Entre Vengeance et Amour

~ Chapitre 5 ~ Crochet

Lorsque j'avais vu de quelle île il s'agissait, je n'avais qu'une envie. C'était faire demi-tour, toutes voiles dehors. Car cette île n'était autre que celle que j'avais eu tant de mal à quitter et qui m'avais enlevé tous ceux que j'aimais. Celle qui avait fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Le Pays Imaginaire. Voilà où nous sommes. Et si j'avais voulu faire demi-tour, ce n'était pas par égoïsme, mais tout simplement parce que je ne voulais pas laisser courir de risques à Alizée, parce que je sais CE qui s'y trouve. Des animaux dangereux et surtout, une personne dangereuse... Peter Pan. Un garçon aveuglé par le pouvoir et l'ambition. Et je sais qu'une fois que nous sommes entrés au Pays Imaginaire, c'est impossible d'en ressortir. J'ai réussi, mais j'y ai laissé mon frère. Et ça, je ne l'oublierai jamais. Même si ça ne me réjouis pas, j'ai quand même suivi Alizée dans cette forêt, pour la protéger de ce monstre. Je lui ai déjà sauvé la vie, alors que ça fait à peine 10 minutes qu'on est entrés dans cette jungle. Une fois le marécage passé, il n'y avait plus de branches à écarter, c'était "nettoyé". J'avançais, l'œil aux aguets, guettant le moindre ennemi. Alizée avançait devant moi d'un pas sûr. On marcha tout l'après-midi sans encombre. Le soir, nous nous arrêtâmes. Après avoir rempli nos gourdes d'eau fraîche, on fit un feu et nous mangeâmes de la viande. Une fois notre repas fini, on s'installa pour la nuit. Je donnais une couverture à Alizée, que j'avais pris dans le bateau. Elle s'y blotti et s'endormit presque aussitôt. Moi, je n'arrivais pas à fermer l'œil. J'étais assis devant les flammes, je la regardait dormir.
- Heureux de te revoir sur l'île Crochet, dit une voix.
Je me levai d'un bond et sortais mon épée. IL était là, devant moi, appuyé contre un arbre, son sourire mesquin sur son visage.
- Oh, mais on dirait que ce n'est pas réciproque, pourquoi mon cher ami ? me demanda-t-il en levant les bras.
- Tu le sais très bien Peter, lui répondis-je.
- Alors pourquoi être revenu ?
Puis il regarda Alizée et s'approcha d'elle. Je me plaça devant. Il s'arrêta.
- Je me trompe, ou la raison est là, devant moi ? me demanda-t-il sournoisement.
- Cela ne te regarde pas, lui répondis-je en continuant à pointer mon épée sur lui.
- Détrompes toi. Tu es sur mon île, tout ce que tu y feras me concernera. Et tout ce qu'elle y fera aussi.
- Ne t'avises pas de la toucher.
- Tiens, je rêve ou tu en pinces pour elle ? Mais non, je ne rêve pas, le grand Crochet est amoureux !
Je le plaquai contre un arbre, mon épée posée sur son cou.
- La ferme !
- Je ne pensais pas cela de toi. Mais la laisseras-tu tomber, comme tu as laissé tomber tous tes amis avant elle ? Car ne l'oublions pas, tu n'es pas fidèle Crochet.
Il me poussa, et me plaqua à mon tour contre l'arbre.
- Et je te mettrais à l'épreuve, tu peux me croire.
Il me lâcha et disparut. Je touchais mon cou, là où il m'avait empoigné. Puis je regardais à nouveau Alizée. Elle dormait paisiblement. Je soupirais. Comment allai-je la protéger contre lui ? Et surtout, est-ce que je l'abandonnerai vraiment ?

Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés aux aurores, pour avoir plus de temps de chercher. Nous avons mangé quelques baies trouvées dans un buisson et sommes repartis. La poussière de fée était encore visible, mais bientôt, nous devrons ouvrir une autre fiole. Le chemin était dégagé. On marcha jusqu'aux alentours de midi. Puis Alizée s'arrêta.
- Je propose qu'on parte chacun de notre côté chercher quelque chose à manger, sans pour autant trop s'éloigner, me dit-elle.
- Tu es sûre que tu n'as pas besoin de moi ? lui demandai-je malicieusement.
- Certaine. Et toi ?
Elle souri et parti de son côté. Ça ne me plaisait pas trop de la laisser partir toute seule mais bon, si je la contrariai, je risquais de l'énerver et d'attirer ses soupçons. Je parti donc de l'autre côté. Il y avait un autre chemin. En plein milieu, un chevreuil. Bon, c'est Alizée qui sait tirer à l'arc, pas moins. Je cherchais donc un animal de plus petite taille, qui puisse quand même nous tenir l'estomac. Là, un écureuil ! (Ouais je sais, ça se fait pas de tuer un écureuil, c'est trop mignon... Mais bon je vous rappelle qu'on est dans la jungle, alors à moins que Tarzan débarque avec quelque chose de mort à leur mettre sous la dent, on a pas d'autre solution, désolé !) Je l'approchait doucement, mon couteau dans la main. Il me tournait le dos, grignotant une noisette. Au moment où j'allais l'attaquer, quelqu'un me fonça dedans et me plaqua contre un arbre. Encore ! ça commence à bien faire !
- Crochet ? Mais qu'est ce que tu fais ici ?
C'était Clochette ! La dernière fois que je l'avait vue, c'était quand on cherchait Henry. Elle n'a pas changé.
- Clochette ! lui répondis-je en souriant. Moi aussi je suis content de te voir.
Elle resserra son étreinte sur son couteau, et le colla contre ma joue.
- Je suis tout sauf contente de te revoir ! s'énerva-t-elle.
Elle se crispa soudain. Alizée se tenait derrière elle et pointait son épée sur son dos.
- Lâches le ou tu vas finir en brochette, l'avertit-elle.
Je souri.
- Qui es-tu ? lui demanda Clochette.
- Cela dépendra de toi. Amie si tu le lâches, ennemie si tu le fais saigner.
Je dois avouer que j'aime bien sa façon de présenter les choses. Clochette hésita, mais voyant qu'elle était sérieuse, elle me lâcha et s'écarta. Alizée baissa son arme, en signe de pourparler. Clochette, méfiante, réfléchit mais fini par abaisser son couteau aussi.
- Je repose donc ma question. Qui es-tu ? Je veux dire, quel est ton nom ?
- Alizée. Alizée Grants, lui sourit-elle. Je suis une pirate.
- Ça, j'avais cru comprendre. Que faites vous sur cette île ?
- Alizée je te présente Clochette. Clochette est une... Fée, présentais-je.
- Vous vous connaissez ? me demanda-t-elle, suspicieuse.
- Hum... Oui c'est une longue histoire. Je t'expliquerai tout plus tard.
- Crochet, je peux savoir pourquoi tu es revenu et pourquoi tu as emmené cette fille avec toi ? As-tu oublié qu'il était toujours là ? me demanda Clochette.
- Qui ça il ? demanda Alizée, de plus en plus agacée.
- Personne, lui répondis-je.
- Attends, tu ne lui a pas dit ?
- Pas dit quoi ?
- Rien ! Stop ! Clochette, j'ai été ravi de t'avoir revue, mais nous sommes pressés. Salut !
Et je poussais Alizée devant moi. Elle protesta, mais je la contraignis à avancer. Dans quel pétrin venais-je de me fourrer ?

Salut tout le monde ! Voilà un nouveau chapitre, désolé du retard... Mais avec le lycée c'était compliqué mais c'est enfin les vacances ! :D Alors, pensez vous que Alizée découvrira la vérité sur l'île et ses habitants ? Que va faire Peter ? Et Crochet sera-t-il fidèle envers son amie ?