Chapitre 5

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Point de vue de Luke

J'observai le géant face à moi. Il était gaucher, j'étais droitier. Il était gigantesque et probablement lent alors que j'étais de taille moyenne mais très rapide. Il me dévisageait, un sourire sur les lèvres. Il avait l'air plutôt fourbe, je devais faire attention si je voulais gagner. Je ne voulais pas attaquer le premier, alors j'attendais, je tournais autour de lui. Et le moment que j'attendais arriva.
Poldo passa à l'offensive en tentant un coup sur ma gauche que je parai facilement puis un sur la droite pour lequel je fis de même. Il remit son épée devant lui puis recommença cette série une dizaine de fois sans que je fasse une seule erreur. Du coin de l'œil, je voyais Jenifer qui sursautais dès qu'elle entendait nos lames s'entrechoquer.
_Pas mal le gringalet, mais qu'est ce que tu dis de ça ?
Il attaqua par le haut, coup que je parai également, puis vers le bas, je préfèrai éviter celui-ci.
Je m'écartai un peu pour être hors d'atteinte puis lui lançai :
_Tu ne m'as même pas laissé le temps de te remercier pour ce gentil compliment, la brute.
J'avais insisté sur les derniers mots en espérant l'énerver. Tactique d'ailleurs très efficace. Le géant attaqua immédiatement, mais de manière très prévisible, je pus donc éviter le coup, ce qui ne fit que l'agacer d'avantage. Je procédai comme ça plusieurs fois, tout en lui lançant quelques phrases pas très sympathiques pour tenter de le mettre hors de lui. Au bout d'une vigtaine de fois, Poldo explosa.
_Arrête d'esquiver et bats toi le gringalet ! cria-t-il.
Je vis que c'était le moment pour attaquer à mon tour. Il s'était fatigué à attaquer dans le vide alors que moi, j'étais à peine essoufflé. Je souriai, à présent sûr de ma victoire.
Quelques coups dans le vide après, je vis Poldo tomber à genoux, probablement d'épuisement. Je posai mon épée sur sa gorge puis, exténué, il balbutia :
_Comment un gringalet comme toi a-t-il pu me battre ?!
_Les muscles et la force physique ne font pas tout l'ami.
J'enlevai mon épée de son cou puis allai la rendre au père encore gêné de m'avoir si mal jugé.
_Alors, pour les armes ? dis-je.
_Je reviens, répondit le forgeron.
Mes amis se rapprochèrent de moi et me félicitèrent.
_Où as tu appris à utiliser une épée ? commença Jenifer.
_Tu ne m'avais jamais dit que tu avais talent caché pour l'escrime ! enchaîna Yann.
_J'ai pris quelques cours, et me suis avéré plutôt doué, répondis-je modeste.
_En tout cas, conclut Théa, c'était vachement impressionnant.
_Je confirme mon garçon, je n'ai jamais vu quelqu'un manier aussi bien l'épée que toi ! me félicita le maître d'armes.
_Je vous remercie.
_Tiens, prends là, dit-il en me tendant ce qui sembait être une épée emballée dans du tissu. C'est la meilleure épée que j'ai, elle te conviendra parfaitement.
Alors que je commençais à déballer l'épée, je cru reconnaître le pommeau, et lorsque j'eut fini de la sortir du tissu, je pris conscience que j'avais entre les mains Andúril, la Flamme de l'Ouest, l'épée du Roi Aragorn du Gondor.

Le Retour du MordorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant