19.

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Harold s'arrête à quelques rues de ma maison, il coupe le contact et se tourne vers moi. La nuit dernière était parfaite, la promenade, la vue, le moment intime dans son lit, le petit déjeuner qu'Harold m'a concocté et les cochonneries faites sous la douche. Mais là, ces merveilleux moments en sa compagnie s'arrêtent, nous sommes dimanche midi et je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme l'impression que lundi, nous ne nous adresserons pas la parole ni l'ombre d'un regard. C'est toujours comme ça avec Harold, nous faisons un pas en avant dans notre "relation"puis un pas en arrière. C'est un retour inévitable à la case départ.

- Bon, nous y sommes.

Il me sourit de toutes ses dents, ses fossettes se creusent et je n'ai qu'une envie, les caresser du bout des doigts.

- Effectivement.

Harold voit sûrement mon malaise sur mon visage, celui-ci s'approche de moi et dépose un léger baiser chaste sur mes lèvres.

- Shelley, qu'est ce qu'il se passe ?

Je me recule de son visage et détache ma ceinture tout en restant assise sur mon siège.

- J'ai l'impression qu'à chaque fois nous retournons à la case départ, il fronce les sourcils et ouvre légèrement la bouche pour dire quelque chose mais finit par ne rien dire, je poursuis donc, je veux dire que lorsqu'on se rapproche, il se passe quelque chose qui nous éloigne et puis nous nous retrouvons. Je n'ai pas envie d'une relation comme ça Harold, je veux être avec toi, je veux avoir une relation sérieuse avec toi, parce que je t'apprécie beaucoup.

Harold se mord la lèvre et détourne les yeux, le rouge lui monte légèrement aux joues.

- Harold, je sais que le mot sérieux et relation fait très peur aux garçons, mais je ne veux-

- Je veux aussi être avec toi Shelley. Me coupe-t'il en tournant la tête pour me regarder.

Je le regarde avec insistance, je tente de percevoir une once de vérité dans ses paroles et dans ses yeux, mais avec Harold, c'est assez difficile, car il a souvent cette expression stoïque sur son visage.

- Mais ? J'ajoute hésitante.

- Il n'y a pas de mais. M'avoue-t'il en soutenant mon regard.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- Oh.

Il ricane doucement en secouant la tête.

- Allez bébé, je ne veux pas te jeter hors de ma voiture mais j'ai des trucs à faire.

- Comme quoi ?

Les mots m'étaient sortit tout seul de la bouche, Harold fronce les sourcils mais répond d'une voix assuré :

- Je vais voir Koll et Madison.

Madison. J'acquiesce même si une légère pointe se lance dans ma cage thoracique. Harold se penche vers moi et pose sa main droite sur la joue gauche.

- Je m'en fiche d'elle.

Je lève les yeux au ciel avant de rétorquer :

- Je m'en contre-fiche de cette fille, tu es libres de voir qui tu veux, tu ne m'appartiens pas, et puis, nous ne sommes pas ensemble non ?

Aie. Harold se recule, blessé. Il tourne la tête pour regarder devant lui.

- Ouais, tu as raison Shelley, on n'est pas ensemble.

AngelusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant