La Pioche

Chapitre 10

Tout d'abord, je voulais remercier ceux qui lisent mon livre et qui me soutiennent dans les commentaires. Je vous aime tous !

"- Je déteste cette fille. Vraiment hein, je la déteste. Je te jure que je la déteste, dit Alicia."

Tandis qu'Alicia se défoulait en critiquant Sydney, j'étais blottie dans une couverture en laine près de la fenêtre. Bien que les fleures soient recouvertes  de neige par-ci par-là, on aperçois encore leurs nuances colorés. Je n'ai pas terminé la matinée ici que je veux déjà m'en aller. On peut me souhaiter bonne chance car il reste encore 364 jours...

"- En plus elle est moche et bête et crâneuse et, et ... et jalouse de toi, s'écria mon garde du corps !

- C'est bon, merci Alicia, la remerciais-je, maintenant on fait quoi ?"

Elle me dévisagea de ses yeux de biche dont je suis, secrètement, jalouse.

"- En tant que garde, je te dirais que les autres Piochées sont dans la chambre de Loganounet, en tant qu'amie je te dirais de rester là à te morfondre et regarder les fleurs ou aller voir madame Helto. Et en tant que personne, je t'ordonne de t'enfuir de ce palais maintenant."

Je souris. Alicia est vraiment une amie. J'examine les trois choix qui s'offrent à moi enfin quatre avec madame Helto. J'élimine sans hésitation la première option et celle où je dois me morfondre pour reconsidérer les deux autres. Madame Helto pourra sans doute m'aider mais m'enfuir, résoudra tous mes problèmes...

Je me lève, prend quelques vêtements et mes affaires personnelles dans un sac et me dirige vers la porte. Alicia me retient par le bras.

"- Tu vas me manquer Hello Kitty, dit-elle, les larmes au coin des yeux.

- Toi aussi Alicia, toi aussi..."

Nous nous étreignons de toute nos forces et essuyons nous larmes. Je n'oublierais jamais Alicia, jamais. Cette ado rebelle blonde et pleine de caractère est gravée dans ma mémoire pour toujours. Je referme la porte de mon ancienne chambre doucement, et pars sur la pointe des pieds vers la fenêtre la plus proche. J'entends les rires des Piochées dans la chambre de "Loganounet", sans doute les rires diaboliques de Sydney et Kathleen. J'ouvre une lucarne au bout du couloir sans me retourner et l'enjambe...quand une main me retient.

"- Kimberly, que faîtes-vous ?"

Cette voix est celle d'Andrew car il est le seul à me vouvoyer. Mince, que va-t-il penser de moi ? Que je suis une lâche, une fugueuse, un monstre en personne ?

"- Heu, je, je vais faire une promenade dans les jardins. Voudriez-vous m'accompagnez, mentis-je ?

- Vous êtes une mauvaise menteuse, dit-il, le sourire aux lèvres."

Zut ! Je mentais si mal que ça ? Je rougis jusqu'à la racine de mes cheveux pendant qu'Andrew riait doucement.

"- Vous vouliez donc vous enfuir ?

- Oui, enfin, non, je veux dire oui ou plutôt non...

- Ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien. J'étais sûr que vous quitteriez cet endroit dans la semaine au plus tard.

- Vraiment ? Dîtes-moi, est-ce que je passe pour un animal incontrôlable ?

- Cela dépend. Aux yeux de la télé et du peuple oui, aux yeux de Logan une Barbie un peu étrange et à pour moi vous êtes... parfaite, jolie, resplendissante, brillante, joyeuse, pétillante, mystérieuse...

- Merci, c'est très gentil, le coupais-je."

Andrew paru gêné mais retrouva son assurance de gentlemen. Il est vraiment chou et beau. Je me noie dans son regard profond comme l'océan tout comme lui. Nous nous dévisageons longtemps jusqu'à ce qu'il fasse un pas, puis un autre pour se retrouver à deux centimètre de mon visage. Il baisse ses yeux vers ma bouche, passe une main dans mes cheveux et effleure mes lèvres des siennes. A peine mes yeux fermés, je les rouvre, de surprise. Je vois Andrew, le beau et parfait Andrew partir à toute jambes sans se retourner.

Pourquoi avait-il écourté ce moment ? NOTRE moment ?! Je jette des coups d'œil aux alentours mais rien n'est susceptible de faire fuir Andrew. Excepté peut-être Logan, qui se tient comme par hasard derrière moi.

 Je crispe les poings. Je peux courir, il ne me rattrapera pas. Je peux aussi me retourner et tout lui expliquer. Ou alors je l'ignore. Mon pouls s'accélère, il se rapproche. Mes lèvres tremblent, il est tout près. Le ferme les yeux, il est devant moi.

"- Salut poupée numéro six ! Tu sais j'ai beaucoup pensé et, je vais changer ton surnom. Que dis-tu de lionne sauvage ?"

J'ouvre les yeux. Logan ne paraît pas dérangé le moins du monde par ce qu'il vient de se passer entre Andrew et moi. Mais, est-ce qu'il a vu ce que nous étions sur le point de faire ?

"- Heu, oui, lionne sauvage c'est très bien, parfait, super, j'adore, dis-je sur un ton un peu trop enthousiasme !"

Sydney et Kathleen arrivèrent aux côtés de Logan, leur sourire en toc plaqué sur leurs lèvres peinturlurées. Elles éclatèrent de rire. Mais qu'y avait-il de drôle ? Je baisse les yeux et découvre ma peinture, mes fusains et mes croquis éparpillés sur mes chaussures.

"- Non, m'écriais-je !"

Mes dessins sont barbouillés de peinture et de traces noires, mes crayons sont fichus et ne parlons de ma peinture ; il ne me reste plus rien. Sauf le portrait de la salle des bals, mon préféré. Ces deux pestes avaient marché sur mon matériel de dessin. Je ravalai durement mes larmes et ramassai mes affaires.

J'enlevai mes chaussures, complétement recouvertes de peinture et jetai mon sac sur mes épaules.

"- Lionne sauvage, tu vas où ?"

Je me retourne et adresse à Logan mon regard le plus noir.

"- Laisse tomber Loganounet, reste plutôt avec nous, lui dit Sydney."

Mais Logan ne l'écoutais pas, il restai à me fixer. Je pris alors mes jambes à mon cou. Hélas, Logan s'élança à ma poursuite et me plaqua contre un mur.

"- Lionne sauvage, tu voulais aller où comme ça ?"

Il marqua une pause et me relâcha.

"- C'est toi qui a dessiné tout ça, demanda-t-il ?

- Oui, c'est moi et alors ? Ça pose un problème, m'emportais-je ?

- Non, tu dessines bien, répondit Logan.

- Qu'est-ce que vous attendez de moi, demandais-je ?"

Logan se passa les mains sur son visage et soupira.

"- Kimberly, c'est quoi ces marques rouges dans ton dos ?"

J'ouvris la bouche de surprise... Comment savait-il ?