The voice of my silence

Confidence (38)

#Madame Anderson #

Alors que j'étais sur le chemin qui menait à la nouvelle demeure des Walter, la maison que l'on avait fait construire pour les jumeaux de mon frère, Rosy m'avait appelée toute paniquée me disant qu'elle avait retrouvé Alice évanouie et secouée de tremblements. Je lui ai donc ordonné d'appeler immédiatement une ambulance.

J'étais désormais assise sûr une chaise inconfortable d'une salle d'attente de l'hôpital.

Rosy m'avait expliqué comment ça se faisait qu' Alice avait parvenu à entrer dans la bibliothèque.

Elle avait certainement appris trop de chose trop dure à assimiler...

C'est pour ça que je ne voulais pas qu'elle entre dans cette bibliothèque !

J'aurai dû brûler toutes ces photos !

Non... Je n'en aurai pas eu le courage...

J'aurais peut-être dû lui dire toute la vérité dès le début ?

J'aurais dû être plus présente pour elle...

Oui, j'aurais dû...

Mais ça me faisait trop mal...

Encore aujourd'hui ça me fait mal...

De plus qu'elle leur ressemble de plus en plus...

Toit comme ses frères, elle leur ressemble trop...

Mais nous avons été égoïstes...

Nous les avons tenus loin de nous afin d'oublier plutôt que de faire notre deuil en même temps qu'eux...

Mais nous voulions juste pouvoir être heureux...

Nous nous sommes dit que ai nous les gardions près de nous, ils nous rappelleraient trop notre passé...

Alors nous les avons isolés et même séparés.

Nous avons convenu que je m'occuperais de la petite pendant que lui s'occuperait des deux jumeaux. Car eux lui rappelait moins sa soeur qu' Alice et Alice me rappelait moins mon frère que les deux jumeaux.

Mais il y a eu son accident. Elle avait tout oublié. Même ses frères. Tout. Elle ne pouvait même plus parler.

À ce moment là, je ne savais vraiment plus quoi faire. Alors j'ai fait n'importe quoi. J'ai pensé que c'était pour elle une chance d'oublier. Qu' elle réussirait à se faire une nouvelle vie. Sans toute cette tristesse et sans toute cette douleur...

Mais j'ai eu tort.

Car tôt ou tard, la vérité refait surface. Et plus le temps de l'illusion est longue, plus la douleur est grande lorsque le brouillard se lève. La vérité, tel un soleil nous éblouit et nous brûle.

Alice va avoir besoin de temps pour se réhabituer à la lumière et que son coeur s'apaise. Car elle va devoir refaire son deuil...

Une infirmière me tire de mes pensées et m'annonce qu' Alice s'est réveillée.

Alors je me lève et entre dans la pièce blanche. Je m'assoie sur la chaise qui se trouve à côté de son lit et je lui avoue tout.

Je lui dit à quelle point je suis désolée, je lui expose mon point de vue et à quelle point j'ai été égoïste et à quelle point j'ai eu tort. À quelle point j'aimais mon frère et à quelle point sa mère avait été une soeur pour moi. Et surtout à quelle point je m'en voulais De ne pas lui avoir dit la vérité.

Elle ne disait rien.Elle se contentait de m'écouter et d'essayer de comprendre. Une fois que j'ai fini de vider mon sac qui était devenu bien trop lourd, je lui ai dit une dernière fois : Je suis désolée.

Puis j'ai enfin réussi à la regarder dans les yeux.Je pleurais tout comme elle d'ailleurs. Alors je l'ai prise dans mes bras et nous sommes restées ainsi un long moment.