Épilogue, avenirs à venir

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Ce livre, je l'ai commencé en m'interrogeant sur mon identité. Parcourant les chemins croisés de ma si grande famille, je me suis nommé et retrouvé. Et c'est par ces rencontres qui m'ont forgé que je veux terminer.

Qui suis-je, en vérité ?

Je suis le frère de Maryse, de Paule, de Pierre-Jean, de Clémentine, de François, de Marie-Jacques et de Pascal, et si je ne nomme pas Gabriel, c'est que trop dur à donner est mon pardon, moins pour moi-même que pour ses agissements. Et, vous qui m'avez accompagné dans ces chemins, de vous aussi, je suis le frère.

Je suis le fils d'Auguste et de Marie, et je pourrais peut-être aussi devenir le vôtre. Je suis le petit-fils de Madeleine, comme je pourrais un jour être le vôtre.

Je suis le neveu d'Annette, d'Odile, d'Edmond, d'Hélène, et de Noëlle. Et, dieux, que j'ai aimé mes oncles et tantes maternels, tous bienveillants et soutenants ! Et de combien d'autres suis-je le neveu, dont j'ignore peut-être le nom ? Qui sait ce qu'a pu être la véritable vie de mes grands-pères, dans le fond ? De cette réalité, je ne connais rien.

Qui est ma famille ? Il y a celle que je connais et dont je sais les secrets. Il y a celle que je ne connais pas, mais qui n'est pas moins mienne. Quel intérêt ont donc les arbres généalogiques quand on sait ce que je sais ? Mais, plus que famille de sang, notre famille est toujours celle de l'amour.

Je suis aussi et pour toujours l'amant éternel de ceux que j'ai aimés. Leur amour fut-il passé, le mien, lui, est resté.

Je n'ai pas d'enfant, et en même temps, quand je regarde autour de moi, je me dis que j'en ai tant ! Il n'est pas si mal aisé de les voir. Et par delà toutes différences, nous qui sommes uniques, nous sommes unis. Et c'est ensemble que nous ferons nos lendemains, qu'ils soient proches ou bien lointains.

Et puis, il y a la famille que nous fabriquons. Ces hommes et ces femmes dont le cœur se marient au nôtre, quel que soit leur dehors, pas toujours constants. À notre histoire, nous les accouplons. Et laissons le malheur à son engeance, là où il doit rester.

Oh, bien sûr, je suis aussi la part de mes douleurs. Et je les fuis comme je le peux. Je n'ai pas toujours eu le courage qu'il eût été noble d'avoir. Mais, ce que je veux être, c'est l'amour que j'ai pour chacun dans ses lumières comme dans ses faiblesses, et comme pour chacun, j'ai aussi mes parts d'humanité. Je les connais. Je les apprivoise, modestement.

Mon chemin ne s'arrête pas à ce roman.

Après le bocage et la plaine, j'ai traversé bien des marais, puis gravi bien des montagnes. Je suis tombé dans de bien bas ravins. Et j'ai connu bien des océans. Mais cela est une autre histoire, celle d'autres livres, et d'autres voyages.

Mon passé est ce qu'il est. Je ne puis pas le changer. Mais mon avenir n'appartient qu'à moi. Si je le veux rayonnant, telle doit être ma foi.

Je suis celui que je me fais devenir.

Et, de celui que je serai, pour le temps qu'il lui restera, pourvu qu'il soit beau, qu'il soit serein, qu'il soit en paix avec lui-même, et qu'importe la forme qu'il prendra, pourvu qu'à l'amour, il soit dédié. Car, c'est là que se trouve mon destin.

Mon lecteur, n'oublions jamais.

De la vie, tirons nos leçons. Faisons taire nos haines et nos terreurs. Aménageons notre demeure, tournons la page de nos tourments. Et bousculons notre regard. Laissons-nous entrevoir ce qui, en l'autre, est touchant. Nous sommes de ceux qui entendent la douleur qui palpite dans les cœurs. Cultivons le don de les soigner.

Car par la grâce de nos humanités, nous sommes aussi dans nos lumières et dans nos œuvres. Faisons-les belles et généreuses. De nos faiblesses, faisons musique enchanteresse ou bien chanson merveilleuse.

Des corps, toute distance est sans importance. Ce qui compte est ailleurs. Ce qui compte est dans le chemin qu'ensemble nous parcourons et dans les graines d'amour que nous semons. Et comme de là où nous naissons toujours nous retournons, alors, hâtons-nous ! Hâtons-nous vite ! Vivre, c'est maintenant, et être heureux, pour aujourd'hui.


METS À VENIR

Oh tous mes avenirs
Tracez-moi un chemin
Qu'entre tous, le plaisir
M'abreuve de vos seins
Qu'à travers mes désirs
Se forge un beau destin
Balayant souvenirs
De mes tristes matins.

Les douleurs qui me grèvent
Meurent à l'horizon.
Que ce jour qui se lève,
Prometteur vagabond,
De bonheur me soulève
Exaltant échanson.
J'ai l'amour sur les lèvres
Exhalant mes chansons.

Et ma muse est magique.
Elle porte ma vision.
Ses accords magnifiques
touchent à l'unisson
Les portées de musique
Soutenue de leur don,
Dévoilant mirifiques
Les voies de mes raisons.

Je veux, je vais, je viens,
Je rêve de mon tout,
Je quitte mes grands riens.
Et je rêve de vous,
De ce qui fait du bien
Qu'enfin tourne la roue
Et fouettent sur mes reins
Caresses jusqu'au cou.

Floraison de mes arts
Douceur en sa saison,
Me pique de son dard
Mon désir, sa moisson.
Je veux vivre d'écarts,
D'ivresses, de passions,
Dévêtus de leurs fards
Jusqu'à mon oraison.

Neuf petits-fils de pute !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant