MR STYLES {Mature}

Chapitre 16

Didn't they tell you
that I was a savage ?

De Want Hazzaconda, 22 h 31
« Que portes-tu ? »

Je tapai rapidement ma réponse alors que je me dirigeais vers l'entrée de la résidence en veillant attentivement à ne pas passer sous les lampadaires. C'était au cas où, évidemment. Après avoir mis autant d'énergie à enjamber l'énorme portail de Styles je ne pouvais pas me permettre de me faire repérer par qui que ce soit. Je relu mon message en attente et l'envoyai sans aucune gêne.

« J'ai mes règles »

Ouais, il fallait employer la manière forte pour ne pas que Mr-l-irrésistible se pointe dans ma chambre et découvre ma fugue. Je refusais de prendre le risque qu'il tue mon plan pour le sortir de ma tête dans l'œuf. Ce serait un peu comme ces parents qui autorisent leurs gosses à faire une soirée chez eux et qui a 23 h débarquent comme les poulets en criant « la fête est finie ».

Tu viens vraiment de prendre cette comparaison ? Me nargua ma conscience, répugnée.

J'entrepris de reprendre mon monologue intérieur quand mon portable vibra, m'annonçant l'arrivé d'un nouveau message de Mr Snob.

« Je peux quand même passer te tenir compagnie »

What the hell ? Tel une personne atteinte de dyslexie, je relus plusieurs fois le sms.

« Non. » je l'envoyai cependant je me rendis vite compte de mon erreur : la réponse était trop brève, trop suspecte. J'ajoutai rapidement « Vous croyez vraiment que je vais vous accueillir dans mon lit pour autre chose qu'une série d'orgasmes à me faire réveiller les morts ? Si vous vous ennuyez, allez causer avec Gucci et Chanel »

Je me reconnus plus ici. Il ne me répondit pas dans les minutes qui suivirent et j'en profitai pour glisser mon téléphone dans ma poche et me concentrer sur les alentours. Je repérai très vite une superbe Mercedes noire garée à quelques mètres de moi. La portière arrière s'ouvrit ce qui me fit froncer des sourcils, néanmoins je m'avançai tout de même pour prendre place.

La première chose que je vis fut une énorme masse de muscle sur la banquette avant.

- Bonsoir mademoiselle, me lança l'armoire à glace au volant.

Je me tournai aussitôt vers Serayah à l'autre bout de la banquette arrière.

- Tu plaisantes ?

Je lus dans ses yeux de biche l'incompréhension et soupirai devant tant de naïveté avant de tapoter l'épaule de son chauffeur-garde du corps.

- Ça fait combien de temps que vous n'avez pas fourré, dîtes-moi.

Ma question le prit de court et il afficha une mine déconcertée avant de se décider à répondre.

- J'ai une femme.
- Je reprends alors : ça fait combien de temps que vous n'avez pas fourré votre femme ?

Son front se plissa et je levai la main pour lui intimer de ne pas prendre la parole.

- Si vous prenez autant de temps pour répondre, c'est qu'il y a un problème, vous devriez aller le régler ce soir.

Il fit mine de ne pas comprendre et je me vis obligé d'abréger :

- Oust !

Il consulta Sereyah du regard et cette dernière hocha la tête en haussant les épaules.

- Mais comment je vais rentrer, se plaignit la version ratée de Dwayne Johnson.
- Votre cul est allergique aux banquettes de Taxis ? Lui demandai-je sans ciller.