Chapitre 21, partie 3

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Louis.

Si Louis avait pu prendre le dernier train, il l'aurait fait. Il aurait été dans celui de vingt deux heures, se serait écroulé dans son lit à une heure ridicule et se serait montré exténué et pas lavé au travail le lundi matin, mais au moins il serait heureux avec la pensée qu'il avait passé le plus de temps possible avec Harry à Londres.

Il ne pouvait pas, cependant. Il avait au départ penser s'occuper ce weekend en finissant une petite montagne de correction, et maintenant il frissonnait en pensant au retard qu'il avait accumulé. Sans mentionner le fait qu'il commençait à se sentir coupable d'avoir envoyé tant de messages à Zayn pour qu'il aille voir Duchess ce weekend. Il avait besoin de rentrer à une heure raisonnable. Il le savait, objectivement. Mais ça ne l'empêcha le moins du monde pas de se plaindre quand ils regardèrent les horaires des trains sur l'ordinateur d'Harry, et ça n'arrêta pas la tristesse qui s'installait dans son ventre quand ils prirent le métro ensemble jusqu'à Euston Station pour attraper le train de dix sept heures direction Manchester.

Harry resta avec lui jusqu'à la gare, et quand ils arrivèrent sur le quai, le train était déjà là. Louis sentit sa main se serrer autour celle d'Harry, qui la pressa en retour comme pour lui rappeler qu'il était toujours là, que le train en face d'eux n'allait rien changer.

Les portes n'étaient pas encore ouvertes, donc Harry sortit l'iPod de sa poche et donna un des écouteurs à Louis. Ils ne se dirent rien, patientèrent juste côte à côte, écoutant la musique d'Harry ensemble. La chanson était vaguement familère, et quand Louis la reconnut, il reposa sa tête sur l'épaule d'Harry en se souvenant de la première fois qu'Harry l'avait jouée, cette nuit après le bal de la St Valentin. Toujours aussi ridicule. Il aurait dû savoir à l'époque que tout cette histoire de l'amour-de-sa-vie allait le rattraper au final.

Le quai était bondé, mais Louis se sentait complètement séparé d'eux. C'était juste Harry et lui.

Finalement, les portes coulissèrent avec un sifflement et tout les passagers autour d'eux commencèrent rassembler leurs sacs et valises, fouillant dans leurs porte-feuilles pour retrouver leurs billets et firent la queue pour monter. Louis sentit la panique de dernière minute s'accrocher à son cœur, et si il était juste un peu plus irréfléchi il dirait juste merde et manquerait le train pour passer une autre nuit sur le matelas d'Harry, mais il ne l'était pas, et il ne pouvait pas.

Soudainement il s'en rappela, de la chose qu'il avait attrapée dans le tiroir de sa cuisine à la dernière minute et balancée dans la poche avant de son sac. Il lâcha la main d'Harry et se tourna vers lui en cherchant dans son sac avec les mains tremblantes. Il leva les yeux vers Harry alors qu'il repêchait la chose au milieu de d'emballages de chewing gums et de vieux tickets de caisse oubliés et quand il trouva finalement ce qu'il cherchait, il s'en munit prudemment et la tendit entre eux d'eux. C'était le double de la clé de son appartement.

« Je sais que tu n'auras pas trop le temps de venir à Manchester, » dit Louis. Il attrapa une main d'Harry, la tournant paume vers le ciel. « Mais quand passeras, » il pressa la clé dans la main ouverte du jeune homme. « Viens à la maison. »

Il savait ce que ça signifiait, pas seulement pour lui mais aussi pour Harry, et il retint sa respiration tandis que se dernier la fixait et la berçait dans sa main comme s'il avait peur de la casser. Quand il leva la tête sur Louis, ses yeux étaient brillants, mais ses lèvres étaient courbées en un petit sourire satisfait.

« Tu gardes ça là tout le temps, » dit-il, « ou tu as juste pensé que j'étais une chose acquise ? »

Louis sourit si fort qu'il avait du mal à voir, se rappelant du moment auquel Harry faisait allusion, et il dit, très tendrement « Ta gueule. » avant de tirer Harry par les pans de sa veste pour l'embrasser. Harry glissa la clé dans sa poche et plaça ses bras autour de la taille de Louis pour répondre à son baiser avec autant d'enthousiasme, le soulevant du sol et les faisant tourner en lents cercles sur le quai. Riant contre la bouche d'Harry, Louis écoutait le son du monde bouger autour d'eux et sentit la fermeté du corps d'Harry contre lui et pensa que ça, ça ne partirait pas.

Le plus jeune le reposa au final et il ne pouvait continuer de faire retarder les choses. Il était temps de partir.

« Je t'aime, » dit Louis, caressant les cheveux d'Harry de ses pouces, là où ça bouclait derrière son oreille. Peut-être que si il pouvait imprimer cette sensation dans les nerfs de sa peau ça ne serait pas si dur de vivre sans jusqu'à ce qu'il se revoient.

« Je t'aime aussi. » dit Harry. « Je viendrai te voir dès que je pourrais. Et je t'appelerai tout le temps. Tu seras dégouté de moi. Tu seras genre 'pourquoi ce chieur de Styles appelle encore je lui ai parlé il y a tout juste une heure, n'a-t-il rien de mieux à faire, qu'est-- »

« J'en aurai pas marre de toi. » dit Louis avec confiance « Je vais pleurnicher sur le fait que tu me manques tout le temps jusqu'à ce que Zayn me matraque à mort avec son volume de Guerre et Paix. »

« On est écoeurants. » sourit Harry.

« Trop vrai. » acquiesça Louis joyeusement. Ils étaient les derniers sur le quai maintenant et Louis s'approcha pour un dernier baiser. « Je t'aime. Une fois de plus. »

« Je t'aime aussi. Une fois de plus. » répéta Harry, le serrant fort.

Louis déglutit et se dégagea des bras d'Harry, remontant son sac plus haut sur son épaule. « Ça ne sera pas long. » dit-il, puis il se tourna et effectua quelques pas jusqu'à la bordure du quai, prenant une bonne respiration en posant un pied sur le train.

« Hey, Lou, » dit la voix d'Harry derrière lui.

L'intéressé s'arrêta et se tourna pour voir Harry debout exactement où il l'avait laissé, les mains enfoncées profondémment dans ses poches.

« Ouais ? »

« Je le suis. Tu sais. Une chose acquise. »

Louis sourit autour de la boule dans sa gorge. « Je sais. »

Il réussit à trouver le dernier siège contre la fenêtre et observa Harry devenir de plus en plus petit alors que le train s'éloignait du quai pour ensuite prendre un virage. Il pouvait faire ça. Il allait faire que ça fonctionne. Ça ne se brisait pas parce qu'ils étaient dans des endroits différents. Tout allait bien.

Il sortit son téléphone et ouvrit un sms vide pour Stan, parce que ça semblait juste être la chose à faire. Il n'avait pas la moindre idée d'où commencer, ou comment tout condenser dans un simple sms. Sa vie entière venait juste d'être changée en le cours d'un weekend.

Au final, il écrivit neuf mots.

j'y suis allé et je l'ai eu.

Stan répondit moins de vingt secondes plus tard.

je savais que tu le ferais

These Inconvenient Fireworks (Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant