13.

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J'ouvre mon casier et y jette mes affaires en gardant juste sous un bras mon livre d'espagnol et mon cahier. Je claque le casier, légèrement excédée. J'ai passé un mauvais week-end, les mots de Tom m'ont profondément blessé, j'ai pleuré durant plusieurs heures en me maudissant. Il a raison d'avoir honte de moi, je suis une merde, une saleté de nigrum.

- Devines qui c'est, me murmure une voix rauque près de mon oreille.

Je sens des bras m'entourer, je roule des yeux et le repousse avant de me retourner pour faire face à Harold.
Il me détaille une seconde avant de froncer les sourcils et de poser ses mains sur mes joues. Je recule la tête et me dégage de son étreinte mais celui-ci me retient.

- Qu'est ce qu'il t'arrive Shelley ?

Je soupire en fermant les yeux puis les rouvrent. Les larmes me brûlent aux coins des yeux.

- Sérieux Shelley, tu me fais peur, qu'est ce que tu as ? Ajoute t'il d'un ton inquiet.

Ses mains quittent mes joues pour se poser sur mes avant-bras. Je serre fort mes affaires d'espagnol contre ma poitrine pour ne pas craquer, je me sens si faible.

- Rien, je... Ma voix sanglote légèrement, je me racle la gorge, je vais bien.

Il relâche mes avant-bras qui étaient sous son emprise.

- Dis-moi tout de suite ce que tu as.

Son ton est dur et ferme à la fois, Harold semble bien décidé à savoir ce qui me tracasse.

- Rien, c'est juste une histoire de famille, ne t'inquiète pas.

- Shelley, je m'inquiète pour toi si je veux, ok ? Maintenant, dis-moi exactement ce qu'il se passe.

Il se rapproche et pose ses mains à nouveau sur mes joues. Nos lèvres sont à quelques centimètres l'une de l'autre, j'ai envie de l'embrasser mais la voix de mon frère m'insultant me fait reculer. Harold fronce de nouveau les sourcils.

- Bordel Shelley, si tu ne me dis pas ce que tu as, je vais aller frapper un innocent pour déverser ma rage, il fait une pause et passe ses mains dan ses cheveux, donc pour le bien de cette communauté, dis-moi tout de suite. S'écrit-il d'une voix colérique, les poings serrés.

Je hoche la tête négativement en déglutissant lentement. Quelques personnes se retournent vers nous, je baisse les yeux.

- Shelley, dis-moi. Je t'en pris.

Une larme roule sur ma joue gauche, les yeux d'Harold s'assombrissent légèrement, sa mâchoire se contracte.

- Promets-moi que tu ne feras rien. Murmuré-je en m'approchant un peu plus de lui.

- Dis-moi d'abord, ok ?

- Promets-le moi Harold.

- Très bien, très bien, je te le promets. Maintenant, dis-moi immédiatement de quoi il s'agit.

- J'ai. Je bafoue quelques secondes avant de poursuivre. Quand tu es venus chez moi samedi, mon frère nous a entendu parlé, enfin plutôt... Je détourne mes yeux des siens, gênée. Peu importe, quand t'es partis, il est descendu me voir dans le salon, il m'a traité de tout les noms et t'a également insulté.

Je ne retiens plus mes larmes qui maintenant coulent à flots. La sonnerie retentit, les gens autour de nous se dispersent vers les escaliers et les salles de classes.

AngelusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant