La demi-fée

15.

J'atterris devant le gigantesque arbre d'où je me suis échappée il y a plusieurs mois. L'écorce et le bois s'écartèrent devant moi, comme je l'ai fait le jour où je me suis enfuie. Tiff est derrière moi, la bouche entrouverte.

-Tu devrais arrêter d'être surpris par ma puissance, après tout ce que tu as vue de moi.

La télépathie est plus prudente. Je me faufile dans l'ouverture et Tiff me suis sans me répondre.

-J'imagine que tu sais où sont les cachots? lui dis-je ensuite.

-Suis-moi.

Il se dirigea vers un escalier et je senti mes vêtement changer, ainsi que les siens. C'est comme une robe de sage.

-Nous passerons inaperçu comme sa.

Il me montre enfin un de ses pouvoirs! Je n'y croyais plus. J'ai vraiment fini par penser qu'il n'en avait pas.

-Me regarde pas comme ça, je suis juste plus discret que toi.

-Hum.

Je me concentrai sur notre chemin. Nous descendions. Profondément. Je senti encore mes vêtements changer. Une armure et une épée sur mon flanc. 

-Nous sommes des gardes de prison si ont nous pose la question. Si il y a un problème, il faut s'arranger pour que la personne perde conscience avant de donner l'alerte par la pensée c'est clair? Tout le monde est relié, c'est comme sa qu'ils trouvent les infiltrés, ils leurs envoie un message et s'ils ne le reçoivent pas, c'est qu'ils n'ont pas à être là, murmura-t-il.

-Pour ce qui est des conversations mentales, je capte tout, alors je te transmettrai s'il te parle, comme sa, tu pourras répondre, lui répondis-je.

-D'accord. 

Nous poursuivîmes pendant quelques minutes en silence. Un homme tourna et passa devant nous sans qu'il ne se passe rien. Il nous dépassa en silence, sans nous regarder. Nous vîmes ensuite une porte gardée par plusieurs gardes.

-Parle toi, je ne sais rien des procédures, lui transmis-je.

-Nous venons pour un transfert sur ordre du roi.

-Numéro d'escadrille?

-44-59

-Dit lui 44-59 toi aussi.

-44-59

Il ouvrit la porte et nous entrâmes. Il refermèrent derrière nous.

-Comment savoir quelle numéro d'escadrille donner? murmurais-je.

-Tu en donne une dans la moyenne, ni trop haute pour ne pas te faire poser de question, ni trop- basse pour les même raisons. 44-59 c'est raisonnable. Si on avaient dit 98-67, ils nous auraient demandé comment on avait fait pour aller si haut dans la hiérarchie et si on avait dit 12-34, ils nous auraient refusé l'accès à un endroit pour les plus hauts placés.

-Compris.

-Ils vont faire leur rapport ce soir et ont leur dira que personne n'avait donné cet ordre, et donc qu'il y a une erreur. C'est là qu'ils vont venir voir qui on est venu chercher et qu'ils vont se rendre compte de leur erreur.

J'acquiesçai. 

-Où est-elle? me demanda-t-il.

-Loin, et dans le noir.

-Ils l'ont donc mise en isolation, grogna-t-il.

Il se mit à avancer plus vite, vers le fond. J'entendais des gémissement, des sanglots.

-Continue et va la chercher, moi je dois faire quelque chose.

Il me regarda, méfiant.

-Ne fait pas de connerie.

Je le regardai, méprisante. Il se retourna et commença à marcher rapidement. Je plongeai dans les tréfonds de mon âme et cherchai le plus de puissance possible. Je sentais toutes les âmes autours de moi, des esprits désespérés, des meurtriers, des fous, mais aussi des innocents, des combattants de la liberté, des métis avec des chaînes en fer qui les empêches de faire de la magie... Je m'élève du sol, je commence à briller, je sens la puissance se déchaîner en moi. Plusieurs porte en fer commence à vibrer. Mon pouvoir s'échappe de mon corps et ouvre plusieurs portes spécifiques. J'ouvre la bouche dans un cris silencieux. Je n'ai que le temps de voir Tiff avec une fille d'une dizaine d'année à la mine renfrognée et triste que la douleur se décuple.

-Ils sont de... Notre côté, dis-je difficilement...