Chapitre 16, partie 1

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Louis.

    Après le sms initial et deux heures d'appel le jour suivant durant lequel Zayn expliqua chaque instant avec des détails élaborés, Louis ne vit plus Zayn, si ce n'était au travail. Le reste de son temps libre était entièrement consacré à Liam quelque part dans un trou, probablement faisant des choses au corps de l'autre jusqu'alors inconnu du monde naturel. Ou peut-être pas, étant donné que Liam était plutôt sexe-vanille, mais ce n'était pas comme si Louis pouvait savoir, étant donné que Zayn avait à peine vu la lumière du jour depuis deux semaines à présent. Louis s'était honnêtement attendu à devoir endurer des heures et des heures de discussions relatant chaque moment parfait de leur nouvelle relation parfaite, mais pour l'instant, Zayn avait été étonnamment calme de ce côté là. Il était probablement trop dans sa bulle avec Liam pour s'embêter.
 
Mais à chaque fois qu'il le voyait, c'était facile de voir que d'être avec Liam lui faisait extrêmement de bien. Il semblait mieux que depuis des mois, à pratiquement flotter dans les couloir avec l'air d'un homme qui avait atteint le point le plus haut du bonheur et qui avait surpassé le nirvana, sifflant et balançant des hanches en chemin. Ce n'était pas juste une aura mais vraiment son apparence, yeux plus vifs et brillants, cheveux plus éclatants, jusqu'à la façon dont ses chemises épousaient ses épaules. C'était comme si peu importe où il allait, le chuchotement de sous-vêtement tombant sur le sol le suivait.
 
En attendant, Louis se réveillait le matin, fixait son visage de zombie et essayait de se forcer à être ravi qu'Harry ait stoppé d'appeler ou de venir le voir.
 
Il était heureux pour Zayn. Il était vraiment, véritablement heureux pour lui. Il aimait Zayn, voulait qu'il soit heureux et avait supporté le couple à sa manière depuis un bon moment. De plus, il appréciait Liam et il était certain qu'il aimerait bien l'avoir dans le coin quand il viendrait pour faire autre chose que de fouetter Zayn durant le déjeuner dans un endroit exotique et sexy pratiquement chaque jour.
 
Donc peut-être que Louis était jaloux. Un petit peu. Il n'allait pas se donner l'illusion de penser qu'il pourrait un jour faire fonctionner une relation comme celle là, mais il était jaloux qu'ils le puissent. Ça serait sympa, pensa-t-il, d'être capable d'avoir quelque chose comme ça, à la place de ce qu'il avait, c'est à dire des nuits sans sommeil, des sueurs froides et du pain rassis parce qu'il ne pouvait jamais rassembler l'énergie pour aller au putain de Tesco.
 
Naturellement, Liam et Zayn voulaient sortir en groupe pour le dîner de célébration de leur anniversaire des deux semaines, parce qu'apparemment c'était quelque chose. Liam fit une réservation pour cinq, Zayn les invita personnellement, et Louis n'aurait rien aimé plus que de trouver une excuse pour rester chez lui mais il savait ce que ça représentait pour Zayn. De plus, après la semaine qu'il avait passé à faire semblant d'être malade et à rôder dans son appartement comme un con, il savait que Zayn verrait clair dans son jeu et le forcerait probablement à venir.
 
Il arriva au restaurant avec quinze minutes de retard et les autres étaient déjà assis autour de la table au fond, Liam et Zayn se souriant depuis leurs chaises adjacentes, Niall démolissant déjà la corbeille de pain, et Harry. C'était la première fois qu'il le voyait en une semaine, et il sentit son cœur escalader sa gorge quand Harry lui leva les yeux et lui sourit nerveusement. Le seul siège libre était celui entre Harry et Zayn. Louis essaya d'avaler sa panique.
 
« Bonsoir, les mecs, » dit-il trop vivement. Il s'assit, juste à l'extrémité de la chaise et croisa ses mains sous la table. « Quelle occasion capitale, c'est-ce pas ? »
 
Le dîner se déroula exactement comme Louis s'était attendu, Liam et Zayn était écoeurants mais vraiment adorables, tout sourire, tenant la main, embarrassés et rougissant dès que l'un faisait référence à eux par un « nous ». C'était la première fois que Louis les voyait vraiment ensemble comme ça, et il devait admettre qu'ils étaient stupidement mignons ensemble. La première fois que Liam dit réellement le mot " copain " à voix haute, Zayn semblait déchiré entre l'envie de s'évanouir sur sa chaise et celle de sauter par dessus la table en déchirant ses vêtements. Niall n'arrêtait pas de les taquiner, mais il s'avérait que ça ne faisait que de ravir Zayn encore plus. Apparemment, être taquiné parce qu'il était trop clairement niais avec le nouveau copain qu'il avait passé un an et demi à essayer d'avoir n'était pas quelque chose qui déranger Zayn.
 
Niall venait juste d'arrêter de charrier Zayn pour reporter son attention sur  la jolie jeune serveuse quand Louis sentit la main d'Harry glisser sur sa cuisse par dessous la table.
 
Cela prit chaque fraction de contrôle dans le corps de Louis pour ne pas s'arracher la peau et renverser la table face au toucher. Il n'avait pas eu les mains d'Harry sur lui depuis ce qu'il semblait des années donc c'était un peu un choc maintenant, au milieu de ce restaurant avec Liam et Zayn se réjouissant et souriant. Louis resta là, résolument immobile, les yeux droits et essaya de continuer à manger sa salade comme si de rien n'était. Du coin de l'oeil, il pouvait voir Harry faire de même.
 
Durant la soirée entière, il avait prudemment évité les yeux d'Harry, prétendant ne pas crever d'envie de lui parler depuis des semaines. Ce soir, il ne lui avait même pas adressé la parole mise à part l'ordinaire discussion amicale, la superficielle banalité à propos de la carte de vin ou un truc du genre. C'était comme ça que le plan devait se dérouler. Harry n'était pas spécial, donc Louis ne le traitait pas comme tel. Il faisait ça bien, mais c'était plus dur maintenant, presque impossible avec Harry le touchant.
 
La main de se dernier restait là, sur sa cuisse, sa chaleur et son poids douloureusement familère. C'était tout ce à quoi Louis pouvait penser, tout sur quoi il pouvait se concentrer même quand Liam essayait avec embarras de manger avec sa main gauche pour que sa droite puisse tenir celle de Zayn. Il voulait couvrir celle d'Harry avec la sienne, la presser jusqu'à ce que les ongles d'Harry lui coupe la peau, laisse des marques. Il voulait tout ce qu'il ne devrait pas, et il arrivait mieux à prétendre qu'il ne le voulait pas quand Harry n'étais plus trop dans les environs, mais le voilà à nouveau.
 
Finalement, il s'excusa et se dirigea vers les toilettes, désespéré de s'enfuir quelques minutes. Il se tint devant l'évier se demanda à quel point le remplir et y plonger sa tête ruinerait sa chemise, quand la porte s'ouvrit avec fracas et qu'Harry pénétra à l'intérieur.
 
Il rencontra ses yeux dans le miroir, et le visage d'Harry était insondable.
 
« Haz, » dit il automatiquement, oubliant pour un moment qu'il n'était plus supposé utiliser ce surnom. Quelque chose sur le visage d'Harry se brisa complétement, puis il traversa la petite pièce et attrapa Louis par les épaules.
 
Celui-ci se laissa pousser en arrière jusqu'à ce que son dos heurte le mur et Harry le presssa contre la surface froide, sa respiration saccadée, courte et rapide. Il retint Louis comme ça et le regarda, juste, le regarda, mais Louis pouvait à peine supporter de faire de même. Il ne s'était jamais senti si exposé de sa vie et il était terrifié qu'Harry le remarque sur son visage, chaque centimètre trahissant tout ce que cela signifiait pour lui, tout ce qu'il ne pouvait se permettre de dévoiler. C'était la même raison qui faisait qu'il ne laissait jamais Harry prendre une photo de son visage, parce qu'il était terrifié, même s'il était doué pour dissimuler ses émotions, c'était quelque chose dans ses yeux qui allait le trahir.
 
Les yeux d'Harry passèrent de ses yeux à ses lèvres et tout ce que Louis pu faire fut de se retenir de lui dire de juste le faire, de juste l'embrasser, c'était de fermer les yeux et attendre, espérant que cela fasse mal, espérant qu'Harry ne serait pas tendre. Un longue minute pesante s'écoula, puis une autre, puis Harry soupira et Louis sentit les doigts sur ses épaules s'enfoncer avant de se relâcher. Il sentait la respiration d'Harry sur sa peau alors qu'il pressait un baiser sur son front, puis il était parti. Ça s'était terminé aussi vite que c'était arrivé et Louis fut laissé seul dans une pièce vide avec son reflet exténué dans le miroir au dessus de l'évier.
 
Durant un moment, Louis se sentit furieux, c'était comme si il n'avait fait aucun vrai progrès du tout. C'était toujours là. Peu importe la longueur de la distance entre eux, c'était toujours là, cette alchimie délirante entre eux, cette chose que Louis ne pouvait nommer. Il ne pouvait la faire partir. Il ne pouvait l'arrêter.
 
Il s'affala par dessus l'évier, se tenant les mains. Pourquoi il ne pouvait pas juste faire que ça s'arrête putain ?
 
Heureusement Liam les régalait à présent avec une histoire d'une personne qu'il avait sauvé d'une chute depuis un immeuble ou un truc du genre, donc Louis n'avait pas à s'inquiéter d'endurer le silence. Il se rassit à côté d'Harrry qui était immobile et calme, faisant tourner le fond d'eau dan son verre. Il essaya de ne pas faire attention à la tension palpable entre eux.
 
Quelques minutes plus tard, un dessert gratuit arriva, un immense gâteau au chocolat couvert de paillettes, courtoisie de Niall qui avait menti à la serveuse en lui disant que c'était l'anniversaire de Liam. Ce dernier tourna au rose vif alors que tous les serveurs s'aggloméraient autour de la table pour lui chanter joyeux anniversaire et Louis réussit même à applaudir avec le reste du restaurant tandis que Zayn planta un bisous sur la joue de Liam avant que celui-ci ne se détourne et l'embrasse sur la bouche.
 
Niall réclama un toast, et Harry se porta volontaire pour le faire. Il poussa sa chaise en arrière et se mit debout, levant son verre et se raclant un peu la gorge avant de commencer.
 
« Quand deux personnes se trouvent, » dit Harry, souriant au couple ridiculement heureux. « C'est une chose plutôt géniale. La meilleur des choses, vraiment. Liam et Zayn, vous deux en êtes la preuve. Ça prend du temps, mais avec un peu d'aide, le destin suit finalement son chemin et atteint son but. Nous ne pourrions être plus heureux, principalement parce que nous n'avons plus à entendre Zayn pleurnicher à propos de ça. » Niall rit, Zayn se mit à rougir et Harry continua. « Mais sérieusement, les mecs, félicitations. Vous êtes vraiment, vraiment chanceux. »
 
Louis ramena ses yeux vers son assiette pour ne pas voir l'expression sur le visage d'Harry, mais il ne pouvait s'empêcher de l'entendre ajouter doucement. « Juste... vraiment chanceux. »
 
Ce fut calme autour de la table un instant, puis Niall hurla. « Santé ! » et ils le dirent tous en choeur et vidèrent le champagne que Liam avait voulu acheter avec insistance. Louis était déterminé à ne rien ressentir.
 
Ils payèrent finalement l'addition, sortirent et tout le monde commença à s'enlacer pour se dire au revoir. Louis savait que c'était inévitable, mais son cœur contiuait de tambouriner quand il se retrouva face à Harry, sa large poitrine et ses bras l'attendant, les derniers qui ne s'étaient pas encore salués. Trois mois auparavant, il seraient rentrés ensemble et se seraient embrassés pour se dire bonne nuit des heures plus tard dans le lit de Louis, la forme des lèvres de l'autre imprimée sur leur peau. Ce soir, c'était comme ça.
 
Il laissa Harry l'envelopper de ses bras, et Seigneur, c'était comme une injection de morphine dans ses veines, le rendant faible et pliant. Il ne pouvait s'en empêcher. Dans un moment de faiblesse totale, il se laissa glisser une main dans les cheveux d'Harry, et sentit celle de ce dernier empoigner sa chemise en réponse.
 
Puis il réalisa ce qu'il était en train de faire et rompit immédiatement l'étreinte, reculant de trois pas géants.
 
« Bon, c'était très sympa, j'dois y aller, bonne nuits les gaçrons ! ». Louis couina, agitant mécaniquement le bras vers eux. Puis il tourna les talons et marcha rapidement vers sa voiture sans un regard en arrière.
 
Alors qu'il conduisait vers chez lui, il essaya d'élaborer un plan contingeant. Si être proche d'Harry le long d'un repas était devenu trop pour lui, il devait se distraire. Il devait garder ses mains et son esprit occupés jusqu'à ce qu'Harry s'en aille. Maintenant, décida-t-il, il allait se jeter dans le travail durant chaque minute libre. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas de tas de copies à corriger avant la fin de l'année de toute manière. Peut-être que s'il s'enterrait sous des projets , des dissertations et des bulletins de notes, il sera trop submergé pour ressentir quelque chose même proche du désir.
 
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These Inconvenient Fireworks (Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant