Petit et insignifiant

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         Le sang de la jeune fille se glaça en reconnaissant la voix méprisable du Roi de Vicini. Il la tenait fermement de manière à ce qu'elle ne puisse pas utiliser ses bras. Menacée par l'arme blanche, elle ne pouvait pas parler et devait maintenir sa tête haute, le menton en avant. Ce n'était pas une position apte à la défense.

        Le cerveau d'Aïkida était en ébullition, cherchant une échappatoire. Alors que Scar la poussait vers un couloir adjacent, ils passèrent à côté d'une immense et solide statue de marbre. La Fille Gelée profita de l'occasion et réunit toute sa force dans ses jambes pour reculer violemment tout en pivotant, écrasant le Roi de Vicini contre l'homme de marbre. Son assaillant perdit l'équilibre et fut contraint de lâcher la jeune fille qui lui attrapa le poignet, éloignant la dague de son cou, avant de la saisir pour son compte.

        Arme en main, la jeune fille se mit en garde et demanda d'une voix haineuse :

— Qu'est-ce que vous me voulez ?

Scar se redressait en grimaçant, le regard sombre. Ses cheveux noirs et gras lui tombaient sur le visage tandis qu'il empoignait un petit couteau qui pendait à sa ceinture.

— Je ne veux pas me battre, juste parler, répondit-il.

— Prendre des personnes de force et vouloir les entraîner avec soit, c'est ça que vous appelez « parler » ?

Le Roi de Vicini serra la mâchoire et répliqua :

— Tu n'aurais jamais accepté de me recevoir.

Aïkida le fusilla du regard avant de répondre sèchement :

— En effet. Et là, vous venez juste de confirmer mon ressentiment envers vous.

— Suis moi, il faut que je te parle, c'est important.

La Fille Gelée afficha un sourire carnassier :

— Je ne reçois pas d'ordre d'un traître.

Aussitôt qu'elle eut prononcé ces mots, Scar se jeta sur elle, son arme blanche à la main. Aïkida l'évita avec souplesse et recula de quelques mètres pour mieux gérer ses prochaines attaques.

— Je ne suis pas sûre que m'attaquer en plein milieu d'un couloir arrange votre réputation, lança la Fille Gelée.

— Mais c'est toi qui m'as agressé, ajouta le roi, un sourire cynique collé sur les lèvres.

Le regard de la jeune fille s'assombrit. Elle s'apprêtait à lui sauter au cou quand des voix retentirent derrière elle :

— Eh ! Mais ce ne serait pas notre guerrière préférée ?

Aïkida ne se retourna pas, ne voulant pas tourner le dos à son adversaire, mais elle reconnut la voix grave de Ponghu et sourit.

La Fille GeléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant