Vingt-six

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Surprise par son geste, je ne réagis pas tout de suite mais quand ses lippes commencent à mouver contre les miennes avec douceur, je ne peux m'empêcher de lui répondre en fermant les yeux. Mes mains se créent automatiquement un chemin dans ses cheveux et il me rapproche de lui en plaçant une de ses mains dans le creux de mes reins. Son autre main est derrière mon cou et son pouce caresse doucement ma joue. D'abord tendre, le baiser se fait de plus en plus passionné et pressant. Rapidement, sa langue demande accès à ma bouche. S'en suit une danse endiablée parfaitement synchronisée entre nos deux langues, comme si elles avaient attendues ce moment depuis toujours. Tout mon être frissonne de plaisir et des papillons naissent dans le creux de mon ventre.

Harry se détache de moi et colle son front au mien. J'ouvre mes yeux et plonge directement dans ses iris émeraudes passionnées. Nos souffles éreintées se mélangent et dans un souffle, le brun déclare :

- Ce n'est pas seulement l'effet des ascenseurs.

Confuse, je papillonne des yeux. Je n'arrive pas à retrouver mes esprits et ne comprend pas le sens de ses paroles. C'est alors que je remarque que l'ascenseur est arrivé à destination, ses portes ouvertes.

Qu'ai-je fait? Pourquoi l'ai-je laissé faire? Non non non non non ! Merde ! Je me détache brusquement de lui et quitte l'ascenseur sous son regard éberlué. Je passe les portes de l'immeuble et me réfugie dans le froid de l'hiver. Un regard en arrière m'indique qu'il ne me suit pas. Tant mieux. Je ne saurais me confronter une nouvelle fois à lui. Je me faufile rapidement dans les rues désertes et fouille dans mes poches à la recherche de mon téléphone afin d'appeler un taxi mais ne le trouve pas. Oh non, je l'ai oublié dans la chambre d'hôtel. Pourquoi mon téléphone me ramène toujours à lui? Je soupire de frustration et m'arrête dans ma course ne sachant que faire. Non, je n'y retournerais pas tant que je n'aurais pas clairement identifié mes émotions et les siennes. Je continue mon chemin dans les rues de la ville et décide de rentrer à pied, je retrouverais bien mon chemin. Après une dizaine de minutes de marches environ, je me rends compte que je n'ai pas mes clefs sur moi. Putain, je suis trop conne. J'hésite à me rendre chez Paul et Mélissa mais y renonce rapidement. Je ne vais pas débarquer avec mes problèmes le soir du nouvel an.

J'arrive finalement devant l'hôpital dans lequel j'ai rendez-vous le jour même à 8h30, je patienterais ici. J'entre dans le bâtiment et jette un coup d'œil à l'horloge murale qui indique 4h58.

- Je peux vous aider, demande la réceptionniste.

- Euh... je commence hésitante. Est-ce que je peux juste rester ici?

L'hôtesse fronce les sourcils face à ma requête et acquiesce finalement d'un hochement de tête. Je m'assois sur une des chaises de l'entrée et ramène mes genoux contre moi. Quitte à passer pour une folle, je préfère être à l'intérieur que dans le froid. D'autant plus que l'air frais de l'hiver m'a parfaitement dés-embrumé l'esprit des effets de l'alcool. Il faut que je réfléchisse à la situation dans laquelle je me trouve. Je soupire de frustration une nouvelle fois, May et Lola me seraient d'une grande aide.

Okay, remettons les choses au clair. Je pose ma tête sur mes genoux et ferme les yeux.

Premièrement, il faut que je me fasse une raison, je me suis clairement attachée à ce garçon. Je m'étais déjà attachée à ses messages et à ses appels. J'aimais discuter avec lui pendant des heures sur n'importe quel sujet, j'aimais l'écouter et le conseiller, et j'aimais tout simplement entendre sa voix. J'étais méfiante mais je l'aimais bien. Maintenant que je l'ai rencontré, mon attachement s'est amplifiée, je ne peux le nier. Les émotions qui me submergent en sa présence me prouvent qu'il ne me laisse pas indifférente. Cette soirée que nous avons passé ensemble a tout simplement été excellente. Il a réussi à baisser mes barrières et je me suis amusée. Nous avons ri, nous avons dansé, nous nous sommes confié et nous avons tout simplement parlé.

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