MR STYLES {Mature}

Chapitre 10

You're my favorite kind of night

Complètement blasée par ce défilé, j'ouvris sèchement les rideaux de la petite cabine improvisé pour me présenter à Louis.

- Elle est parfaite.

Je roulai des yeux en croisant les bras sur ma poitrine.

- Tu as dit ça pour toutes celles avant.
- Non, j'ai dit "j'aime bien" " elle te va bien " etc... Là, j'ai dit "parfaite" parce que c'est de loin la meilleure.

Je soupirai en le toisant.

- Tu la trouves comment, toi ?
- Confortable ?
- T'es-tu seulement regardé dans le miroir ?
- A quoi ça sert étant donné que c'est toi qui choisit la robe que je porterais ?

Il secoua désespérément la tête et hurla le nom de la styliste qui dirigeait tout ce cirque depuis le début. Alizé. Il l'a fait venir avec une multitude de robes pour en sélectionner une pour ce soir. Je n'étais pas du tout enchanté mais l'idée de manquer le gala parce que je ne voulais pas me plier à cette contrainte m'était impensable. Mon envie de faire chier à Styles était bien trop immense pour que j'abandonne en si bon chemin.

- Regarde-toi Scarlett, tu es magnifique.

Alizé arriva, tenant avec difficulté dans ses mains un miroir en pied qu'elle plaça en face de moi. Je penchai la tête en m'examinant avec attention. Nuisette fut le premier mot qui me vint à l'esprit. Probablement à cause de la texture du vêtement; c'était une robe en soie de couleur bleu saphir. Elle était fendue, laissant une vue imparable sur ma jambe gauche; il y avait des échancrures dans le dos mais aussi au niveau du décolleté assez plongeant. Les quelques mots ancrés en italique sur ma clavicule étaient extrêmement visibles. Je me tournai et regardai par dessus mon épaule pour contempler mon dos. Comme je m'en doutais : mes cheveux relevés, révélaient parfaitement ce seul et unique mot en bas de ma nuque qui résumait toute mon histoire : Survivor.

Je savais que c'était cette robe que je porterais ce soir mais ça ne me dérangeait aucunement parce que l'idée qu'elle révèle mes tatouages aux yeux de tous ne m'inquiétait pas. J'étais fière de ce que j'étais aujourd'hui; j'ai maintes fois été à bout de souffle, je me suis battue et ce n'était pas au final pour avoir honte de moi.

- C'est de Giorgio Armani, nous renseigna Alizée alors que je faisais curieusement virevolter le bas de la robe.
- On prend, dit Louis sur un ton catégorique.

Je ne dis rien à propos du combien devait coûter cette robe. Si Louis voulait gaspiller son argent dans ce genre de choses, eh bien, soit ! Qu'il le fasse. De toute évidence, il ignorait les risques qu'elle avait d'être tâché par la bouffe ou arraché "accidentellement" de mon corps par un inconnu brun aux yeux verts.

Dans les alentours de 18 heures, tout s'est précipité. Deux femmes ont débarqué dans la demeure et m'ont pris pour une poupée. J'ai été tiré de gauche à droite, épilé, habillé, chaussé. A 19 heures, la chose que je regardais dans le miroir n'était pas moi. C'était une inconnue. Jamais, je n'avais pensé une seule seconde que je pouvais ressembler à une bourge, donner cet aspect extérieurement. J'avais refusé que la maquilleuse m'applique du rouge à lèvre, optant pour un maquillage très léger et pourtant, je ne me reconnaissais quand même pas. Du haut de ces talons aiguilles argentées, je fixais cette femme dans la glace, les yeux plissés. Ses cheveux avaient légèrement été ondulés et son regard était beaucoup plus pénétrant.

- Ravissante, entendis-je Louis commenter dans mon dos.

Je me retournai vers lui et l'observai dans son élégant costume. Ses yeux bleus descendirent dans mon décolleté et je claquai des doigts pour attirer son attention.