Chapitre 13

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Feeling of security

J'essuyai rapidement la énième larme au creux de mes yeux et reniflai.

Je savais que ça allait se finir comme ça. Putain.

- Ça va ? Me demanda Daniel juste dans mon dos.
- Non.

Elle soupira.

- Arrêter de dramatiser. Ce sont juste des oignons.

Juste des oignons ? Ces trucs qui me brûlaient les yeux depuis dix minutes. Pourquoi faisait-elle ça sonner comme s'ils étaient innocents alors que ces choses étaient le produit de Satan?

Quoi ? Attendez, vous ne pensiez pas que je pleurais ? Ou du moins pas sérieusement ? Vous ne pensiez pas qu'Harry m'avait brisé le cœur ou un truc du genre ? Comment peut-il briser quelque chose qui n'existe pas ? Haha. Et puis de toutes les façons, si jamais c'était dans ses possibilités, ce serait un peu difficile étant donné que Monsieur reste cloîtré h24 dans son bureau. A chaque fois qu'il y sortait, c'était uniquement pour satisfaire ses besoins primaires. J'aurais aimé ajouter " Laisser  Scarlett me baiser " à cette petite liste mais il ne m'en donnait pas l'occasion. Daniel et moi "avions repris du service " depuis 48 heures mais j'avais l'impression que ça ressemblait à 48 jours.

Ce boulot était horrible et j'aurais sûrement dit non à Mr Snob si je savais que je n'aurais plus droit aux petits bénéfices auxquelles il m'avait habitué. En même temps, ce n'était plus aussi facile depuis qu'Alice était là. Cette femme en un mot : épuisante, et il semblait plus plausible que ça soit une des raisons pour lesquelles Harry ne sortait pas. Malheureusement ça nous portait préjudice parce sa poupée Barbie s'ennuyait et une Alice qui s'ennuie c'est comme un gosse gâté demandant constamment de l'attention. Elle surveille, espionne, vérifie, joue les maîtresses de maison. Bref..

- Elle casse les couilles.
- Scarlett, me réprimanda Daniel et je soufflai en posant le couteau à côté de la planche.
- Quoi ? Pas le droit de penser à notre " chère et tendre" patronne?
- Madame Dunn n'est pas si insupportable que ça.
- Mais oui, c'est ça et moi je ne suis jamais allé voir en dessous de la ceinture de Monsieur Styles.
- Jeune fille !

Elle secoua la tête outrée et j'en profitai pour l'admirer tandis qu'elle récupérait la planche sur laquelle j'avais coupé les oignons. Elle avait de jolies tresses collées et portait le même uniforme hideux que moi : celui de Mercredi dans la famille Adams. Je grimaçai et m'appuyai contre le plan de travail, regardant cette femme que j'admirais, nous préparer ces superbes pattes à la bolognaise dont elle seule avait le secret.

- As-tu réellement couché avec cet homme ? Me demanda-t-elle à voix basse.

Mais je savais qu'elle connaissait la réponse. Tout comme je savais ce qu'elle voulait vraiment savoir.

- Plusieurs fois.

Elle cessa de remuer la sauce et se tourna vers moi, me sondant avec attention.

- Tu sais ce que tu fais, j'espère.
- Pas vraiment, avouai-je honnêtement.
- Rappelle-toi qui il est et qui nous sommes. J'espère sincèrement que ce qu'il y a entre vous est purement physique parce que dans la vraie vie, ça ne fonctionne pas comme cela. Ils ont leur monde et nous avons le nôtre, c'est triste mais c'est comme ça. Tu voles actuellement très près du leur alors assure-toi de ne pas y laisser toutes tes plumes. Dieu et moi seuls savons à quelle point tes ailes sont fragiles même si elles semblent incassables. J'ai vu comment il te regarde, Scarlett. Tu sais que je n'aime pas que tu dresses une barrière autour de ton cœur mais là, je pense qu'il faudrait que tu t'assures qu'elle lui résiste.

MR STYLES {Mature}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant