Chapitre 2 : Maevis académie !

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" Tu étais ma lumière, mon équilibre...Sans toi je sombre peu à peu dans le néant."


Enfin, le jour de la rentrée. C'était la première fois de ma vie que j'étais aussi impatiente de reprendre les cours. 
J'attachai mon dernier lacet, le pied posé sur la marche de l'escalier, rangeai mon pendentif bien au creux de ma poitrine et après quelques secondes j'étais fin prête. 

- C'est bon, j'y vais m'man ! Signalai-je alors que je me dirigeais rapidement vers la porte d'entrée. 

Dehors, le soleil brillait intensément alors qu'il n'était même pas encore à son zénith. Les habitants s'activaient dans les rues, pressés de reprendre leur travail quotidien. 

- Attend ! Tu oublies ton bentô ! Cria ma mère en sortant rapidement de la cuisine pour me rattraper. 
- T'étais pas obligée, j'aurai acheté un sandwich. Fis-je en rangeant la petite boîte décorée de stickers panda, dans mon sac. 

Ma mère me regarda de la tête aux pieds, évaluant ma tenue d'un œil expert. Elle enleva un pli sur ma jupe montante noire, rangea les manches de mon chemisier blanc et remit une de mes mèches roses derrière mon oreille avant me faire un grand sourire. 

- Décidément tu grandis trop vite...Bientôt tu quitteras la maison et trouveras un jeune homme...
- Olà t'as pas à t'en faire ! Je n'ai pas encore l'intention de trouver qui que ce soit !
La coupai-je en souriant. 

Elle me prit dans ses bras, les yeux humides, et me murmura d'être prudente avant de me laisser m'en aller. 

                                                                                                          *

- Bon, à en croire cette carte l'académie devrait se trouver à l'autre bout de la ville et il y a un arrêt de bus ic- 

A peine eus-je le temps de terminer l'analyse de ce morceau de papier indéchiffrable qu'un violent klaxon retentit, me faisant ainsi rater un battement de cœur. Le bus que j'étais censée prendre était en train s'en aller sous mes yeux, laissant une longue traînée de fumée noire derrière lui. Comme une idiote désespérée, je me mis à courir pour le rattraper mais le chauffeur ne semblait pas me voir et continuait de creuser l'écart entre nous. Des ados, assis à l'arrière me regardaient en rigolant. 

Super, vraiment super. C'était la seule chose que je ne voulais pas subir aujourd'hui.

Je laissai échapper un soupir à fendre l'âme et me remis à marcher. 

- Et si j'appelais mon père?! 

Je sélectionnai alors son numéro dans mes contacts et lançai l'appel. 
Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries. Il décrocha enfin.

- Raika ? Qu'est-ce qu'il y a? 

Sa voix était si basse que j'avais eu du mal à le reconnaître au début. 

- Papa,  je viens de rater le bus et je voulais savoir si tu voudrais bien me déposer à l'académie. 
- Non, je ne peux pas, je suis au bureau...débrouille-toi. 


Il raccrocha aussitôt. 

Cool. Au moins ça a le mérite d'être clair. 

Ayant épuisée la seule idée que j'avais je me remis donc à marcher et ce ne fut qu'une heure quinze plus tard que j'arrivai à destination.
Oui je sais j'aurai pu arriver plus tôt si j'avais couru mais je n'avais vraiment pas envie aujourd'hui. 

Flemme quand tu nous tiens...

L'entrée était déserte, la cour était déserte, tout était désert.
Si j'étais dans un western j'aurai vu une boule de paille rouler au beau milieu de l'air de repos. 
Pendant une seconde je me demandai si il y avait bien cours aujourd'hui. 

De face, l'académie ressemblait à un gigantesque manoir, plutôt accueillant. 
A côté de l'entrée était posté un plan des lieux. 
Je détestais les plans, les cartes routières et tout ce qui était censé nous aider à nous repérer car je ne comprenais rien à tout ça. 

- Tu dois être la nouvelle. 

Je sursautai et en me retournant je manquai de me cogner contre le tableau.
Une jeune fille aux cheveux écarlates se tenait debout, les bras croisés et le regard sévère.
Franche, autoritaire, légèrement tyrannique...Voici les trois premiers mots qui me venaient en tête en la détaillant de la tête aux pieds. Et les lunettes qu'elle portait ne faisaient rien pour adoucir son regard. 

- A-aye. 
- Je me nomme Erza Scarlet. Présidente du conseil des élèves. Je suis chargée de te montrer ton casier et ta classe. Si tu as des questions n'hésite pas à me les poser. 
- A-aye. 


Elle me regarda toujours avec cette même expression qui me mettait au défie de la provoquer à mes risques et périls. Elle souleva un sourcil épilé et je compris alors que je ne m'étais pas présentée. 

- D-désolée. Je m'appelle Raika Bluemoon. 
- Bien. Donc tu as une heure vingt cinq minutes et quarante cinq secondes de retard mais j'en toucherai un mot au professeur principal pour qu'il soit clément avec toi.
Fit-elle remarquer en se dirigeant vers l'intérieur du bâtiment. 

Je me mis à la suivre en ne cessant d'acquiescer à tout ce qu'elle disait. 
Dix minutes plus tard nous arrivâmes devant la classe principal. 
Un boucan pas possible régnait à l'intérieur. J'entendais des cris, des rires, des insultes proférés dans toutes les langues, un bruit sourd puis encore des rires. 
Postée derrière la présidente, je pouvais voir les muscles de ses bras se contracter et se décontracter. 
Elle inspira profondément puis d'un seul coup elle fit coulisser la porte, faisant ainsi sursauter tout le monde. Une aura noire semblait émaner de celle-ci. 

- Natsu...Articula Erza sur un ton menaçant en apercevant le concerné debout sur une table en train de faire le guignol. 
- E-Erza-chan...A-Att-... Commença t'il mais avant même d'avoir finir sa phrase il reçut une gomme en plein dans le front et tomba au sol raide mort. 

Après cette scène tout le monde reprit sa place, la peur au ventre. Cette fille faisait vraiment la loi ici. 
Le professeur, un homme massif, toussota en voyant Erza et tenta de rependre son sérieux. 

- Erza, je vois que tu as trouvé la nouvelle. 

Nous entrâmes dans la classe, Erza alla s'asseoir à sa place et le moment que je redoutais tant arriva : une vingtaine de paires d'yeux se mit à m'observer. Lorsque mes yeux glissèrent sur la classe et s'arrêtèrent sur une personne en particulier je sentis les battements de mon cœur s'accélérer. Je n'arrivais pas à le croire. Elle était là. Assise à son pupitre, attirante dans son uniforme beige, ses cheveux blonds coulant sur ses épaules en un océan de fils d'or. Elle avait la tête baissée sur son cahier, gribouillant je ne sais quel dessin comme autrefois. Je voulais courir vers elle, lui sauter dans les bras et l'enlacer mais je me retins.
Le professeur me montra une place entre un garçon aux cheveux bleu nuit et une élève aux cheveux bleu ciel. Je m'y installai sagement et le cours reprit. 

                                                                                                   *

Midi sonna enfin. C'était la pause déjeuner.
Je rangeai rapidement mes affaires et lorsque je levai la tête elle avait disparu. Je récupérai rapidement mon sac et essayai de la rattraper mais elle n'était pas dans le couloir. C'est de déception que je soupirai alors et partis dans la cours manger. Pourquoi le sort s'acharnait-il à repousser ce moment tant attendu? 

Comment est-ce que j'allais m'y prendre lorsque je la croiserai? Est-ce que je m'approcherai lentement et lui cacherai les yeux ? Ou lui balancerai-je une phrase du genre "- alors comme ça on oublie sa sœur de cœur ? " Hum...non...
Alors que je m'apprêtais à formuler mentalement une nouvelle idée une voix m'interpella. Je tournai la tête et la vis. 
Elle se trouvait à une dizaine de mètres de moi, en tête d'un groupe de garçons et de filles. Mon cœur se remit à battre à toute allure, de petits tremblements parcoururent mon corps.
Elle délaissa le groupe pour avancer dans ma direction en courant. Des larmes vinrent humidifier mes yeux. Ses bras qui m'avaient tant consolé autrefois étaient ouvert vers moi. Je n'arrivai plus à marcher. Tout ce que je pouvais faire c'était ouvrir mes bras en faisant un petit sourire. J'étais heureuse...heureuse comme personne ne l'avait jamais été. 
Elle ouvrit la bouche et formula la phrase que j'attendais tant: 

- Tu m'as tellement manquée...Fit-elle alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres. 
- Lu...Tentai-je d'articuler. 
-...Levi-chan ! 

Je me figeai alors.

Elle passa près de moi et alla enlacer une jeune fille aux cheveux bleus ciel. 

Raika Bluemoon [ Fairy Tail school]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant