La décision d'une reine

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- Gardes !!!! hurla la reine Emmenez-la au cachot immédiatement !!!!

Son visage était rouge de colère. Ses yeux sortaient de leurs orbites. Elora ne comprenait pas la situation. C'est seulement lorsque deux gardes l'empoignèrent sans ménagement qu'elle se débattit.

- Qu'ai-je fait ? cria-t-elle à son tour Dites-moi au moins ça !!!

Mais elle n'était pas de taille à affronter deux gaillards comme les gardes. Rapidement, ils la firent fléchir et l'emmenèrent, sous l'œil acerbe de la mère du prince qui ne disait mot.

Une porte cachée derrière une tapisserie dévoila un escalier obscur menant directement aux prisons. Alors qu'elle avançait à tâtons dans un étroit couloir, elle pouvait voir les prisonniers la regardant avec convoitise. Elle détourna la tête. Ses yeux fixant le sol. Soudain, un des gardes l'empoigna et la jeta dans un cachot libre avant d'enfermer ses poignets dans des attaches soudées au mur du fond. Elle se retrouva à genoux au sol, les poignets en sang. Ses cheveux pendaient lamentablement et des larmes d'incompréhension coulaient sur ses joues. Un seul mot lui venait à l'esprit. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi donc la reine lui en voulait tant ? Parce qu'elle était paysanne ? Alors pourquoi avoir attendu de la voir pour l'enfermer ? Elle ne comprenait rien, elle était perdue. Peut-être que le prince plaiderait pour elle ? Non, il avait déjà onze autres demoiselles qui ne rêvaient que de l'épouser. Pourquoi se préoccuperait-il particulièrement de l'une d'entre elle ? Une paysanne en plus ! Et même s'il le faisait, sa mère l'écouterait-elle ? Elle avait vu une telle fureur dans son regard ! Tout ce qu'elle pouvait faire maintenant c'était se désoler et pleurer. Une petite voix lui souffla alors à l'oreille :

- Bats-toi.

Elle releva la tête. Personne. Encore son imagination. Non, un souvenir. Mais qui avaient prononcé ces paroles ?

- Bats-toi.

Sa sœur. C'était sa sœur Moala qui lui avait dit cela. Une vague de chaleur lui redonna vigueur. Sa famille comptait sur elle. Elle ne les décevrait pas.

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Elora a été la dernière à passer.

- Maman ! s'écria le prince, blême Qu'avez-vous fait !?
- J'ai fait mon devoir. répliqua la reine, très calme
- Non.
- Tu ne sais pourquoi j'ai fait ça. Je ne fais que te protéger ! siffla Sa Majesté
- Alors dites-le ! Dites-moi pourquoi vous avez fait ça ! enragea Koldon
- Alors va ! Va la rechercher ! Mais que je ne la vois plus !! Et toi non plus !!! Si tu la recherche, sache que tu n'hériteras de rien ! Ton frère sera roi !

Et dans un claquement de porte, elle sortit. Le prince ne savait que choisir. Son trône ou cette fille ? Il n'avait aucune envie de laisser le pouvoir à son imbécile de frère Topall mais Elora était tellement belle... Puis soudain, la solution lui parut évidente. Un choix s'élimina de lui-même, il le reprendrait par la suite, il en était certain. Sa mère avait voulu jouer, elle avait perdu. Un sourire de triomphe se dessina sur son visage.

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Un garde approcha de sa cage avec un sourire mauvais. Un trousseau de clés pendu à sa ceinture. Si elle arrivait à l'attraper...

- N'y pense même pas. fit-il comme s'il avait lu dans ses pensées

Elle se mordit la lèvre. Il entra et referma soigneusement la porte derrière lui. Elora s'aperçut alors qu'il lui apportait une cruche d'eau. Était-ce déjà l'heure du repas ? En tout cas, aucun pain n'était là. La reine avait sans doute décidé de la mettre au régime... Son sourire se fit ironique (c'est possible ça ?). N'empêche qu'elle avait soif, ce serait sympa si le garde se dépêchait un peu. Il décrocha son trousseau et le fit pendouiller sous le nez de sa captive. Elle entendit ensuite deux "clic". Ses poignets étaient libérés ? Sûrement pour boire. Il les rattacheraient après. Pourrait-elle réussir à s'enfuir ? Elle regarda son geôlier. Il était immense et ne manquait pas de muscles. Elle n'avait aucune chance contre lui s'il venait à la rattraper. Mais si elle courait, peut-être serait-elle plus rapide que lui ? Rapidement, elle fit la liste de ses avantages.
Elle connaissait le chemin, était assez vive... Lui n'était que force brute. Restait à s'emparer des clefs... Mais d'abord boire, elle avait trop soif. Un violent coup fit éloigner ses mains de la cruche. Il voulait l'empêcher de boire ? Son regard croisa celui du garde et un frisson la parcouru. Ils sont noirs. Entièrement noirs. Et d'un noir profond, intense, terrifiant. Elle s'immobilisa, paralysée. Le trousseau était là. Si proche. Mais elle n'eu pas le temps de le prendre.

- Venez. ordonna-t-il de sa voix rauque

Elle frissonna. La reine avait-elle décidé de l'exécuter ? Ou le garde voulait-il la punir pour avoir voulu boire dans une cruche apparemment pas faite pour ça ? Ou alors voulait-on la libérer ? Ses pensées volèrent en tous sens, elle ne savait plus ce qui était vrai. Elle avait peur. Terriblement peur. Elle n'était pas prête à mourir. Elle devait se battre ! Mais comment faire lorsqu'on est qu'une pauvre paysanne ? Elle ne savait même pas manier une arme ! Son coeur tambourina à tout rompre. Soudain, elle s'élança et vola le trousseau. Elle couru vers la grille, enfonça la clef dans la serrure et sortit en courant encore plus vite. L'homme, malgré sa carrure, était aussi rapide qu'elle. Il l'arrêta et reprit ses clefs. Elle tomba au sol. Elle était sonnée. Maintenant c'était finit. Elle le savait. Elle allait mourir, seule. Elle était épuisée et ne pouvait rien faire. Rien. Elle ne pleura même pas. Un calme étrange l'envahit avec la certitude de finir sa vie. Elle espéra qu'au moins qu'on l'enterrerait chez elle. L'au-delà existait-il ? Elle ne savait pas. Elle espérait juste. Elle espérait en se disant que l'espoir fait vivre. Elle aurait tant aimé savoir. Peut-être lui dirait-on lors de son exécution la cause de ses souffrances ? Son regard se vida. Elle se releva. En cet instant, on aurait dit un fantôme tant elle était pâle et perdue. Le garde l'empoigna et la tira avec lui. C'était la fin.

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Chapitre ridiculement court, je sais. Mais j'espère que ça vous a quand même plut. :) Même si l'inspiration ne vient pas trop, je croit que c'est pas trop mal. Je pense que vous savez que ce n'est pas la fin du livre. Mais je laisse planer le suspens en vous disant que peut-être l'au-delà existe... Ou que les autres personnages prendront le relais... Mystère, mystère....  J'adore faire durer le suspens. 😈😈 Niark, niark. Je suis sadique, je sais. :)

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Gros ❤️ et à + ! ;)

AgatheBa

Elora Tome 1 : La MarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant