chapitre 28 (fin)

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« Tu vas vraiment me manquer. »

April

Un mois plus tard...

– Quelqu'un a vu mon portefeuille ?

Ma mère est sortie de la cuisine tout agitée et a commencé à fouiller chaque recoin du salon.

– Je l'avais ce matin...

Elle a plongé le bras dans une pile de linge posée sur les marches, puis s'est retournée.

– June, chérie, tu ne l'aurais pas vu ?

– M'man, désolée, mais je ne lis pas dans les pensées des portefeuilles.

June m'a tiré la langue en réponse à mon air d'avertissement. Depuis quelque temps, elle s'éclatait à sortir toutes ces formules à double sens sur sa télépathie. Ça avait l'air de l'amuser davantage que de faire ses devoirs d'algèbre à la table de la cuisine. À vrai dire, c'était à peu près le seul endroit où elle avait le droit d'aller depuis un mois. Henry venait quelquefois chez nous avec Mariah et elles travaillaient ensemble. Apparemment, Mariah avait vraiment largué Blake le soir de l'accident et s'était remise sur les rails. J'avais encore des réserves à son sujet, mais June m'avait déclaré : « Elle a ses défauts comme tout le monde. »

Et je n'avais rien eu à répondre à ça.

En plus, je savais déjà que Mariah irait à UCLA trois ans plus tard et, du coup, je ne pouvais pas la détester complètement.

– Je sais, ma puce, que tu ne peux pas lire dans les pensées d'un portefeuille, a dit ma mère, mais je suis sûre qu'il était... Où est May ? Elle l'a peut-être vu. May !

– Je suis en haut ! a crié May depuis sa chambre.

En règle générale, elle évitait de nous flanquer des crises cardiaques en se déplaçant de manière invisible dans la maison, mais il y avait parfois des couacs. Le dernier s'était produit lors d'une soirée télé. June et moi, on était tranquillement installées sur le canapé, et tout à coup, pouf, May s'est retrouvée là aussi. Il y a encore du pop-corn enfoui dans les coussins parce que June en a balancé partout quand elle a sauté en l'air en hurlant.

Mais May arrive de mieux en mieux à ne pas disparaître sous le nez des gens, au sens propre comme au figuré. Et elle essaie de créer une équipe de hockey sur gazon – chacun ses goûts. Tant qu'elle est contente ! Je ne m'inquiète plus trop pour elle, parce qu'elle a l'air d'aller beaucoup mieux ces derniers temps.

Tandis que la Grande Chasse au Portefeuille se poursuivait, j'ai filé dans ma chambre pour me préparer à sortir avec Julian. Je savais déjà qu'il aurait huit minutes de retard, ce qui me laissait un peu de marge. C'est un peu curieux de sortir avec quelqu'un qui met un point d'honneur à être en retard, mais je commençais à savoir gérer.

– T'en fais pas, maman ! ai-je crié. Tu vas sûrement le retrouver. Tu le retrouves toujours !

Sa tête est apparue en bas de l'escalier.

– Tu l'as vu ?

– Non, mais tu ne l'as jamais perdu pour de bon.

Elle avait son troisième rancard avec Chad, et j'avais déjà glissé des lingettes dans son portefeuille avant qu'il ne disparaisse. (Disons que j'avais prévu un souci avec de la crème fraîche...)

– Et tu vas où, avec le Prince Charmant ? m'a demandé May quand je suis passée devant sa chambre.

Elle ajoutait des photos dans son album de Paris. Elle devait déjà en avoir des centaines.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 17, 2015 ⏰

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