Elora Tome 1 : La Marque

Balade

Un doux soleil réchauffait l'atmosphère. Le prince parut en habits flamboyants. Elora ferma les yeux et inspira l'air frais. À côté d'elle se tenait Lotus qui, malgré sa pâleur extrême, souriait. Un carrosse doré arriva devant elle. Koldon vit alors la princesse. Une lueur s'alluma dans son regard. Elora n'avait aucune peine à la déchiffrer. Mais elle savait qu'elle ne lui était pas destiné. Son cœur se serra un peu, mais à la vue de son amie si heureuse, elle se détendit complètement. Le prince n'était pas pour elle et elle n'était pas pour lui.

Koldon fit monter Lora dans son carrosse, au grand damn des autres prétendantes qui comprenaient bien là qu'elles rataient une chance de se rapprocher du prince tant convoité. Quelques hommes que la paysanne ne connaissait pas emmenèrent les nobles filles dans d'autres carrosses. Sans doute des domestiques. Mais elle n'avait jamais vu de domestiques portant d'armes. Alors qu'elle se penchait pour examiner plus attentivement un de ces hommes, elle dérapa et faillit tomber. Mais une main alliant douceur et force la retint. Elle se releva et tourna ses yeux vers son "rattrapeur". Ce n'était autre que Kalael.

- Vous manquez encore d'équilibre. dit-il l'air malicieux
- Je suis certaine que vous m'apprendrez comment faire. répliqua-t-elle sur le même ton

Il ne restait plus qu'un carrosse de libre. Mais Elora le trouvait magnifique. Blanc nacré avec des motifs floraux en or. Alors qu'elle le contemplait, une main vint prendre la sienne.

- Vous montez ? Je ne voudrai pas laisser mes apprentis seuls...
- Ce sont donc vos apprentis... répéta la paysanne
- Oui.

Soulevant légèrement sa robe, elle grimpa dans le carrosse. Elle se sentait étrange. Un vertige lui monta soudain à la tête et elle vacilla.

- Vous allez bien ? demanda le maître d'armes
- Oui, oui. C'est juste la chaleur.

Les chevaux se mirent en marche. Accoudée à la fenêtre, Elora regardait le paysage défiler. Kalael restait muet mais elle aimait ce moment de calme. Elle le savoura, sachant fort bien qu'elle n'aurait sans doute pas l'occasion d'en avoir avant longtemps. Un papillon doré vint se poser sur son doigt. Ses ailes brillaient de mille feux. Elle l'admira, pensive. Elle avait toujours aimé la nature.

Enfin, le bruit régulier des sabots claquants au sol cessa. Elle descendit et se retrouva dans une petite forêt verdoyante. Le doux chant des oiseaux l'accueillit. Un peu plus loin, le prince se promenait. À côté de lui, elle vit les cheveux bien reconnaissables de Lora. Une voix grave la sortit de son rêve.

- Veuillez m'excuser mais je dois rejoindre mes apprentis.
- Bien. fit la paysanne un peu déçue

Il s'inclina et s'éloigna. Elora eu un nouvel étourdissement tandis qu'elle regardait Kalael partir.

" Mais qu'est-ce qui m'arrive aujourd'hui ? "

Elle s'assit dans l'herbe et décida de se reposer un peu au milieu de ce cadre enchanteur. Koldon et sa compagne se baladaient près d'une petite rivière remplie de nénuphars blancs et roses. De petits canoës flottaient sur le bord de la berge.

" Décidément, le prince nous emmène toujours dans des endroits magnifiques. "

Un coccinelle se posa sur elle. Elle la prit dans sa main, prenant bien garde à ne pas lui faire mal. Son cœur tambourinait et elle craint un nouvel étourdissement. Dans son esprit, une image s'imposait. Celle d'un jeune homme aux cheveux noirs, aux yeux gris perle teintés d'une pointe de bleu électrique et au sourire charmeur.

" Charmeur ou charmant ? se questionna-t-elle malgré elle "

La petite bête rouge s'envola et Elora se sentie parfaitement détendue. Elle s'allongea, détachant ses cheveux afin de les laisser cascader librement. Elle s'étira et son regard tomba par hasard sur ses mains. Machinalement elle avait enfilé la "bague météo". Celle-ci montra à la jeune elfe un paysage de soleil couchant sur une mer turquoise, au moment où les derniers rayons de feu illuminaient l'eau et luisaient de tout leur éclat. Ce spectacle avait toujours rendue la prétendante mélancolique sans qu'elle sache pourquoi. Un doux sourire s'étira sur ses lèvres.