Chapitre 20, partie 1

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Louis.

Même si Harry avait quitté le bureau quelques minutes plus tôt, le métro était déjà complètement assailli de travailleurs. Il y avait à peine assez de place pour qu'ils s'insèrent dans le même wagon, encore moins pour s'asseoir, mais Louis ne pouvait pas moins s'en faire. Il aurait laissé Harry l'enfoncer dans un panier de vélo et pédaler jusqu'à chez lui. Quand les portes coulissèrent, Harry pénétra à l'intérieur et attira Louis contre lui, lui donnant un peu de place pour respirer.

Le menton d'Harry se déposa sur l'épaule de Louis et ses bras lui entourèrent la taille, une main attrapant une des dernières barres de maintien disponibles. Quand ils prirent le premier virage, Louis valsa mais ne trébucha pas, en sécurité dans les bras d'Harry. Il tendit tout de même la main vers la barre de maintien, mais pour entrelacer ses doigts avec ceux d'Harry. Il pouvait le sentir sourire contre son épaule, et il était silencieusement fier de lui.

Furtivement, le plus jeune glissa deux doigts dans la poche avant de Louis, comme s'il tâtait le terrain, se réintroduisait dans son espace personnel et se demandant quelle permission il avait à présent. Louis caressa le poignet d'Harry d'un doigt pour lui dire oui, et sentit ce dernier relâcher une expiration, frottant son nez contre ses cheveux. Ce sujet abordé, Louis soupira et laissa ses yeux se fermer, bercé par le mouvement du métro, le bruit sourd des personnes autour d'eux, et la chaleur du corps d'Harry contre le sien.

Un virage particulièrement brutal provoqua un hurlement métallique des rails, et Louis sursauta en alerte. Il pouvait entendre le rire étouffé d'Harry se moquant gentiment de sa nervosité, et se faisait juste la note mentale de lui faire payer plus tard, quand il fut distrait en remarquant une paire d'yeux sur eux. Il y avait une femme sur le côté opposé du wagon, adossé contre les portes. Elle était plus âgée, probablement dans ses quarante ans, avec des cheveux ras bruns, et Louis ne savait pas depuis combien de temps elle les fixait.

Il se préparait à feuler, à lui envoyer un regard meurtrier qui la ferait sentir pitoyable, quand elle lui sourit. Elle avait l'air attendri donc soudain, Louis fut presque submergé d'une vague de revanche. Des étrangers leur souriaient dans le métro. Ils étaient jeunes, adorables et amoureux, et maintenant qu'il y réfléchissait, Louis voulait d'une manière le hurler jusqu'à ce que tout le monde à tour d'oreille réalise à quel point ils étaient magnifiques. Il n'avait jamais été franchement un mec fan des démonstrations d'affection publiques, mais là, il espérait que tout le monde les regarde et puisse le lire sur leur visage. Il voulaient qu'ils supposent. Et ils auraient raison.

Saisi d'une impulsion, il tendit le cou et pressa un baiser sur la joue d'Harry.

« C'était pourquoi ? » murmura-t-il.

« Juste parce que. » dit Louis, lançant un clin d'oeil à la femme souriant de l'autre côté de la voiture.

Ils descendirent à l'arrêt d'Harry et se dernier le mena à travers la station puis dans la rue en lui tenant la main. Le soleil était bas dans le ciel et les lumières commençaient à éclore des fenêtres des bâtiments, faisant office d'étoiles qui elles étaient cachées derrière des nuages et la pollution lumineuse. Ça n'était pas une très jolie rue, mais c'était celle d'Harry, et ça en faisait la meilleure chose que Louis ait jamais vue, juste parce qu'il n'avait jamais pensé qu'il aurait une chance de la voir un jour.

Harry les fit pénétrer dans l'édifice et Louis pouvait sentir l'électricité statique bourdonner dans l'air entre eux, mais ils étaient coincés dans l'ascenceur avec un assortiment d'étrangers, donc tout ce qu'il pouvait faire était appuyer son épaule contre celle d'Harry et attendre que le numéro 5 illumine le cadran au dessus de la porte. Ils sortirent dans le couloir dès que les portes grincèrent. Et voilà. Il sourit, incapable de se contenir un peu plus et rebondissait à côté d'Harry, content juste d'être avec lui, de sentir son corps à côté de lui et de savoir que c'était réel. Harry était là. C'était la chose la plus heureuse à laquelle il pouvait penser.

These Inconvenient Fireworks (Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant