Angelus

3.

Le réveil sonne. 6h30. Putain.

- Réveille toi ma chérie. Crie ma mère depuis sa chambre.

Je grogne tout en plaçant le coussin sur ma tête, quelques minutes plus tard, ma mère vient me l'enlever de la figure.

- Allez debout chérie. Je me retourne dans mon lit. Tu ne peux pas louper le lycée durant des semaines, allez debout, je vais t'y accompagner, nous avons rendez vous avec la directrice, elle et tes professeurs seront les seuls au courant de ton... Identité.

Je souffle. Ma mère n'a aucune idée des rumeurs qui courent à mon sujet, toute la ville est au courant de mon...Identité.

- Fais moi plaisir chérie, lèves-toi.

Je souffle d'exaspération et me lève. Je passe devant elle sans lui adresser un regard et me dirige vers la salle de bain.

J'enlève mon pyjama et rentre dans la douche. L'eau chaude coule sur ma peau, elle est si brûlante que ma peau devient toute rouge, de la bouée recouvre le miroir et les vitres de la douche. La température de la pièce doit dépasser facilement les 40 degrés. Ma mère va me tuer pour la facture d'eau.

Je me savonne et sors de la douche lorsque l'eau est devenue glaciale. Je m'enroule dans une serviette et me regard dans le miroir. Je n'ai pas l'air si misérable que ça. Je me penche, prend ma brosse à dent et me lave les dents.

Je me dirige vers ma chambre, enfile un jean noire, une chemise noire, des bottes marrons et retourne dans la salle de bain pour me coiffer et me maquiller. Je décide de mettre seulement du mascara et de laisser mes cheveux lâchés.

- Chérie il est 7h20, on doit y aller. Crie ma mère depuis le rez-de-chaussé.

Je me regarde une dernière fois avant d'aller dans ma chambre pour prendre mon sac à main noire et ma veste en cuire noire. Je descend les escaliers, me sers un café. J'ai tellement besoin de café. Vous imaginez me lever le matin avec une heure de mathématique sans caféine ? Je risque de ne pas tenir et de m'écrouler sur ma table.

- Tu le boiras dans la voiture, on a pas le temps. Dit ma mère en mettant son blouson sur elle. Tu devrais te couvrir, il fait froid dehors.

- On est fin avril maman, je ne vais pas sortir ma doudoune, je lève les yeux au ciel, en plus, j'ai terriblement chaud en ce moment.

- Comme tu veux, aller viens. Elle prend son sac et ses clef.

Je la suis en buvant mon café dans mon récipient en acier. Je monte dans la voiture et active directement la radio pour éviter tout type de conversation.

Mission réussis, elle ne m'adresse pas un seul mot durant tout le trajet. Au bout de vingt minutes, nous arrivons au lycée. Je descend de la voiture complètement nerveuse à l'idée de ce premier jour. Ce n'est pas techniquement mon premier jour mais c'est tout comme.

J'inhale puis exhale lentement. Ma mère ferme la voiture à clé et nous avançons vers l'établissement. Certaines personnes me dévisagent mais je n'y fais guère attention.

Lorsque nous arrivons au bureau de ma directrice, ma mère toque puis nous rentrons. La directrice se lève et serra la main de ma mère, elle me lance un juste un regard. Celle ci aussi est apeuré de me voir, je peux le lire dans ses pensées et je retiens un rire face aux préjugés ridicules qu'elle a sur moi.

- Merci de nous accueillir, madame, vous ne savez pas à quelle point je suis heureuse à l'idée que ma fille reprenne les cours.

La directrice sourit à ma mère et nous invite à nous assoir.