MR STYLES {Mature}

Chapitre 4

Appelez-moi Mr Styles

En posant mes fesses sur le siège passager à côté de Daniel, je me rendis compte que j'avais encore la mâchoire contractée et les poings serrés. Enculé de Styles !

De quel droit se permettait-il de me faire du chantage ? Ce qui me mettait hors de moi était que c'était de ma faute. J'aurais dû faire le boulot et me barrer, tiens. Putain de merde !

Dix-neuf ans, j'ai passé dix-neuf ans c'est à dire toute ma vie a ne pas respecter ce qu'on me disait, a me rebeller et faire comme je le sentais. Et voilà, je me retrouve à devoir travailler pour un snobinard du jour au lendemain. Je m'étais senti comme une moins que rien, obligé d'obéir, impuissante en comprenant que je n'avais pas le choix. Daniel me disait toujours que ce job était le meilleur qu'elle ait eu car il comportait ainsi de nombreux avantages en plus du salaire très élevé. « Tu seras ma servante » avait dit ce con.Ton pire cauchemar plutôt ! Il va bien vite découvrir que je ne suis pas comme sa stupide copine naïve.

- Alors, comment ça s'est passé ? Me demanda Daniel souriante, en démarrant.

- Il vaut mieux pas que tu saches.

Elle perdit tout de suite son sourire et coupa immédiatement le moteur avant de se tourner vers moi pile au moment où une voix fluette me surpris:

- Sca !

Je me retournai brusquement pour regarder sur la banquette arrière et mon cœur fit un bon quand je vis ce petit garçon aux grands yeux noisettes que j'affectionnais tant. Il était bien attaché dans son siège auto et en le voyant, j'eus automatiquement envie de le prendre dans mes bras et passer mes doigts dans sa touffe de cheveux frisés.

- Mais que vois-je là ? Mon compagnon de Lego !

Il me gratifia d'un énorme sourire, montrant ses petits dents qui poussaient tandis que sa mère redémarrait plus lentement et commençait à rouler, quittant ce quartier de pété-de-tunes.

- Comme tu peux le voir, me dit-elle. Le juge m'a donné la garde de Julian pour un moment, le prochain procès aura lieu dans un mois et ce sera le dernier pour savoir définitivement avec qui il vivra. J'ai besoin d'assurer ce mois-ci pour prouver que je suis celle qui est le plus apte à m'occuper de mon bébé.

Cette nouvelle aurait du me réjouir car je savais qu'elle allait assurer mais le problème était que j'avais mis Daniel dans un situation difficile. Si elle se faisait renvoyer, j'étais sûre qu'on ne lui confierait pas Julian. Bien sur que non il ne le ferait pas. Le juge préférerait le père mariée ayant reconstruit une nouvelle famille et travaillant pleinement à la mère divorcé célibataire et viré depuis peu. Je poussai des injures en comprenant que je n'avais vraiment plus le choix du tout. J'étais dans un cul-de-sac et j'allais devoir obéir aveuglément à Styles si je ne voulais pas qu'on sépare les deux êtres que j'aimais et considérais comme ma véritable famille.

- Que s'est-il passé ? Me pressa Daniel, l'inquiétude se lisant sur ses traits.

- Le fils m'a quelque peu surprise dans sa douche et je l'ai peut-être bien insulté deux ou trois fois. On a discuté et il se pourrait bien que je sois obligé de travailler pour lui.

Elle écarquilla les yeux avant de mettre son clignotant et se garer sur le bas de la route. Elle se tourna ensuite vers moi, les mains serrés autour du volant.

- Qu'entends-tu par « être obligé » ?

Je baissai les yeux sur mes doigts. D'habitude, j'étais beaucoup plus je-m'en-foutisme mais là, c'était du sérieux. Il s'agissait de la garde de Julian. Son Julian. Il fallait à tout prix qu'il reste avec nous, non seulement parce que ça tuerait Daniel de ne le voir qu'un weekend sur deux mais qu'en plus, il risquerait d'être en danger avec Olivier.