Kiss me Slowly

CHAPITRE 41

J'ai chaud. Bien trop chaud.Quand je tente de bouger, mes bras sont comme encerclés par quelque chose. Mes cheveux me collent sur le visage et j'ai l'impression de transpirer.

Je donne quelques coups de pied en arrière pour dégager la couverture emmêlée à mes jambes,mais je réalise soudain que ce n'est pas une couverture.

Instinctivement, j'ouvre les yeux et tourne la tête en arrière.

Ma vision est un peu brouillée, mais il ne me faut qu'une seconde pour me souvenir qu'Evan dort près de moi. Et les événements de la veille surgissent instantanément dans ma tête : le regard d'Evan plein de rage contre Dawson, sa bouche m'annonçant que nous ne rentrerons pas à la maison, la grande baraque battant de son plein... C'est comme si Evan et moi étions revenue au point de départ. Des mystères, encore des mystères. Et je me demande alors quand tout cela cessera. C'est décidé, quand il se réveillera,nous aurons une discussion.

Je le fixe et ne peux me retenir de le contempler. J'observe son visage endormi en écoutant sa respiration lente. Malgré les questions qui tourmentent mon esprit à l'heure actuelle, Evan est tout simplement chou comme ça.Mais bientôt, mon corps me rappelle que je suis en train de mourir de chaud pressée contre lui, sans parler de mes chaussettes et de mon legging.

Tentant de ne pas le réveiller, je repousse doucement ses bras en arrière et je fais de même avec ses jambes. Il est lourd et trop grand, mais je parviens quand même à m'écarter de lui.

De la façon la plus ridicule qui soit, je me redresse silencieusement et aborde un geste pour m'extirper de mon lit.

Je ne sais pas quel heure il est, mais le soleil a déjà commencé à pointer le bout de son nez.A mon avis, il ne doit pas être plus de six heures.

Une fois que j'ai réussi à me mettre en position assise, je me relève délicatement en faisant attention à ne pas faire grincer le lit.

Je cherche mon gilet des yeux et le retrouve soigneusement plié sur ma chaise de bureau avec mon portable sur la table. Bien évidemment, il n'y a plus de batterie. Je le charge et l'allume. Il est cinq heures quarante. Je repose ma machine sur le bureau et croise mon reflet dans le miroir.Horreur. Mes cheveux sont plats et ternes, quant à mon visage... je suis rouge comme une tomate et j'ai l'air d'être sorti tout droit d'une tombe. Je frotte ma peau rougie de la paume de mes mains, mais sans succès. Je passe rapidement un coup de peigne sur mes cheveux.Au moins, ça c'est fait.

Je retire mes chaussettes une à une, dégote un short de sport dans mon armoire et entame un geste rapide pour me changer. Evan dort toujours. Il ne peut donc pas me voir.

Je le regarde un instant et m'arrête de bouger. Étendu de la sorte, il est juste impossible de ne pas craquer. Il est adorable et j'ai bien envie de profiter de ce moment autant que je le peux.

Je m'avance sur la pointe des pieds pour ne pas faire de bruit, avant de me glisser à nouveau dans le lit.

Ses bras s'enroulent directement autour de moi en me serrant contre lui, mais je doute qu'il soit réveillé. J'enroule une jambe sur lui. Mon bras, lui,s'occupe d'encercler son cou.

Je sens ses membres m'envelopper.

Le bout de mes doigts caresse ses cheveux et je l'observe encore un peu.

Le bruit comme celui d'une porte de voiture qui se referme et d'un moteur qui gronde attire mon attention. Je reconnais aussitôt la voiture de mon père qui s'apprête à rouler et partir pour la journée. Je suppose que sa journée de repos d'hier l'a amené à venir travailler à la première heure aujourd'hui. C'est vraiment nul. Même quand il est de repos, il ne peut se permettre de dormir tard car bien évidemment,la boîte dans laquelle il travaille veut qu'il se pointe à la première heure. Je ne comprendrai jamais cette façon d'établir un planning.