La nuit en sleeper fut correcte. Mais étrangement j'ai mieux dormi plié en 4 sur le siège de bus vers Hampi qu'allongé dans ce train. En fait, ce qui fait invariablement chier, c'est que les Indiens se lèvent à 5h, hurlent, gueulent et crachent. Ils sont chez eux, on ne va donc pas leur en vouloir, mais, franchement, pour dormir, on a trouvé mieux...
On arrive à Bangalore, d'où l'on chope notre train matinal pour Mysore. C'est le bordel le plus total, les Indiens sautent dans le train alors qu'il n'est même pas encore arrêté, les gens ne peuvent pas descendre, ils se gueulent et se marchent dessus. Un bonheur. Des petits vieux se retrouvent piégés à l'intérieur alors qu'ils voulaient descendre. Ils ne sont donc pas horribles juste avec nous mais aussi entre eux. C'est du beau...
On est compacté dans le wagon à un niveau qui frise l'inimaginable. Je me dis qu'on ne va jamais survivre. Ça gueule, ça hurle, ça bastonne dans tous les sens, c'est l'anarchie. Je suis tellement écrasé que ma bouteille d'eau explose. C'est pas juste le bouchon, non, la bouteille a littéralement explosé. Il fallait le faire. Et là, c'est panique à bord. Apparemment, les Indiens supportent la pire saleté, mais là, il y a de l'eau – minérale qui plus est ! –, et ça leur pose un problème manifestement insurmontable, ils essayent de la contenir comme si c'était une rupture de confinement à Fukushima... Incroyable.
Et puis, soudainement, ça se tasse. Le train ne s'est pas arrêté, ils n'ont donc pas pu descendre, et il n'y a personne sur le toit. Où sont-ils donc passés ? Ça s'est décanté, il y a plein de place maintenant. C'est phénoménal. La loi de conservation de la masse est apparemment violée dans ce pays o_O...
3h de train sans histoire jusqu'à Mysore. On se prend une piaule correcte, avec douche au seau et chiottes turques, mais l'ensemble est propre. Seul truc : mes draps ont apparemment été passés au kérosène. Outre que ça pue, je ne vois pas bien ce qu'ils ont voulu faire...
On visite le grand palace de Mysore. C'est effectivement impressionnant, voire même franchement joli par moment. Mais c'est souvent très kitsch, et il y a énormément de monde. Et puis, il fait super chaud, comme d'habitude. La ville est salle, puante et agressive (comme d'habitude là aussi).
On se fait une pizza dans un resto approximativement climatisé. La pizza est mangeable mais super limite. On se boit un pichet de coca pression glacé. Bonheur intense.
On prend le bus jusqu'en haut de la colline de Chamundi. Apparemment, l'ascension à pied est sympa, mais on a tous les deux la chiasse, alors on cherche à limiter les dégâts potentiels...
Arrivés en haut, rien que de très classique : on voit rien (vive la brume), c'est moche et ça pue, il n'y a que des stands qui vendent des jouets chinois, un temple kitsch, beaucoup de monde et beaucoup d'ordures. Quelques singes jouent dans les ordures, as usual. Bref, c'est nul, ici.
Gros combat pour monter dans le bus du retour, mais ça devient un classique. On décide de quitter Mysore, car ça n'a vraiment rien d'extraordinaire. Hampi avait beaucoup plus de charme. On va acheter nos billets pour Ooty (petite ville perdue dans la montagne, qui a l'air très sympa). On va au bus stand, mais évidemment c'est pas le bon bus stand. Après quelques galères, nous voilà au bon endroit. Pour prendre un billet, c'est le coup classique : une foule inhumaine qui te pousse, où tout le monde te grille ta place, t'envoie balader, te donne de mauvaises infos, etc. On finit par avoir nos billets, et à récupérer le change (la fille a essayé de nous niquer, bien évidemment). Un peu de discipline et d'ordre ne ferait vraiment pas de mal, sérieux.
Retour à la piaule. Brice est chiasseux et les chiottes turques se bouchent. Session Trainspotting pour les remettre en marche. Niiiice.