Chapitre 13

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Point de vue de Luke

_ Allez encore quelques gouttes, dit-Théa.
Les mains tremblantes de Yann versèrent le reste du contenu de la bouteille d'acide sur la serrure de la porte de la geôle de Théa. Il était sorti le premier avec le Roi, puis ce fût mon tour, et enfin celui de Théa. Une fois la serrure suffisament endommagée, la porte put s'ouvrir sans problème, et nous avons donc pu nous échapper sans faire trop de bruit. Maintenant, il s'agissait de retrouver Jenifer et nos armes.
_ Sire, savez vous où sont entreposées les armes des prisonniers ? demandai-je.
_ Elles ne peuvent être que dans la salle des gardes, je vais vous y emmener. Mais surtout ne faites pas de bruit, nous avertit-il.
Nous acquiescâmes tous les trois, puis emboitâmes le pas à Cliras qui était déjà arrivé à l'intersection. Mais avant de continuer, il se tourna vers nous.
_ Vous êtes sûrs de vouloir passer par la salle des gardes ? demanda-t-il. La sortie est tout près, et je peux vous fournir des armes.
_ Je ne peux pas abandonner Andúril ! m'exclamai-je.
_ C'est qu'une épée ! protesta Théa. Tu en trouveras d'autres !
_ Chuuut, dit Yann. On va vous entendre à vingt lieues à la ronde.
Il avait raison. Je continuai donc en baissant d'un ton.
_ Ce n'est pas n'importe quelle épée... Et puis de toute façon, on est obligés d'y passer : il nous faut les clés pour libérer Jenifer, concluai-je.
Théa souffla doucement, mais ne répondit rien. Elle n'allait pas abandonner son amie ici.
_ Ou alors j'y vais seul, proposai-je. J"irais plus vite, vous n'avez qu'à m'indiquer le chemin Sire.
Yann approuva d'un signe de tête, et le roi fit de même.
_ En effet, je risque fort de vous ralentir.
Théa en revanche me fusillait du regard.
_ Parce que tu crois que je vais te laisser y aller tout seul ? C'est mon amie je te rappelle, alors je viens avec toi, déclara-t-elle sûre d'elle.
Je souris et me tournai vers Cliras qui me dit par où passer pour atteindre la salle. J'avais une assez bonne mémoire, mais si jamais ça ne suffisait pas, il y avait Théa.
_ Nous vous attendrons juste derrière la porte en bois cachée derrière un grand bouclier au couleurs du Gondor, dans la salle juste à gauche, nous informa le roi. Ne tardez pas trop, ou nous risquerions de partir sans vous, plaisanta-t-il.
Je fis un signe de tête et partis, suivi de Théa, vers la droite comme me l'avait dit Cliras. Nous marchions doucement, tentant de faire le moins de bruit possible. Nous tournâmes à gauche à la première intersection, et encore à gauche à la suivante puis deux fois à droite et nous arrivâmes devant un long couloir. Théa s'y était déjà engagée, mais plus prudent, je décidai de m'arrêter. Et des bruits de pas qui résonnaient me donnèrent raison. J'attrapai Théa par le bras et la tirai jusque dans un petit renfoncement au bout du couloir.
_ Qu'est ce que... commença-t-elle.
Mais elle se tut en voyant mon doigt posé sur mes lèvres et en entendant à son tour les bruits de pas. Les personnes avaient l'air pressées, ce qui nous arrangeait bien, elle ne nous remarqueraient peut être pas. Mais plus elles avançaient dans le couloir plus elles ralentissaient. Je fermai les yeux -comme si ça allait me cacher des soldats...- et inspirai un grand coup. Puis je lâchai Théa et me jetai sur l'un des soldats lorsqu'il passa devant nous. Mais je fus déstabilisé par le cri qu'il poussa, et surtout par son apparence : c'était une fille. Je reculai immédiatement en voyant que c'était Jenifer. Les deux épées qu'elle avait dans les mains venaient de tomber sur le sol dans un fracas assourdissant.
_ Luke ? lâcha Jenifer incrédule.
_ Jen ! On allait venir te chercher ! lança Théa en lui sautant au cou.
_ Excuse-moi, dis-je, je t'ai prise pour un soldat.
_ Oh ce n'est rien, j'ai juste eu peur que toi aussi tu en sois un.
Ce n'est qu'en me baissant pour ramasser les deux épées que je remarquai qu'une petite fille me dévisageait.
_ Tu es qui toi ? me demanda-t-elle.
_ C'est un ami, répondit Jenifer à ma place.
_ C'est eux que tu voulais aller chercher ? demanda un garçon un peu plus grand en tendant les dagues vers moi et Théa.
_ Eh ! Fais attention avec ça, dit-elle en récupérant ses armes, c'est dangereux.
_ Désolé, s'excusa le garçon.
_ Je vous présente Meyia et Rydan. Ils sont frères et sœurs, et nous étions dans la même cellule. Donc quand j'ai pu m'enfuir, ils sont venus avec moi, expliqua mon amie.
_ Nous aussi nous avons fait une rencontre intéressante, dis-je. L'ancien Roi du Gondor, Cliras.
Jenifer était ébahie, et alors qu'elle s'apprêtait à répondre, son amie la devança.
_ Euh dites, c'est pas pour vous presser, mais si vous pouviez vous raconter tout ça quand on sera en sécurité et au chaud, ça m'arrangerait beaucoup ! s'inquiéta Théa.
Et elle avait raison. Car quelques instants après, des murmures se firent entendre un peu plus loin, après le couloir.
_ On y va, dis-je.
J'accrochai la ceinture avec le fourreau d'Andúril à ma taille et rangeai la lame à l'intérieur tandis que Jenifer récupérait les clés qui étaient dans les mains de Meyia. Les deux amies prirent chacune une main de Rydan et commencèrent à marcher rapidement, entrainant le garçon en même temps. Les murmures et les pas se rapprochaient, et prenant Meyia dans les bras, je me dépêchai de rattraper les filles. Nous fîmes le même chemin qu'à l'aller sans encombre puisque les soldats ne nous rattrapaient pas. Mais alors qu'il ne nous restait que deux intersections avant d'arriver jusqu'à la salle du bouclier, nous entendîmes des bruits de pas arrivant d'en face. Je tournai la tête vers Meyia qui suçait son pouce en me regardant de ses grands yeux, puis vers les deux amies qui me dévisageaient paniquées. Faire demi tour n'était pas une option envisageable puisqu'au moins deux autres soldats arrivaient de ce côté là.
_ Théa, dès que j'aurais arrêté le premier garde, emmène les jusqu'à la salle que nous a indiquée Cliras, chuchotai-je en déposant la petite dans le bras de Jenifer. Je vais essayer de retenir les deux autres.
_ Et après ? demanda tout bas Jenifer la mine anxieuse. Comment tu fais pour nous rejoindre ?
Le soldat se rapprochant, je ne répondit pas, ce qui eut pour effet de l'inquiéter encore plus.
Je me plaquai contre le mur, suivi des autres qui se mirent derrière moi, puis dès que j'aperçus le garde, je le frappai de toutes mes forces avec le pommeau de l'épée de Yann. Pris par surprise et étant dans l'incapacité de se défendre, l'homme s'écroula au sol.
_ Courez ! lançai-je en dégainant Andùril.
Ils ne se firent pas prier et disparurent à l'intersection. Je vis les deux autres soldats, attirés par le bruit qu'avaient provoqué mon cri et la chute du garde, arriver au bout du couloir. Ils coururent vers moi, et Andúril arrêta l'épée du premier garde. Puis le deuxième soldat vint se joindre au combat, m'attaquant par la droite. Je parai le coup puis reculai un peu avant de me mettre en garde, tout comme le fit le premier soldat, tandis que le deuxième se déplaçait doucement pour venir se mettre derrière moi. Ensuite, ils marchèrent tous les deux vers moi, et bien que j'eut deux épées, j'étais seul contre deux soldats entraînés, mes chances de gagner étaient donc très faibles. Mais si je voulais laisser une chance aux autres de s'en sortir, j'allais devoir les retenir un moment. Je me tournai donc vers le premier et me ruai sur lui, les deux épées en main. D'abord surpris, il recula, parant mes coups sans trop de difficulté. Puis il contre attaqua, et ce fût à mon tour d'esquiver. Mais il me toucha une première fois au bras, et la douleur me fit lâcher l'épée de Yann. Alors que j'allais me jeter à nouveau sur le premier soldat comme un bourrin tentant le tout pour le tout, le deuxième homme derrière moi me frappa dans le dos avec le plat de son épée. Je tombai à genoux mais ne lâchai pas Andúril. Le deuxième soldat se dirigea à ma droite en rengainant son épée tandis que le premier homme la pointait vers moi.
_ Qui d'autre s'est échappé ? demanda-t-il d'une voix grave.
_ Personne, je suis le seul, mentis-je.
_ Et comment tu t'es évadé ? Qui t'a aidé ? enchaîna le deuxième.
_ Personne.
Un court silence s'installa avant que le premier soldat reprenne la parole.
_ Il ment !
Je me tus. Le deuxième homme allait renchérir, mais à la place, il poussa un cri de douleur. Une flèche s'était plantée en plein dans son épaule. Plutôt que de me retourner pour voir qui venait de me sauver la vie, je profitai de la surprise de mon adversaire pour faire valser son épée et lui asséner un coup de pommeau sur la tête qu'il ne sera pas près d'oublier. Je réitérai mon action avec le second soldat puis ramassai l'épée de Yann que je rengainai. Je me retournai et vis Jenifer au bout du couloir, un faible sourire dessiné sur les lèvres. Je souris à mon tour puis allai vers elle.
_ Merci, dis-je.
_ Merci à toi, si tu n'avais pas été là, nous serions probablement retournés en cellule...
_ Il m'arrive de me prendre pour un héros, plaisantai-je.
Je lui fis signe de passer devant moi puis nous nous dirigeâmes vers la fameuse salle au bouclier.
_ Attends ! m'interpella Jenifer.
_ On a pas trop le temps... m'inquiétai-je.
Elle alla vers une cellule et appela doucement la personne à l'intérieur.
Un petit homme se leva et s'avança jusqu'à la grille.
_ Tenez, dit mon amie en tendant le trousseau de clés à l'homme. Tâchez de libérer le plus de monde possible et rapidement.
Le prisonnier la remercia vivement et attrapa les clés.
_ Je ferais tout mon possible pour les autres, ajouta-t-il.
Je souris et pris mon amie par la main.
_ Il faut y aller Jenifer, lui rappelai-je.
Elle hocha la tête et on se dépêcha d'arriver jusqu'au bouclier du Gondor.

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Hey !
Merci d'avoir lu ^^
J'aurais une petite question : que pensez vous des scènes de combat ? Je n'en ai écrit que deux pour l'instant (et ce sera pas les dernières) mais j'en suis pas trop satisfaite... Donc si vous pouviez me donner votre avis -positif ou négatif- dans les commentaires, ça me sera utile 😁
Mercii ^^

Le Retour du MordorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant