Chapitre 9: prétendante au Trône

1.8K 180 23
                                    

Je ressors complètement abasourdie de cette entrevue. Hayden et moi venons de quitter silencieusement le bureau, y laissant un homme détruit. Mon ami me guide à travers les couloirs mais je ne fais aucunement attention à quelle direction nous prenons, mes pensées divaguent.

Je songe à tellement de choses en même temps que je crains que mon cerveau ne surchauffe d'un moment à l'autre.

Hayden aussi est silencieux, il n'a pas ouvert la bouche depuis que nous sommes entrés dans ce bureau.

A ce qu'on pourrait croire, la nouvelle de la mort de ma mère aurait dû me bouleverser. Car, comme je viens tout juste d'apprendre l'existence de mon père « vivant » j'aurais pu en déduire que la mort de Déméter ferait partie du mensonge. Cet espoir à été réduit à néant très vite. Malgré cela, la nouvelle ne m'affecte pas tant que ça. J'ai vécu 18 ans sans mon père ni ma mère. Je suppose qu'au fil du temps on s'y habitue.

Quand nous atteignons  ma chambre, dont en passant la porte est grande ouverte, je peux y voir un vrai rassemblement.

Qui sont toutes ces personnes ?

J'entre avec des pas hésitants  observant chaque visage minutieusement. Les six personnes présentes sont assises en quart de cercle autour de moi, à l'exception d'une, un jeune homme vêtu d'une armure.

Il doit être un soldat probablement.

Bravo, vraiment, je te félicite Erin. Ta perspicacité m'étonnera toujours.

Rappelez-moi, à quoi sert une conscience exactement ?

A côté de ce soldat est assise une femme d'environs 25 ans. Malgré ses épais cheveux châtains coupés à la garçonne, elle rayonne de féminité grâce à ses énormes yeux de biche. Contrairement aux autres femmes présentes, elle ne porte ni robe, ni jupe. Elle est vêtue d'une sorte de tenue de combat composée de cuir et de feuilles de métal.

Je concentre mon attention sur la personne à sa gauche, un homme dont je ne peux deviner l'Age. Il a la peau basanée et des yeux gris.

Sa posture et son visage fermé ne traduisent pas plus d'information.

Suivant l'ordre je croise le regard d'une jeune femme au visage crispé dans une moue sérieuse. Sa tenue et sa coiffure élaborée lui donnent un air très soigné. Elle appartient sans aucun doute à la noblesse. Elle écarte une mèche blonde de son visage tout en m'adressant un petit hochement de tête poli.

Dès que je me trouve au centre de l'assemblée, une femme, la plus jeune je crois, se lève et me salue :

« Bonjour princesse, nous sommes heureux de votre retour parmi nous ». Elle parle d'une voix claire et enjouée. Ses boucles rousses sont relevées sur sa tête et elle porte une robe simple, mais qui semble plus agréable que celle de la blonde aigrie.

Je hoche la tête lentement.

« Je me nomme Esra » m'informe-t-elle tout en m'invitant à m'assoir d'un petit signe de tête.

Je m'exécute.

La jeune femme est sur le point de prendre la parole mais la crispée l'interrompt.

«  Assez perdu de temps ! Arrêtez de tourner autour du pot et dites-lui Esra ! Non, je vais lui dire... »

«  Moira ! » une voix grave, patiente mais autoritaire l'en empêche.

Cette dernière se rend compte de son manque de tact et se rassois, indignée.

« Voyons mesdames, ne voyez-vous pas que la princesse est déboussolée ? »

WeavershouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant