11 avril - Joyeux anniversaire

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Eh ouais. Aujourd'hui, c'est mon annif. 26 ans. Je me sens déjà vieux. Encore une journée en scooter. Angelo aura tout donné aujourd'hui !

Le matin, on part visiter Old Goa. On roule beaucoup, notamment sur la nationale, ce qui n'est pas sans faire monter le cardio à quelques sommets, parce que c'est quand même bien stressant. En effet, les Indiens roulent vraiment comme des connards, et en scooter face à un camion, on n'en mène pas large. Et puis Henri attaque en permanence, dès qu'il peut doubler, il y va. Super... À un moment, on a cru perdre Brice, mais en fait il nous avait doublés en screud par la gauche. On finit par se retrouver, et on décide d'un ordre de formation : Henri devant, Brice au milieu et moi derrière. Au moins sur les portions de nationale. Comme ça, si on en perd un, on aura quelques indices, une espèce de « boîte noire » si j'ose dire. Les Anges de Goa en « Formation Nationale » !

On visite un certain nombre de cathédrales, on voit la momie de St François Xavier. On prend un jus de canne. C'est frais et pas mauvais, mais un peu trop sucré à mon goût. Il fait super chaud.

L'après-midi, encore des cathédrales. Petite bouffe façon thali, puis on visite quelques temples, dont l'un très cosmique où une bande son hypnotique invite à répéter « Shivaaaaaa ». Planant. On se crame les pieds sur la pierre en plein soleil, car il est évidemment obligatoire de se déchausser...

On arrive à un temple assez classe (disons moins kitsch que les autres), avec un super réservoir à ablutions. Avec cette chaleur, cette eau fraîche dans ce cadre sympa, je ne peux pas résister, je plonge ! J'ai vu un serpent se faufiler entre les pierres, mais bon, c'est pas grave, j'y vais. C'est super agréable.

En sortant de l'eau, énormissime échec. Mes clés de scooter étaient dans ma poche, et je les ai paumées dans l'eau. Le bassin est gigantesque, l'eau n'est pas transparente, et au fond il y a de la vase (et sûrement aussi des serpents). Epic Fail. Je cherche vite fait, en vain. Tu parles d'un 26ème anniversaire !

En plus, j'ai locké le guidon, donc on ne peut même pas me tracter. Bon. On se renseigne, apparemment il y aurait un garagiste pas loin. Je monte derrière Henri, et nous voilà la recherche du Parkar Garage dans le village d'à côté. On trouve assez facilement. On explique notre problème, Brice prend le mécanicien derrière lui, et on retourne au chevet d'Angelo qu'on avait laissé sur le bord de la route.

Le gars démonte le scooter, délocke le guidon et shunte le démarreur en quelques minutes. On le ramène au garage. Il débloque mon coffre, comme ça je pourrai faire de l'essence (sinon on serait tombé en panne sur le retour, façon loose). L'affaire est pliée en une heure pile, pour moins de 200 roupies. Incredible India, comme on dit ! Angelo is back !

Par contre, plus de clé, démarrage au kick, donc Angelo peut se faire chourer à chaque arrêt... Et pour éteindre la bête, je dois me cramer la tong sur le pot. Mais bon, c'est pas grave.

On visite une petite mosquée bien classe. Au bord d'une route dégueulasse et d'un bidonville, mais la mosquée est classe. Classic.

On fonce sur les hauteurs d'une colline, pour apprécier le coucher de soleil. On grimpe sur une église en construction, c'est assez fun.

Il commence à faire nuit. On a 50 km à faire pour rentrer, dont l'essentiel sur la nationale. Il faut partir !

J'aime autant vous dire que 50 km en scooter, de nuit, sur une nationale en Inde, c'est une sacrée expérience. Mon rythme cardiaque a frôlé des sommets himalayens. Henri attaquait modérément, mais attaquait quand même. Entre la poussière, la pollution, les insectes dans la gueule à donf, les pleins phares dans la gueule, les dépassements sauvages, les klaxons à fond (les Indiens ne freinent jamais, ils klaxonnent tout du long), les rouleaux compresseurs sans phares à contre sens, les bus qui te poussent, c'est un combat de chaque instant, et pas un combat de mauviette. Je confesse avoir serré les fesses tout du long. Ce fut éprouvant.

Retrouver les petites routes fut en revanche un pur bonheur. Là, ça rentrait comme dans du beurre, malgré la manie des Indiens de marcher en plein milieu d'une route non éclairée et en dépit des ralentisseurs furtifs. À ce moment là, Brice, lui, était pris d'une haine pour le genre humain en général.

Je termine lessivé. Henri a l'air d'avoir trouvé ça plutôt fun, tout ce qu'il voulait à la fin, c'était un paquet de chips, alors que moi j'avais le cardio au plus haut...

On se fait un petit resto sur la plage d'Anjuna, pour mon annif. La bière fait un bien fou. Côté bouffe en revanche, je récupère une salade immonde et bien maigrichonne. Echec, quand tu nous tiens...

Tout à coup, Henri nous fait un malaise à base de crampes et de sueurs froides. Sacrée ambiance... Un quart d'heure après, c'est passé. Mystère.

Retour à la piaule, je m'endors direct. Brice vomit toute la nuit. Et moi, j'ai la chiasse...

La classe !



Trip Warrior en IndeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant