vous crois pas, vous visez plus haut.
- Comment le savez-vous, vous ne me connaissez pas.
- Non, mais je suis au courant de votre vie ici, et de vos choix concernant les... hommes.
Mérida souffla et se rapprocha.
- Cette vie, continua-t-elle, appartenait à Rebecca. Ces souvenirs que vous m'avez façonné, ils sont tous à elle et je les lui laisse sans problème.
Régina pinça de nouveau les lèvres, fortement agacée par la tournure que prenait la conversation.
- Dites moi la vérité. Où allez-vous ? Insista-t-elle.
- Je n'ai rien à cacher.
- Et si je vous disais qu'il y avait une monnaie d'échange ?
Mérida pouffa et ramassa son sac pour l'ouvrir et attraper sa bouteille d'eau. Elle en but quelques gorgées avant de reprendre:
- Je serais curieuse de savoir de quoi il s'agit.
Régina fit quelques pas en avant et attrapa la bouteille, qu'elle amena à ses lèvres avant de boire.
- Je vous en prie.. Marmonna Mérida à travers ses dents.
- Je peux vous dire ce que vous avez.
Mérida voulu récupérer sa bouteille, mais Régina esquissa un mouvement en arrière.
- Je vais parfaitement bien. Rétorqua Mérida.
- Vous en êtes sûre ?
Régina se mit à arpenter la pièce en long et en large avant de s'arrêter devant un tableau et de faire une grimace.
- Venez en au fait. Déclara Mérida.
La reine continua son inspection.
- Vous ne ressentez pas un vide, à l'intérieur de vous ? Comme si on vous avez arraché quelque chose ?
Mérida voulu rétorquer mais ne trouva rien à dire. Comment cette femme pouvait-elle connaître son état d'esprit actuel ? A moins qu'elle en fut la raison.
- Que m'avez-vous fait ? Demanda-t-elle.
- Moi ? Rien, voyons. Mais je sais ce qu'il vous arrive.
- Et... De quoi il s'agit ?
- Pensez-vous que ma parole est gratuite ?
- Rien ne l'est avec vous.
- Dites moi la vérité sur votre soirée et je vous fait part de ce que je sais.
Mérida pinça les lèvres et se dirigea vers son comptoir, tout en réfléchissant. Elle ne laisserait pas tomber Henry, elle s'en était fait la promesse et elle ne la briserait pas. Elle préférait rester avec son mal inconnu que de gâcher la quête du bonheur d'un petit garçon auquel elle s'était énormément attachée.
- À quelle heure est votre rendez-vous ? Demanda Régina.
- Nous n'avons pas fixé d'heure.
Quand elle passa derrière le bar, elle put très bien entendre le "évidemment" marmonné par Régina. Elle ouvrit un placard et y attrapa un verre qu'elle remplit d'eau.
- Auriez vous quelque chose à boire ? Demanda soudainement Régina. Il fait une chaleur ici.
Mérida pouffa en reposant son verre sur le plan de travail.
- J'ai une idée, pourquoi est ce que vous ne retourneriez pas dans votre petit château climatisé, pour vous bourrer au cydre ?
Régina lui offrit un regard emplit de haine, qui ne la fit même pas ciller.
- Sortez de chez moi. Lâcha-t-elle alors, d'un ton froid. J'appelle le shérif.
- Pensez-vous vraiment que Graham se laissera monter contre moi ?
Mérida grogna, non, évidemment que non, et c'est elle qui prendrait. Elle pesta, puis soupira en appuyant ses coudes sur le comptoir.
- Et pourquoi voulez-vous absolument rester ? Demanda-t-elle.
- Pour profiter de votre chaleureuse présence.
Mérida fit la grimace.
- J'ai mes raisons, continua Régina.
- Quelles sont-elles ?
- Je dois parler à Will Scarlet, alors j'attend qu'il vienne vous chercher.
L'expression de Mérida se décomposa tandis qu'un immense sourire se peignait sur le visage de Régina. La jeune femme se redressa alors et sourit à son tour.
- Je n'ai jamais dit qu'il venait me chercher. Lança-t-elle.
- Alors quand est-ce que vous allez le rejoindre ?
Mérida lui lança un regard noir, sans répondre à sa question, elle allait perdre si elle continuait sur cette voie. Elle tourna donc le dos à la reine et attrapa un nouveau verre dans son placard.
- Qu'est-ce que je vous sert ? Demanda-t-elle alors, pleine de sarcasme.
- Un peu d'eau suffira.
Tout ça pour un fichu verre d'eau. Elle s'affaira donc et remplit le verre, qu'elle déposa sur le comptoir. Régina lui offrit un des plus faux sourires jamais fait et bu l'eau d'une traite, laissant des traces de rouge à lèvre écarlate sur le verre.
- Je vais finir par perdre patience. Déclara la Reine.
- Rien ne vous oblige à rester.
- Je crois bien que si.
Mérida jura puis s'appuya sur son plan de travail. Non mais dans quelle situation s'était-elle donc fourrée ? Son téléphone vibra dans sa poche et elle le saisit, Henry. Il devait sûrement s'inquiéter de ne pas la voir, mais elle ne pouvait pas répondre, pas en présence de Régina. Et envoyer un SMS lui aurait fait perdre toute crédibilité au niveau de son histoire avec Will. Elle se contenta donc de ranger sagement l'appareil dans sa poche et de le laisser sonner.
- Vous ne répondez pas ? Demanda Régina.
- Non, ce sont des publicités.
Des publicités ? Tu aurais pu mieux faire.
Régina se pencha un peu en arrière.
- Je crois que vous n'avez pas de rendez-vous, je me trompe ?
Mérida serra les dents, évidemment que non, elle ne se trompait pas, mais il lui fallait trouver une solution n'impliquant ni de téléphone portable, ni de quitter la pièce ou encore d'envoyer un quelconque oiseau prévenir quelqu'un.
- Savez-vous qui je suis ? Demanda alors Régina.
- Qui ne le sait pas ?
- En effet. Je suis la méchante reine. Quel beau titre, n'est-ce pas ? La réussite d'une vie. Mais ça veut aussi dire que quand je veux quelque chose, je l'obtiens toujours.
- Je n'ai pas peur de vous. Rétorqua Mérida, en la fixant dans le blanc des yeux.
- Non, je n'en doutais pas. Mais sachez qu'il me reste de la magie ici.
- Vous ne l'utiliseriez pas.
Régina ricana et se pencha un peu vers la jeune femme:
- Et pourquoi ça ?
- Parce que vous avez besoin de vos réserves.
- J'en ai bien assez.
Mérida baissa les yeux et regarda ses mains, mal à l'aise. Si Régina disait vrai, elle était vraiment dans une situation risquée. Mais elle ne trahirait la confiance de Henry ainsi que la promesse qu'elle lui avait faite pour rien au monde, il lui fallait une autre excuse, et vite. Elle sentait que Régina savourait sa victoire, ce qui lui donna la nausée. Elle se mit à prier pour un miracle, une idée soudaine pour la sortir de ce pétrin. C'est alors que quelqu'un frappa quelques coups à la porte. N'importe qui mais pas Henry, s'il vous plaît. Elle ne prit pas la peine de se lever et cria à la personne d'entrer. Quand la porte s'entrouvrit, Mérida retint son souffle et ferma à moitié les yeux afin de cacher ce carnage à son regard. C'est ainsi que Will débarqua dans la pièce, entouré d'une odeur de tabac froid. Doux Jésus Marie Joseph. Elle remarqua vite l'étonnement de son meilleur ami en la présence de la méchante reine et s'empressa de sauter sur ses pieds pour le rejoindre. Il la prit immédiatement dans ses bras, par habitude.
- J'ai bien cru que tu m'avais posé un lapin ! S'exclama Mérida.
Puis elle chuchota à son oreille :
- Joue le jeu, s'il te plaît.
Elle le sentit se pencher et déposer un baiser sur sa joue en guise de réponse. Le soulagement la mena dans les nuages un petit instant, lui faisant même oublier jusqu'à la présence de la reine. Elle se retourna et la toisa avec un sourire radieux.
- Pouvez-vous sortir de chez moi, s'il vous plaît ?
Régina affichait une expression des plus haineuses, un pur mélange de mépris et de colère. Mais elle se leva et tendit sa bouteille d'eau à Mérida, qui la remercia faussement d'un signe de tête.
- Vous n'imaginez pas ce qu'il vous attend. Lui lâcha Regina en la percutant afin de se diriger vers la sortie.
- Vos menaces ne m'atteignent pas, Majesté.
- Et bien elles devraient. Bonne soirée.
- C'est poli de votre part. Lâcha Will d'un ton amusé.
- C'était surtout ironique, valet.
Will se raidit dans les bras de Mérida, qui resserra un peu son étreinte. Régina sortit de l'appartement et descendit les escaliers à toute vitesse, se sentant sûrement ridicule après les événements passés. Mérida s'empressa de claquer la porte et de la verrouiller. Puis elle s'appuya contre le mur en soufflant un grand coup.
- Si tu savais à quel point je t'aime, Will.
- C'est gentil, mais je préfère que l'on reste amis.
Mérida pouffa, puis s'approcha de lui.
- Comment tu as su que j'avais besoin de ton aide ?
- Je ne le savais pas.
- Mais alors... Qu'est-ce que tu fiches ici ?
Il soupira et s'appuya contre le dossier du canapé.
- J'ai reçu un appel de Henry, il s'inquiétait parce que tu ne répondais pas au téléphone. Il voulait absolument venir voir ce qu'il se passait. Je l'ai amené et il a reconnu la voiture de Régina.
- Qu'est ce que vous avez fait ?
- Je lui ai demandé de se cacher à l'arrière de la voiture.
Il avait lâché ça comme si c'était quelque chose de tout à fait normal et habituel. C'est sûrement la raison pour laquelle Mérida éclata de rire. Will secoua la tête et se dirigea vers le frigo afin de se servir un verre de jus d'orange.
- Comment sait-elle, pour nous ? Demanda-t-il.
- C'est Régina, elle a des yeux de partout.
- Tu as sûrement raison.
Will se rapprocha un peu d'elle et se hissa sur le comptoir du bar:
- Tu compte faire quoi avec Henry ?
- Je l'amène à Boston.
- Pardon ? Mais... Pour quoi faire ?
- Tu n'es pas au courant pour l'histoire, avec sa mère ?
- Si mais... attends, tu l'amènes à sa mère ? Régina va te tuer.
- J'ai un chevalier servant, ne l'oublie pas.
Elle leva les yeux sur lui et il roula les siens.
- Si seulement... Murmura-t-il.
- Tu m'as été bien utile ce soir.
- Si je peux au moins servir à ça.
Mérida ricana et vint lui faire un bisou sur la joue, il était vraiment génial.
- Je t'adore, merci pour tout à l'heure.
- Je préfère ça. Répondit-il avec un sourire en coin.
Puis il se redressa et retomba sur ses pieds:
- Si on s'occupait de ce petit Henry maintenant ?
Mérida afficha un sourire rayonnant et se précipita vers le porte manteau afin de récupérer son gilet, ainsi que son sac qui gisait au sol.
- Tu peux me passer ma bouteille ? Demanda-t-elle à Will.
Peu après, elle se prit une chose dure dans la tête. Elle ronchonna et attrapa la bouteille avant de lancer un regard noir à son ami.
- Tu sais que je suis nul en tir. Se défendit-il.
- Maintenant oui, je le sais. Répondit-elle en se frottant le front.
Will ricana en lui passant à côté afin d'ouvrir la porte. Puis il l'aida à se relever et la laissa passer.
- Tu deviens galant, dis moi.
Il ricana et ferma la porte à clef. Mérida dévala les marches à toute allure, très impatiente d'enfin retrouver Henry.
Arrivée en bas, elle avait le souffle court et son coeur battait la chamade. Elle avait décidemment perdu en endurance. Elle attrapa alors sa bouteille d'eau dans son sac et bu quelques longues gorgées, en entendant Will descendre. Elle fit la grimace, elle aurait dû changer l'eau, qui avait vraiment un goût immonde. Elle chassa vite ses pensées quand deux mains se posèrent sur ses épaules et la firent avancer. Une fois dehors, elle se précipita vers la voiture de son ami et ouvrit la portière. Elle n'eut pas le temps de dire un mot que Henry en sortit en la prenant dans ses bras. Elle lui frotta le dos.
Will s'installa derrière le volant.
- Tu es sûr de vouloir nous accompagner ? Demanda-t-elle.
- Tu est trop petite pour les grandes villes, Reb.
Elle sourit devant la mention de son surnom et se mit à l'arrière avec Henry, qui lui raconta en détails la soirée et leur petite mission "sauvetage Mérida" comme il l'avait appelé. Une fois le petite garçon endormi, pas encore sortis de Storybrooke, Mérida regarda par la fenêtre, mais les images se brouillèrent devant ses yeux. Elle les frotta et tout redevint normal. Un goût horrible lui remonta dans la gorge, puis dans la bouche. Comme si elle avait avalé quelque chose d'avarié. Elle essaya de chasser ses nausées qui se firent de plus en plus forte. Jusqu'à moment où elle ne tint plus.
- Will. Stop, arrêtes toi.
Il se retourna et la regarda, puis appuya sur le frein.
Mérida avait à peine ouvert la portière qu'elle régurgitait déjà tripes et boyaux sur le goudron. Sa tête tournait et elle ne voyait plus bien. Elle entendit une porte claquer mais n'en tint pas compte, trop concentrée à essayer de calmer ses hauts-le-cœur. Une main lui ramena les cheveux en arrière alors qu'une nouvelle vague de nausée arriva et qu'elle sentit son repas du midi faire chemin inverse avant de rejoindre le reste sur la route. Sa vision se fit soudain très nette, et ce qu'elle vit la figea.
- Putain. Entendit elle.
Il y avait de quoi jurer. D'énorme caillou noirs semblaient être sortis de ses entrailles.Cette vision lui fit tourner la tête. Elle attrapa alors son téléphone pour se regarder dans l'écran. Elle avait du sang de partout autour de la bouche, et sur ses mains. Soudain, tout lui revint en tête. Le goût de l'eau dans la bouteille, la tête qui tourne et les violentes nausées suivies de vomissements sanglants. Elle connaissait ses symptômes. Les prisonniers de ses parents les avaient souvent après avoir prit la potion. Potion qui était sensé les effacer pour un exil, c'est à dire enlèver leur souvenir, la moindre trace de leur présence depuis dix années dans la tête des gens et dans leurs vies. Régina n'avait pas osé utiliser cette potion contre elle, elle n'avait pas versé ce poison dans son eau, elle s'en serait rendu compte. Mais malheureusement, ça n'était pas le cas.
- Putain... Laissa-t-elle échapper. Will, ramène-moi chez moi
- Reb, tu vas bien ?
- Je n'ai pas beaucoup de temps, ramène-moi à la maison avec Henry, je te promets que je t'explique tout là-bas. Mais dépêche.
Will hocha la tête et se précipita de nouveau à la place conducteur. La voiture démarra en trombe et une nouvelle vague de nausée s'empara de Mérida, qui l'ignora et préféra focaliser son attention sur le petit garçon qui dormait sur la banquette arrière, à côté d'elle. Il fallait qu'elle l'aide, et elle avait jusqu'à minuit pour ça. Soit une petite heure. Elle soupira et essaya de calmer ses neurones en surchauffe. Comment avait-elle pu être aussi bête et négligeante ? Elle se prit la tête dans les mains. Elle avait tout gâché, encore une fois. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à son appartement. Will s'occupa de monter Henry, jetant une multitude de regards inquiets à Mérida, qui suivait tant bien que mal dans les escaliers. Arrivés à la porte, Will donna un coup de pied dedans, comprenant que le temps était désormais compté. Il déposa doucement Henry dans le canapé en veillant à ne pas le réveiller.
Mérida prit place sur un fauteuil et soupira.
- Comment j'ai pu être aussi bête ? Laissa-t-elle échapper.
Will la rejoignit et s'agenouilla en face d'elle.
- Tu es malade ? Demanda-t-il.
Elle secoua la tête et retint un sanglot.
- Régina, elle m'a empoisonnée.
- Tu vas... ?
Mérida sourit faiblement.
- Non. À minuit, vous ne vous souviendrez pas de moi, de tout ce qu'on a vécu ensemble, ce que l'on a découvert. Votre vie continuera comme si je n'avais jamais existé.
Will secoua la tête.
- Non, ce n'est pas possible. Lâcha-t-il. Il doit y avoir une solution. Tu ne peux pas partir, pas encore une fois.
- Ce n'est peut être que temporaire.
- Je m'en fiche ! Pendant plus de trente ans j'ai souhaité te retrouver, et tu pars de nouveau ! Je ne peux pas l'accepter.
- Je suis désolée, Will. J'aurais dû faire plus attention, je le reconnais. Mais tout n'est pas perdu. Vous avez apprit beaucoup sans moi, Henry va réussir, la malédiction sera rompue.
- Mais je m'en fiche de cette malédiction, tu es ma meilleure amie, Mérida, je ne veux pas te perdre. Je t'en prie, il doit y avoir un moyen.
Mérida secoua la tête, les larmes roulant sur ses joues.
- Je suis désolée Will.
Il grogna et laissa échapper un sanglot. Le premier qu'elle entendait de lui. Elle attrapa son menton afin de lui faire lever la tête.
- Regarde moi. Will, regarde moi.
Il renifla et posa ses yeux dans ceux de la jeune femme.
- Merci. Merci pour tout. Tu ne peux pas savoir à quel point je te suis reconnaissante. Tu m'as sauvé la vie à de nombreuses reprises et je te dois tout.
Une larme s'échappa de l'oeil de Will et vint rouler sur la main de Mérida. Elle se releva brusquement et se précipita vers sa chambre. Elle y resta un moment. Moment pendant lequel Will resta assit par terre à regarder Henry dormir, il semblait si paisible. Il n'arrivait plus à contrôler les torents qui s'échappaient de ses yeux, mais ne le voulait pas de toutes façons. Mérida ressortit quelques instants plus tard, deux papiers à la main. Ses yeux étaient rouges et bouffis et elle avait du sang séché autour des lèvres, mais, malgré ça, elle souriait. Elle voulait se montrer forte. Elle glissa un papier dans la poche de Henry et donna l'autre à Will.
- Promets-moi de ne pas l'ouvrir avant demain matin.
Il oppina et la serra contre lui, aussi fort qu'il le pouvait, espérant l'imprimer en lui pour qu'elle soit l'éternité à ses côtés. Puis, sans un mot, il quitta l'appartement avec Henry dans les bras. Mérida attendit jusqu'au dernier moment avant de fermer la porte. Puis elle s'allongea sur le canapé et ferma les yeux. Trop faible pour résister et acceptant parfaitement son destin, comme elle avait le souvenir de l'avoir toujours fait.

×××

Henry se réveilla de bonne humeur. Les rayons du soleil perçaient à travers les rideaux et lui piquaient les yeux. Il se leva et se dirigea vers son bureau, sur lequel trônait son gros livre de conte. Il l'ouvrit à la première page et quelques papiers en tombèrent. Une feuille sur laquelle était écrite une sorte de lettre et un tas de documents.

Henry.

Tu dois te demander qui t'écrit. Je m'appelle Rebecca .Faisons comme si je n'étais pas une personne, mais un simple esprit là pour te guider. Ci joint, tu trouveras un document concernant ta maman, Emma Swan, il y a un papier au dos, avec son adresse. Vas-y, saisis ta chance et ramène nous la sauveuse.Je te souhaite de ne jamais perdre la foie et j'espère que tu prendra bien soin de toi.
Un esprit qui t'aime bien plus qu'il ne l'était permis.

Henry attrapa les documents, encore chamboulé par sa lecture. Et il découvrit, comme indiqué, l'adresse de sa mère au dos des documents.

×××

Will attrapa le papier dans ses mains tremblantes et le déplia.

Scarlet.

Ne prends pas peur devant cette lettre, je ne vais pas dire mon nom, car il est probablement sans importance mais sache que l'on se connaissait bien, toi et moi. Tu as été la lumière au bout du tunnel, le petit brin d'espoir quand je n'avais plus rien. Tu m'as sorti du plus profond pour m'amener jusqu'aux étoiles. Comment une personne peut-elle compter autant pour une autre ? C'est la question que je me suis toujours posée depuis que je te connais. Tu as été le pilier dont j'avais besoin, le grand frère dont je rêvais et le meilleur ami qu'il me fallait. Je ne sais comment te remercier autrement qu'en te souhaitant le meilleur. Trouve celle que tu aimes, retrouve ce que tu as perdu. J'aurais tellement aimé être là pour t'aider, mais on dirait que le destin en avait décidé autrement pour nous deux, dessinant notre avenir comme un fichu puzzle. J'espère que tu trouveras quelqu'un que tu vas aimer comme je t'ai aimé, quelqu'un qui sera présent pour toi comme je n'ai pas pu le faire car tu le mérites, amplement plus que moi, putain. Sois heureux, vis, brilles comme tu l'as fait en tant qu'une mangnifique étoile qui a tant guidée mes pas. Si tu savais à quel point je t'aime, mon frère, mon meilleur ami, ma lumière.

Une personne que tu as connu.

Will laissa tomber le papier. Il était tâché de larmes, ses larmes. Les émotions qui le traversaient n'était pourtant pas dues au magnifique texte auquel il avait eu droit.
Non.
Aussi fou que cela puisse paraître, il savait parfaitement qui en était l'auteur.
Et c'est ce qui était le plus douleureux. Se souvenir.
D'elle, de Mérida

ווו×

Désolée pour le retard de ce chapitre, mais j'ai eu un énorme manque d'inspiration, qui, j'espère, ne se reproduira pas !
J'espère aussi que ce chapitre vous a plu et que l'attente en valait la peine !
Donnez moi vos ressentis et avis, ils sont très utiles à mes yeux !
Merci à vous ♡

Des bisous
.x E


Beautiful DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant