Kiss me Slowly

CHAPITRE 19

L'eau ruisselle sur ma peau nue et vient s'écraser au sol. Je ferme les yeux en tentant de me détendre. Je pensais que me venger contre Evan m'aiderai mais je n'ai fait que perdre mon temps. La vengeance n'aide pas à aller mieux, elle atténue seulement la douleur pour quelques heures.

Maman me disait souvent que l'eau effacée les blessures. Que tous les soucis et le mal s'en irait dans les bouches d'égout et que je me sentirai mieux. Comme si l'eau était magique. Et étrangement ça marché. Mais aujourd'hui, à cet instant même, ça ne marche pas.J'ai beau laisser l'eau couler, me frotter de toutes mes forces,toute la haine, la peine et la rancœur qui se trouve au fond de moine veut pas partir. Je dois me rendre à l'évidence : c'était purement psychologique.

Je ferme le robinet et me sèche avec une serviette blanche. Je ne veux plus penser à cette abominable soirée et c'est décidé : je ne sortirai plus jamais à une soirée, surtout si Evan s'y trouve.Perdre mon temps pour des gens sans intérêt ne fait pas partie de mes priorités.

J'enfile une culotte blanche, un short de sport et un débardeur gris puis rejoint le couloir qui mène jusqu'à ma chambre. Je ne sais pas ce que sera demain, mais pour l'instant je veux juste essayer de dormir.Dormir pour oublier...

J'entre dans ma chambre et allume la lumière mais je sursaute en découvrant un Evan énervé. Il se tient en face de la fenêtre, le regard noir rivé vers moi, torse nu. Sa respiration est saccadée, et sa mâchoire serrée. Mes yeux passent de son visage à son torse nu, et j'essaie de me retenir pour ne pas contempler sa peau mate, mais échoue lamentablement. Je rougis. Il est musclé. Très musclé. Et le bas de son ventre forme un V. Je le vois car il porte son jean assez bas, ce qui me laisse entrevoir une fine ligne de poil descendre jusqu'au bouton de son pantalon. Je cligne des yeux plus vite que je le devrai, et tente de chercher autre chose à regarder,déstabilisé. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi sexy et musclé... Mais je change aussitôt d'opinion quand je le vois débouder vers moi, l'air sévère. Ce qui me rappelle pourquoi j'ai décidé de ne plus lui parler.

- « Va te faire foutre », c'est tout ce que tu as, c'est ça ? S'écrit-il en s'avançant vers moi. Ça t'amuse de coller ton putain chewing-gum sur mes fringues ?

- Il balance son t-shirt à travers la pièce, ce qui me fait reculer. La colère me monte d'un coup.

- Oh désoler, il fallait peut-être que je toque à la porte de salle de bain pendant que tu t'envoyais en l'air, c'est ça ?

Maintenant,je crie moi aussi.

- Ouais ! Ça te pose un problème peut-être ? De quel droit tu te permets de toucher à mes affaires !

Je serre la mâchoire.

- Oh ? De quel droit ? Wow ! Tu en as du cran, je rapplique. Tu n'a pas cessé de prendre ma voiture en douce pendant que je dormais, et tu oses me dire ça ? Pour un t-shirt ? Quel culot !

- A ce que je sache, tu ne m'as jamais interdit. Tu m'as même suivi!

Ses sourcils sont froncés, et son visage est déformé par la haine. Je ne l'ai jamais vu prendre cette expression contre moi...

- Pfff, tu me dégoûtes Evan ! Déclarai-je d'un air écœuré.

- Oh ? Vraiment ?

- Oui !

Il m'observe avec persistance et semble analyser chaque trait de mon visage pour pouvoir en tirer une conclusion. Un quart de seconde,j'ai l'impression qu'il est déstabilisé, mais je me trompe complètement.