Chapitre cinq :

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                                                                                   - Harry Styles. -


En entendant la clochette de la porte d'entrée tinter, Harry leva les yeux du glaçage de cupcake qu'il était en train de finir et sourit à son meilleur ami qui venait tout juste de faire son apparition. Ses cheveux rouges un peu en bataille et une veste en cuir sur ses épaules. Le bouclé avait toujours admiré la manière dont il assumait son style un peu dévergondé et ne se souciait jamais du regard des autres ou des jugements qu'ils pouvaient porter. Michael vivait simplement, constamment de bonne humeur et sa voix portait si loin que son sourire était obligatoirement communicatif. Ce n'était pas pour rien non plus s'ils étaient devenus meilleurs amis. Alors que le bouclé se retourna pour le prendre dans ses bras, le garçon aux cheveux rouges planta un baiser sur sa joue et enfila son tablier après avoir retiré sa veste. La salle n'était pas bondée mais pas vide non plus, il y avait une petite musique qui se jouait derrière, en fond, dans le juke-box. Harry n'avait jamais aussi impatient de commencer cette journée de travail et ce parce qu'ils allaient accrocher les décorations de Halloween. Quand la devanture était décorée cela attirait toujours plus de monde, surtout des enfants qui pointaient les squelettes ou les sorcières qui bougeaient sous leurs socles. Ce n'était pas quelque chose de spectaculaire non plus, mais toutefois tout de même assez convivial pour que tout le monde veulent entrer par curiosité. Généralement aussi, pour les événements spéciaux, ils proposaient des viennoiseries décorés et les enfants avaient le droit à plusieurs bonbons, ou bien des chocolats et une brioche toute fraîche quand c'était l'époque de Noël. Le brun était toujours heureux de voir un sourire émerveillé se dessiner sur le visage des petites filles ou garçons, surtout quand l'un d'eux avait déjà le contour de la bouche barbouillé de chocolat et de sucre.

Harry avait toujours aimé les enfants et rêvé dessus tout d'en avoir un ou plusieurs même. Cependant, plusieurs facteurs l'en empêchait littéralement. Premièrement, il aimait les hommes donc ce n'était pas une tâche facile d'en avoir un, il devait remplir des critères bien spéciaux pour pouvoir en adopter. Par exemple, être mari depuis quelques années et avoir assez de revenu pour que l'enfant puisse grandir et s'épanouir dans un milieu stable et saint. Ou encore existait les mères porteuses, mais il n'était pas tellement adepte de cette idée. Et deuxièmement, son copain ne souhaitait pas en avoir. Ils s'étaient déjà disputés plusieurs fois à ce sujet, bien évidemment le débat avait toujours fini de la même manière. Quelques coups, des cris, des reproches parfois du sang et la question était réglée. Du côté de Maël uniquement, parce que c'était toujours lui qui avait le dernier mot dans toutes les situations. Alors, Harry se taisait et se rabaissait au niveau de faible et de dominé, mais lui pensait que c'était pour son bien, qu'il avait une raison derrière tout cela, derrière toutes ces blessures que son copain lui infligées, que c'était pour lui montrer les bonne décisions à prendre. De ce fait, il s'était fait à l'idée de ne jamais pouvoir, un jour, avoir la chance d'élever et de voir grandir son enfant ou ses enfants. Il n'aurait jamais la chance de faire de jolies couettes à sa fille, de lui acheter de belles petites robes ou bien encore de jouer avec un dinosaure en plastique avec son fils pendant que celui-ci courrait dans la maison. A la place, Maël lui avait promis de lui acheté un petit chien, depuis maintenant deux mois.

Pendant que Sacha et un autre employé s'occupaient de la salle des commandes et du service, Harry et Michael mettait en place les décorations. Le premier disposait les guirlandes oranges et noires sur la devanture et le deuxième posait les petits personnages et poupées terrifiantes, laissant même une citrouille avec une bougie à l'intérieur. C'était Meg qui l'avait creusé elle-même ce matin et elle avait utilisé les restes pour faire une succulente soupe bien chaude dont elle avait donné un bol à tout le monde. Tout le monde aurait aimé avec une grand-mère comme elle, ses petits enfants avaient bien de la chance.

« Au fait, Harry ? »

Le brun se tourna vers Michael en haussant un sourcil, il finissait de mettre un fantôme animé dans la devanture alors qu'un petit enfant au dehors pointé une décoration du doigt.

« Le week-end prochain, un ami à moi organise une fête pour Halloween, il y aura pleins de monde. Ça te dirait de venir ? »
« Je ne sais pas... Soupira directement le plus vieux des deux. »
« Hazz... Ça fait super longtemps qu'on a pas fait de sortie, d'ailleurs ça te changerais un peu les idées d'y aller. Ton copain peut bien te laisser sortir un soir quand même. »
« Je lui en parlerai Mikey, mais je ne te promets rien. »
« Ce sera super bien ! Tu dois venir déguiser par contre, j'avais pensé qu'on pourrait aller chercher nos costumes après-demain, si tu viens. Non ? »

Harry hocha la tête mais ne rajouta rien de plus. Rien que l'idée de demander à son petit-ami pour se rendre à une soirée l'angoissait. Voilà comment, en à peine deux minutes, sa journée venait d'être gâchée. Il ne penserait plus qu'à cela maintenant, à la manière dont Maël allait réagir et il savait déjà que la réponse serait négative. C'était peine perdue, mais il allait tout de même demander parce qu'il l'avait promis à son ami. Il descendit de son petit escabeau et alla le ranger à l'arrière de la boutique, Michael reprit les commandes à la caisse tandis que lui se charger de finir de préparer des muffins et des cupcakes pour Halloween. Dessus, il avait dessiné des fantômes ou des citrouilles, rien de bien spectaculaire mais ça plaisait toujours aux enfants. Quand il releva enfin la tête de ses derniers gâteaux, son regard fut directement attiré sur la table du fond. Pourtant, son attention aurait pu être accaparée par cette femme avec un bébé dans ses bras en train de le nourrir au biberon, un doux sourire heureux illuminant son visage. Ou encore ces deux petits enfants qui jouait avec des figurines sur la table alors que leur mère, supposément qu'elle le soit, buvait son café en feuilletant un journal. Mais non, il avait tout de suite regardé ce jeune homme à la peau basané, assit en retrait, penché sur la table avec un crayon entre les mains et une tasse blanche posée à côté. Peut-être aussi, était-ce parce que lui relevait souvent les yeux pour l'observer à son tour pendant plusieurs minutes ?

Art & Coffee. || Zarry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant