La Femme de Satan. [Tome 1]

S E P T

PDV ALESSIA.

Il l’avait tuée.

Il avait tué sa propre femme, sans regrets, sans pitié.

Il l’avait tuée.

Je la voyais.

Son cadavre me regardait.

Ses yeux ouverts me disaient de renoncer.

Je la sentais.

Cette peur qui montait en moi.

Je me rappelai qu’à chaque coup de fouet que Carther donnait à Gothiera, il prononçait une phrase.

Il m’expliquait que si une de nous, leur femme, les trompait, nous aurions une punition qu’ils choisiraient.

D’après ce que j’avais compris, soit cette punition nous tuait, soit nous faisait passer l’envie de recommencer.

Au fond de moi, je ne voulais rien de tout ça.

Je voulais vivre normalement.

Mais j’ai invoqué de Diable.

Et il a directement répondu à ma stupidité.

Cinq jours plus tard

J’étais restée enfermée dans ma chambre.

Je ne mangeais plus, ne me lavais plus.

Je ne parlais plus.

Je ne souriais plus.

Je ne vivais plus.

Je ne voulais pas sortir de ma chambre.

Je sortais seulement pour faire mes besoins, rien de plus.

Quelqu’un frappa à ma porte, puis l’ouvrit.

J’étais là, recroquevillée sur moi-même, la tête sur les genoux.

J’étais là, traumatisée, sans envie de vivre.

J’étais un corps sans âme.

La personne venant d’entrer referma le battant derrière elle et se rapprocha de moi.

Je pus apercevoir qu’il s’agissait d’une fille.

Quand elle se mit à genoux au sol, je remarquai sa robe et ses longs cheveux.

Je n’avais pas besoin de bouger pour les voir.

Ses cheveux touchaient le sol, je les regardai de mon regard vide et inexpressif.

C’était Laura.

Je la reconnus quand je réussis à voir que ses cheveux étaient blonds.

Elle me prit dans ses bras, lentement, ne voulant pas me brusquer.

Je ne bougeais pas.

Je me contentai seulement de fixer le sol, comme depuis cinq jours.

J’allais devenir folle.

Je le savais.

Je le sentais.

J’avais besoin de réconfort et de tendresse.

Que l’on me serre dans ses bras et qu’on me dise que je n’étais plus seule, désormais.

J’entendis la porte s’ouvrir.

Je sentais leur parfum.

Mike, Drakness, et… Carther.

L’odeur s’estompait.

Je sentis seulement mon corps se relâcher.

Je ne voyais que du noir.

Comme si j’avais perdu connaissance.