Chapitre 5, "C'est la guerre Jackson"

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Au matin, j'ouvris lentement les yeux et remarquai avec toute surprise que je ne me trouvais pas dans ma chambre. Je fronçai les sourcils, essayant de me rappeler ce qui s'était passé la veille.

《 Oh merde... 》

Je regardai autour de moi et remarquai que je me trouvais dans la chambre d'Ajil. De cette ordure de Prince. Tout me revenait maintenant. La nuit que j'ai passé avec lui. Rien que d'y penser, j'avais envie de dégueuler sur place. Je tournai ma tête et vis à côté de moi les draps dérangés. Il n'était pas là.
Je me dépêchai de prendre mes affaires et courus aussi vite que possible dans ma chambre. Arrivée à cette endroit, je me précipitai dans le miroir de la salle de bain où je vis avec horreur 3-4 suçons au niveau de mon cou et du ventre. C'est à ce moment-là que Seilah arriva. Elle me regarda avec atrocité.
- Danielle ? S'exclama-t-elle. Mais qu'est-ce que...

Incapable de parler, j'éclatai en sanglots. Seilah se précipita vers moi et me prit dans ses bras.

- C'est Ajil... arrivai-je à dire. Il... il m'a... il m'a...
- Chut, n'en dis pas plus. Je vais chercher de quoi te couvrir.

Elle s'en alla me laissant seule dans la chambre. Je me regardais encore une fois. J'eus envie de vomir. Comment a-t-il pu faire ça ? C'était clair qu'il allait me le payer cher.

- Tiens, mets ça, me dit Seilah en me tendant des affaires.

Elle m'avait une nouvelle tenue de servante, une longue robe noire accompagné d'un tablier blanc, toute neuve. On aurait dit qu'elle n'avait jamais été porté.
- Je te remercie Seilah. Lui répondis-je.
- Si tu veux savoir ce qu'il y a à faire aujourd'hui, va dans la cuisine, il y a sûrement de la vaiselle.

Je soupirai mais n'ayant pas d'autre choix, je répondis :
- D'accord, pas de problème.

Elle se contenta de me sourire.
- Je dois y aller, on se retrouve ce soir. Et encore désolé pour... ce que le Prince Lamur t'a fait.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Il... avait un petit peu bu ce soir-là, il ne savait sûrement pas ce qu'il faisait.
- Ah... d'accord... se contenta-t-elle de me répondre avant de s'en aller.

J'enfilai la robe, puis la veste et monta à l'étage. J'arrivai à la cuisine et vis le paquet de vaiselle à faire. Je soupirai. Ils sont combien à vivre dans cette demeure sérieux ?
N'ayant pas le choix, je me depêchai de finir cette tâche ménagère, sachant que je vais sûrement en avoir d'autre à faire. Je n'avais même pas remarqué que quelqu'un s'amusait à me regarder pendant que je faisais la vaiselle. Je sentis des pas s'approcher, je me retournai vivement et vis la personne que je ne voulais absolument pas revoir. Je soufflai d'agacement. Ajil s'asseya sur le bord du plan de travail et me fixa en souriant bêtement, sans dire un mot. Je décidai de l'ignorer. Mais complètement mal à l'aise, je cédais à la curiosité et me retourna vivement vers lui :
- Pourquoi est-ce que tu me regardes ?

Il continua de me fixer sans me répondre.

- Tu as besoin de quelque chose ? Redemandai-je.
- Non. J'ai juste envie de te regarder, j'trouve ça divertissant.
- Divertissant ? Répondis-je en me replongeant dans le travail.
- C'est divertissant de mater une jolie blonde de dos, surtout quand elle a de belles formes.

J'arrêtai net mon action, laissant tomber une assiette dans le lavabo.

- Retire ça tout de suite.
- Sinon quoi ? T'as pas le droit de me toucher pétasse. Maintenant continue de faire ton boulot.

Je levai les sourcils en guise d'agacement. J'avais juste envie qu'il se prenne mon poing dans sa tronche.

- J'ai soif. Dit-il après quelques minutes de silence.
- Quoi ?
- J'ai soif j'ai dis.

Je lui désignai une bouteille d'eau qui était placé juste à côté de lui.
- Je veux pas boire cette eau.

Je fronçai les sourcils. Il se leva alors et se plaça en face de moi.

- Je veux que tu ailles chercher une eau spéciale qui vient d'un puit qui se trouve tout au bout de la ville. On l'appelle "al biir ma' muqaddis." Cet eau est la plus délicieuse d'Edfou et je veux que tu m'en ramène un seau bien rempli.
(N.D.A : "al biir ma' muqaddis." = Le puit de l'eau sacré.)

- Un seau ?!? M'écriai-je d'un coup.
- Bah oui. C'est dur à comprendre ?
- Pourquoi tu veux que je te ramène un seau pour un verre ?
- Parce que ce puit est tellement éloigné de la ville que ça prendrait au moins une journée pour y aller. Et puis comme je ne bois que de cette eau, j'ai besoin d'un seau rempli.

Je réfléchis quelques secondes avant de répondre.
- Et tu veux que j'y aille maintenant ?
- Bah non bien sûr, dans un an peut-être. Ironisa-t-il.

Je soupirai d'agacement et m'en alla aussitôt.
- Pauvre conne... L'entendis-je murmurer.
- Je t'ai entendu, Prince.
- Et alors ? C'est bien pour ça que je l'ai dit. Allez, va. Et t'a intérêt à te grouiller, Jackson.

J'attendis qu'il se retourne pour lui lever mon majeur bien correctement, puis parti en direction de ce puit.

Le soir arriva...

Cela m'avait pris une journée. UNE JOURNÉE. Une journée pour ramener cette foutue eau à ce foutu Prince. D'abord, impossible pour moi de trouver le chemin : Je ne connaissais même pas la ville, il m'a fallu au moins 4 heures pour trouver ce maudit puit. Ensuite, le temps de trouver une corde pour attacher le seau puis le faire descendre pour prendre une bonne quantité d'eau et le remonter, au moins une bonne quinzaine de minutes. Il fallait ensuite refaire le chemin du retour, en portant ce seau bien rempli, sans compter qu'il faisait une chaleur atroce, ce qui m'avait pris aussi 4 heures. J'étais juste épuisée et j'avais qu'une envie, me reposer enfin.
J'apportais le seau dans la cuisine et en rempli un verre pour sa majesté. Celui-ci se trouvait dans le salon en train de regarder un programme à la télé. Je lui posai le verre sur la table basse, ce qui ne le fit même pas réagir.

- T'en a mis du temps, me dit-il seulement après quelques secondes, sans m'adresser un regard.
- Vous aviez dit que ça prendrait une journée à le faire, c'est le cas. Dis-je en haussant les épaules.

Il me regarda froidement.
- Je t'ai pas demandé ton avis.

Je fis un énorme effort en essayant de garder mon calme le plus longtemps possible. Depuis ce matin, ce mec me gave.

Il s'empara du verre puis s'apprêta à boire quand il s'arrêta net. Puis étrangement, un sourire machiavélique apparut sur son visage. Mon Dieu mais qu'est-ce-qu'il préparait ?

- Tout compte fait, j'ai pas soif.
Dit-il en reposant son verre.

Ce fut le choc total pour moi.
- Pardon ? Articulai-je.
- Je viens de te dire que j'ai plus soif.
- Mais... j'ai passé 4 heures à trouver ce maudit puit, à forcer, épuiser toutes mes forces pour prendre une bonne quantité d'eau puis repartir avec un poids lourd, et t'es en train de me dire que... qu'enfaite t'en a plus envie ? C'est une blague j'espère ?

Il me regarda et me sourit sadiquement.
- T'avais qu'à être plus rapide. Et puis sincèrement, c'est pas mon problème.

Je me mordis la lèvre. Putain qu'est-ce que je le détestais. Des larmes perlèrent au coin de mes yeux. Je ne devais pas pleurer. Sinon, je me sentirais humilié par ce connard.
Je pris alors le verre d'eau et le serra fort dans mes mains.

- Tu vas boire cette eau maintenant, Ajil. Dis-je menaçante.

Le concerné se tourna vers moi et me fixa pendant un court instant. Puis il éteignit la télé et se mit face-à-face à moi tout en ricanant.
- C'est ça ouais.
- Je suis sérieuse.
- Va te faire foutre. Articula-t-il pour me faire bien comprendre qu'il s'en battait les couilles.

Ma colère prit le dessus. Furieuse comme je ne l'ai jamais été, je lui balançai l'eau en plein visage. Je ne vis pas son expression même si je savais qu'il était hors de lui.

- Je ne me laisserai pas faire Ajil. Pas moi.

Il ouvrit les yeux et me regarda avec colère :
- C'est la guerre Jackson. La guerre.

Esclave Malgré-Elle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant