CHAPITRE 10

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Je ne prends même pas la peine de regarder avant de traversée, je sais juste que je suis poussé par une force intérieure qui me traîne jusqu'à l'autre côté de la rue. Ce n'est pas de l'envie, de la colère ou même de l'adrénaline mais c'est comme si mon instinct me guidait droit devant. En fait, je sais juste que si je ne le fais pas maintenant, je raterai ma chance de pouvoir avoir des réponses. Je me précipite et parle avant même de m'être arrêté.

- Je sais que c'est toi ! Lançai-je. Tu as pris ma voiture hier sans me le demander !

Le ton de ma voix paraît plus roque et colérique que j'imaginais, mais je m'en fous.

J'ai l'impression de ne pas avoir rêvé cette nuit tant j'ai bien dormi. Aucun souvenir n'est venue me hanter à mon réveil et j'en étais plutôt ravi. Mais, on pouvait clairement voir que mes clés avaient bougé. J'ai pris minutieusement conscience de chaque détail quand je l'aie posé sur mon bureau que la différence était plutôt frappante.

Evan se retourne et me fais face. Je m'arrête net et bizarrement, je suis incroyablement intimidé. Ses beaux yeux verts entrent immédiatement en contacte avec les miens et ne me lâchent plus. Je me racle la gorge en essayant de détacher mon regard mais je ne fais que le reluquer d'avantages. C'est assez gênant. Je m'arrête sur un détail qui me tape à l'œil. Un tatouage, bien sûr ! Que rajouter d'autre à la liste après la cigarette ? Un tatouage, c'est évident ! Des files barbelées ornent le tour de tout son avant-bras gauche, surmonté d'un mélange de dessin et d'écriture à l'encre noire. Il porte également un tatouage sur son poignet droit. Une sorte d'écriture celtique ou gaélique je ne sais pas trop...

- Ta voiture ? M'interrompt-il en pleine rêverie (il se tourne en direction de chez moi indiquant clairement que ma voiture est toujours garée dans l'allée), je ne vois pas de quoi tu veux parler.

En l'entendant dire, on pourrait presque pensant que je suis folle, mais je sais qu'il y est pour quelque chose...

- Oh si tu vois parfaitement Evan. Arrête de faire semblant ! Je rétorque. Je sais que tu t'es servis de ma voiture hier soir. Tout comme je sais que ce n'est pas la première fois que tu fais ça. Et pour finir, tu fais en sorte que je ne m'aperçoive de rien au matin et tu déposes ce que tu m'as pris à leurs emplacements de départ!

Il plisse les yeux, puis hausse les sourcils comme s'il était attentif à chaque mot qui sort de ma bouche. Et nous restons silencieux pendant quelques secondes. Des secondes qui me paraissent longues et insupportables.

- Oh ? Juste ça ? (maintenant il rit) Tu ne trouves pas que c'est ridicule et exagéré ?

- A toi de me le dire ?

Je croise les bras contre ma poitrine et voilà maintenant qu'il sort une cigarette de sa poche et l'allume. Je pousse un rire ironique. Le pire c'est qu'il fait comme si de rien n'était. Il aspire une bouchée qu'il recrache quelques secondes plus tard en me regardant de haut. L'odeur de la nicotine m'arrache les narines et me dégoutte. C'est presque insupportable. Il prend tout son temps pour me répondre et je commence à perdre patience. En fait, ça me rend complètement dingue qu'il réagisse comme si ça lui était égal. Je me mets à gigoter pour lui réprimer mon impatience. Ce mec n'a vraiment aucun respect !

- Alors ? M'impatientai-je

- Arrête de croire que tout tourne autour de toi et ta petite personne Olivia. J'en aie rien à faire de ta bagnole.

Surtout ne pas montrer que je suis vexé.

- Tu ferais mieux d'enfiler ta petite robe de serveuse et d'aller bosser, continu t-il, bizarrement tu me moins chier quand tu travailles.

Kiss me SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant